Avec la médiatisation extrême du football, de nouveaux comportements sont apparus, qui le rendent toujours plus difficile. De toute façon, que les choses soient claires: l'arbitrage, c'est d'abord une affaire d'êtres humains. La justice absolue n'existe pas ! Entre décisions litigieuses, conflits internes, manque de reconnaissance internationale, l'arbitrage du foot tunisien vit des temps difficiles. La majorité des arbitres professionnels intégrés à la Direction nationale de l'arbitrage (DNA) sont actuellement dans le dur. Les critiques qui fusent et la tension qui règne au sein du microcosme des hommes en noir n'ont ainsi pas manqué de faire tache tant les performances des hommes en noir sont discutables. Bref, au sein de notre Ligue professionnelle, les arbitres tunisiens sont dans le rouge, victimes de leurs bévues mais aussi de l'intolérance des tenants, férus et acteurs du football tunisien. Cependant, volet appréciation du rendement de nos arbitres d'élite, on n'est pas sur un débat d'hommes mais sur un débat d'idées, à savoir la préservation de ce principe d'indépendance qui est un gage de garantie d'exercice de la mission de l'arbitrage. En clair, on traite les arbitres de dociles exécutants des tenants et aboutissants de notre football. Sauf qu'il n'en est rien. Nos hommes en noir manqueraient juste de caractère pour ne pas parler de personnalité. Ils doivent aussi améliorer leur condition physique et leur vision même ! Ce faisant, les clubs et les puristes de tout bord sont convaincus de l'ingérence des tenants de notre sport-roi. A tort d'ailleurs ! Ils craignent qu'à travers cet éventuel passage en force de la Ligue, la FTF mettrait la main sur la gestion quotidienne de l'arbitrage tunisien, en coupe réglée, alors que la DNA ne serait qu'un simple «bureau d'ordre». Ils craignent ainsi que par là, c'est l'équité même des compétitions qui est en jeu. Maintenant, c'est à la ligue professionnelle d'apporter toutes les garanties et de rétablir la confiance avec les arbitres de l'élite. Pourquoi ? Car le silence peut induire en erreur. Or, la ligue professionnelle n'a pas du tout manœuvré d'une façon personnelle et peu académique. Loin de là ! Ce faisant, se sont les résultats catastrophiques et la prolifération des erreurs d'arbitrage qui ont poussé certains à prendre les devants. Or, volet communication, le résultat n'a pas produit l'effet escompté. Le malaise est profond ! La saison actuelle a été aussi pénible pour les arbitres tunisiens que la précédente. D'ailleurs, actuellement, un seul arbitre a été sélectionné pour participer à la coupe du monde 2018 ! Même si on peut émettre de sérieuses réserves devant une telle décision, il n'en reste pas moins que la fin justifie les moyens. En clair: notre arbitrage sera faiblement représenté en Russie. Oui, en Tunisie, volet arbitrage, le malaise est profond ! Les puristes sont unanimes à cet effet. Si les arbitres veulent être respectés sur le terrain, qu'ils respectent eux-mêmes les règles et leurs obligations. Par ailleurs, volet DNA, la résolution de cette crise passe par l'implication de toutes les parties prenantes. Franchement, au vu des péripéties sur les terrains, au gré des journées, la sortie de crise n'est pas pour demain. Et l'enchaînement de bons matchs arbitrés non plus ! Plus que jamais, la pression est sur les arbitres, soupçonnés bon an, mal an d'être des obstacles au beau jeu et de favoriser tel ou untel. De ce point de vue, on rechigne même à accorder la parole à la défense (la DNA). Un autre point doit être soulevé volet rendement des arbitres. Les nouvelles consignes de la Fifa sont claires comme de l'eau de roche. Alors, pourquoi hésiter ou agir avec zèle ? Exemple, on a dit que le tacle par derrière a été interdit. C'est faux. Il y a des conditions strictes pour le carton rouge, notamment le fait que le défenseur doit avoir les deux pieds décollés du sol. Or, on constate que cette situation s'est rarement présentée. Haro sur l'arbitrage! On l'oublie souvent, mais les arbitres disputent eux aussi une compétition et pas seulement les joueurs. Arbitrer un grand format, c'est comme un aboutissement. Il faut comprendre que les arbitres sont notés à chaque rencontre. Notés notamment sur l'impression générale du match, l'application des nouvelles directives, etc. Et en Tunisie d'ailleurs, les arbitres ont adapté leur vie et leur travail par rapport au calendrier ! Ils s'adaptent aussi aux nouvelles exigences et règles. Exemple : un arbitre dans chaque camp? Franchement, nous ne croyons pas à cette solution car cela risque d'instituer un arbitrage à deux vitesses dans le même match. L'arbitrage, c'est une affaire de personnalité, d'interprétation avant tout. D'ailleurs, la majorité des puristes tunisiens croient plutôt au contraire, qu'il faut donner encore plus de responsabilité aux arbitres assistants, autrefois appelés juges de touche. Ils devraient beaucoup plus intervenir. Quant à la vidéo. Juste en cas de but litigieux, nous ne la voyons pas autrement ! Enfin et en revanche, il faut éduquer les joueurs. Avec la médiatisation extrême du football, de nouveaux comportements sont apparus, qui le rendent toujours plus difficile. De toute façon, que les choses soient claires: l'arbitrage, c'est d'abord une affaire d'êtres humains. La justice absolue n'existe pas !