Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Billet : Sans infrastructures, point de dynamique sportive Dossier : Professionnalisme, qu'est-ce qui doit changer ? — IIIe partie : Infrastructure sportive
Par Jalel Mestiri Dans l'absolu, on spécifie et on détermine une infrastructure sportive comme étant un levier essentiel pour la mise en œuvre du droit à l'exercice du sport et un outil de choix pour la promotion de l'éducation sportive. Une bonne infrastructure offre aux sportifs les meilleures conditions de réussite. Chez nous, l'absence de moyens est souvent l'argument le plus évoqué pour parler du problème des infrastructures sportives. En quelque sorte, il y a une part de vérité dans cette dialectique. Mais il n'y a pas que cela. Ce sont encore et toujours les idées qui manquent. Les initiatives et les stratégies aussi. Les volontés, les bonnes, assurément... Quand on parle de l'infrastructure et des conditions dans lesquelles les sportifs tunisiens évoluent et se revendiquent, l'on constate avec étonnement, mais aussi avec grand regret, que les textes et les législations en matière d'infrastructure sportive n'ont jamais été actualisés, ou encore accommodés. Même chose pour les études récurrentes et alternatives, ainsi que les démarches d'identification. Quelles sont les régions les mieux équipées ? Y a-t-il une corrélation entre besoin et réalité? A quoi devraient servir les infrastructures quand elles sont détachées de leur milieu, de leurs réalités sociales, de leur réalité sportive ? Celles qui voient le jour ne s'ajoutent-elles pas à celles déjà inadaptées ? Le gazon artificiel (reconnu par la Fifa) ne peut-il pas être une véritable solution alternative d'autant qu'il s'adapte aux conditions climatiques, qu'il supporte la fréquence d'utilisation et surtout revient beaucoup moins cher ? Autre contrainte impérieuse que l'on ne cesse de pointer du doigt lorsqu'on évoque l'infrastructure : les blessures musculaires provoquées par le mauvais état des terrains et qui constituent une aubaine pour les équipes. Celles-ci perdent doublement. C'est-à-dire techniquement (l'absence des joueurs peut entraîner une absence de résultat) et financièrement (les coûts relatifs aux soins médicaux). Une bonne infrastructure n'est justifiée et envisageable que si elle répond à un besoin et vient remplir une fonction. Il est facile de comprendre, et par conséquent de déduire, que sans infrastructures sportives en bon état, il est difficile d'enclencher une vraie dynamique sportive... La vocation liée à l'infrastructure sportive dépend par conséquent de la rentabilité. Pendant de longues années, la Tunisie a investi dans des politiques et des infrastructures sportives sans grand intérêt, et encore moins une réelle justification. La logique peu inspirée a fait que beaucoup de clubs et beaucoup de sportifs n'en ont aucunement profité. La preuve : il y a encore des équipes qui se trouvent aujourd'hui sans...''stade fixe'' et sont obligées d'évoluer comme si elles jouaient en déplacement. Le problème de l'entretien et de la subsistance est au fond à l'origine de la dégradation de l'état de l'infrastructure sportive en Tunisie. Les municipalités ne parviennent pas, ou ne parviennent plus, à s'acquitter du rôle qui leur est imparti en matière d'entretien. La modestie et la limite de leurs ressources humaines, financières et matérielles ne leur permettent point de procéder outre mesure. Il s'en est suivi un abaissement et une déchéance plus que jamais inquiétants. L'état des terrains et les conditions d'une compétition professionnelle suscitent des interrogations quant à la pertinence de la politique sportive tunisienne en matière d'infrastructures. La question de fond tourne essentiellement autour du bien-fondé de certains investissements et de l'échec d'une politique souvent inadaptée. Dans leur majorité écrasante, les municipalités et leurs agents ignorent les normes techniques d'entretien et de protection du gazon naturel. Un projet relatif à l'entretien des terrains et destiné au recours à la sous-traitance aurait dû voir le jour depuis longtemps. Cependant, la circulaire s'y rapportant n'a jamais été adoptée !...