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Plus rien à attendre !...
Crise de l'enseignement secondaire
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 04 - 2018

Il n'y a rien à attendre de toutes ces réunions de la Commission administrative de l'enseignement secondaire. Une première séance s'est tenue le 3 avril dernier sans aboutir à aucune nouvelle décision.
De ce fait, les responsables ont jugé bon de laisser les travaux ouverts pour, disent-ils, offrir des possibilités d'engager des négociations. Une réunion « exceptionnelle » de ladite Commission administrative, prévue hier, devait, par conséquent, évaluer les résultats auxquels les deux parties étaient arrivées. Mais comme rien n'a bougé et que chacun (ministère de l'Education et Fédération générale de l'enseignement secondaire) campe sur ses positions, il n'y a d'autres issues que l'escalade promise par la Fédération.
Blocages
Tout laisse penser qu'il n'y aura pas de solution dans, au moins, le court terme, puisque chaque partie répète à l'envi les mêmes discours : pas de négociations sous la contrainte et la menace.
En vérité et vu les avis totalement opposés des uns et des autres, les observateurs ne sont pas optimistes. Tout semble se diriger vers le durcissement des deux parties.
Le plus grave, c'est que chacun est convaincu d'avoir pleinement raison et qu'il y va de son image.
La Fges estime que ses revendications sont légitimes. Pour elle, les décisions de la Commission administrative sont «souveraines» et, donc, intouchables et immuables. On l'a constaté lorsque la société civile a commencé à réagir. La Fges n'a pas eu froid aux yeux et a même bravé tout le monde. Ni l'ARP et sa convocation des intéressés pour audition, ni l'appel du juge de la famille estimant la rétention des notes comme une atteinte aux droits de l'enfant, ni l'Instance nationale de protection des données personnelles qui a émis un avis défavorable contre la mesure de la Fges, ni la réaction de l'Association pour la défense des parents et des élèves, ni la désapprobation populaire qui grandit de jour en jour, etc. n'ont pu parvenir à faire changer les responsables syndicaux d'avis. Aucun fléchissement n'est en vue. Bien plus, tout porte à croire que les jours à venir seront plus durs. C'est à croire que cette structure syndicale est au-dessus de tout et n'a de compte à rendre à personne.
L'attitude du ministère de l'Education ne plaît pas du tout aux membres de ce syndicat. Selon eux, c'est inadmissible. Les autorités gouvernementales devraient, uniquement, satisfaire les exigences des syndicalistes sans plus. Or, il paraît que, justement, l'Etat veut remplir sa mission. Aussi, la position du ministère de l'Education se place-t-elle dans la logique des choses.
Le ministère est, dans le cas d'espèce, dans son rôle. Il est dans ses prérogatives d'exiger de ses employés qu'ils s'acquittent de leurs tâches, à savoir remettre les notes des élèves à l'administration. Cette décision de boycott, prise depuis le mois de janvier dernier, commence à avoir des répercussions concrètes sur le travail administratif. Négatives, cela s'entend. Déjà, le ministre, lui-même, a averti que l'impact de ce boycott est effectif concernant l'opération d'orientation des élèves des 1ère et 2e années secondaires. Nous l'avons déjà indiqué dans l'un de nos articles en mentionnant que l'ensemble des lycéens touchés par cette opération s'élève à près de 230.000. D'autres échéances sont, également, fixées et qui nécessiteront le recours aux notes et aux moyennes des élèves, particulièrement, à la veille des examens nationaux qui approchent à grands pas.
Climat de tension
Malgré tous ces risques qui sont, vraiment, réels, les différents responsables syndicaux tentent de rassurer les parents en prétendant qu'il n'y aura pas d'année blanche. Ils vont, même, jusqu'à accuser le ministère et le gouvernement de chercher à parvenir à cette situation ! Particulièrement avec l'annonce de la décision de blocage des salaires des professeurs qui ne remettraient pas les notes à l'administration. Et, à propos de ce sujet, le ministre a annoncé que 19.000 enseignants se sont exécutés et ont remis les données nécessaires. Par conséquent, ils ne seront pas privés de salaires.
Pourtant, les parents, les élèves et la majorité silencieuse des enseignants en ont ras-le-bol de ce statu quo devenu insupportable. Ce n'est pas le fait qu'il y ait ou non une année blanche qui compte. Ce qu'ils veulent, c'est un climat d'études serein et sans tension. Une chape de plomb pèse, en effet, depuis plusieurs mois sur nos élèves et la tension est à son comble chez eux. Ce n'est pas par hasard que nous constatons avec une grande tristesse la détérioration du climat d'entente entre les professeurs et les cadres administratifs, d'un côté, et les parents et les élèves de l'autre.
De plus, il ne faut pas s'étonner de cette vague d'actes de vandalisme et d'incendies déclenchée par des élèves dans les dortoirs de certains établissements. Le dernier en date a eu lieu à Joumine, dans le gouvernorat de Bizerte, ce 12 avril. D'aucuns diraient qu'il n'y aurait aucun lien avec le conflit actuel entre syndicat et ministère. En apparence non. Mais à bien voir les différents aspects du dossier, on peut affirmer, sans se tromper que oui. L'extrême climat de tension maintenu entre les deux parties en conflit ne serait pas étranger au déclenchement de tels méfaits. Directement ou indirectement l'élève peut être influencé, négativement, par ce qu'il voit et ce qu'il entend comme propos violents échangés, de part et d'autre, par le biais des médias, ainsi que l'opposition frontale affichée à l'égard des autorités.
A cela s'ajoutent l'absentéisme chronique des enseignants et les déceptions au niveau des résultats...
C'est pourquoi il ne faudrait pas passer sous silence l'intérêt qu'il y a à porter à l'avenir de nos enfants. Qu'est-ce qui est plus important ? Est-ce l'intérêt de quelque 80.000 professeurs (qui, somme toute, bénéficieront un jour ou l'autre de ces avantages exigés par leur syndicat) ou l'intérêt de près de 900.000 collégiens et lycéens ? C'est l'avenir de toute une génération qui est en jeu. Quelle que soit la réponse, le mal est déjà fait à tous les élèves, à cause de tous ces chamboulements inédits.
Les nombreuses perturbations des cours dues aux absences répétées des enseignants et aux grèves sont préjudiciables à la formation de nos enfants et au niveau des connaissances qu'ils vont acquérir.
D'ailleurs, pour cette année l'on ne manque pas de ces grèves. En plus de celles qui se sont déroulées en décembre 2017 et en mars 2018, il faudra s'en attendre à d'autres. D'ores et déjà, une grève est décrétée par la Fédération générale de l'enseignement de base pour les 9 et 10 mai 2018 au motif que les négociations avec la partie ministérielle n'ont pas abouti. Il y aurait une quinzaine de revendications ventilées sur quatre axes tournant autour du pouvoir d'achat des enseignants, la couverture sociale, la réforme et la suppression de toutes sortes de travail précaire.
Cette avalanche de grèves (2 et celle qui est prévue) pour une année scolaire qui n'est pas encore terminée serait la goutte de trop aux yeux des parents. Ces derniers pensent qu'on s'est trop joué de leurs enfants. En fin de compte, ils sont le dindon de la farce. Jusqu'à quand cette situation ubuesque va-t-elle durer? Personne ne sait.


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