Persévérance, volonté de dépassement, sacrifices, tels sont les ingrédients du sacre espérantiste Le propre des grandes équipes, c'est qu'elles savent se tenir debout, même si elles sont sonnées par les inévitables «crisettes» qui jalonnent la lutte pour le titre national 2018, elles donnent l'impression de subir les événements. L'Espérance Sportive de Tunis est un grand de Tunisie. Elle a le mérite de franchir tous les obstacles et surtout de faire face aux grands clubs de la Ligue 1 tels que l'ESS, le CSS, le CA et l'USMonastir, un titre de champion de Tunisie pour lequel les protégés de Khaled Ben Yahia (et Faouzi Benzarti) ont beaucoup souffert, surtout que les choses s'étaient précipitées et que le doute s'est installé après l'élimination amère face à Al Ahly en Ligue des champions et la sortie face à l'ESM en coupe de Tunisie. Joueur «number one» «C'est un titre national obtenu un peu dans la douleur en dépit d'une marge de sécurité entre l'EST et le CA (47 points) assez évidente et aussi 58 points malgré les blessures (Machani, Talbi, M'barki, Moncer, Bguir et Khénissi), nous n'avons jamais baissé les bras. Ce sacre, nous le devons à notre public qui s'est toujours comporté comme notre joueur «number one». Notre victoire nationale est chargée de symboles. Nous étions humbles avec nous-mêmes et vis-à-vis de tous nos adversaires. Il est bon aussi de mettre en évidence le mérite de notre président Hamdi Meddeb qui s'est beaucoup investi pour que l'Espérance Sportive de Tunis soit une grande équipe en Tunisie et aussi en Afrique», souligne Khaled Ben Yahia, le porte-bonheur de ce prestigieux club de Bab Souika. Ayant surmonté sa «crisette» (départ de Ben Youssef, Ferjani Sassi, méforme de Ben Chrifia, départ de Faouzi Benzarti), l'Espérance, avec l'arrivée de Ben Yahia, a repris du poil de la bête en dépit du huis clos imposé par la FTF, et a imposé son propre rythme à une compétition qu'elle avait réellement prise en main depuis la première journée de la Ligue 1. Les grands succès des Sang et Or face à l'ESS, au CSS, au CAB, à l'USM et au ST ont consolidé leurs assises technique et tactiques. Les succès qui ont consacré cette marche triomphale l'ont été au prix d'un remarquable esprit de corps qui a donné au nouveau champion l'aura dont il s'est paré pour terminer la compétition de la Ligue 1 en leader en puissance. Le championnat se joue avant tout sur la régularité du rendement des individualités du groupe. Le mérite des deux gardiens Ali Jmel, Moez Ben Chrifia, Derbali, Chammam, Rabii, Kom, Dhaouadi, Coulibaly, Mancer, Badri, Blaïli, Khenissi et Bguir est exceptionnel. Ils étaient à la hauteur de la confiance placée en eux par tout le staff technique (Ben Yahia, Mouine Chaâbani, Majdi Traoui). Eléments endogènes et exogènes L'Espérance Sportive de Tunis a démontré son savoir-faire en gérant aussi les éléments exogènes qui s'étaient précipités à la faveur d'une vive résistance de ses adversaires étoilés, clubistes et sfaxiens, que les problèmes endogènes provenant de la montée de la fièvre qui caractérise un calendrier national et continental impitoyable. Il est à souligner que les camarades de Chammam ont dû jouer huit rencontres en un mois ! «Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour enlever ce titre national et assurer notre qualification dans la phase de poules en Ligue des champions. Nous les méritons amplement. Nous avons un groupe homogène et déterminé pour réaliser notre objectif : la Ligue des champions. Ben Yahia, meneur et communicateur Des talents, une grosse ambition et la foi inébranlable en des lendemains meilleurs ont hissé l'Espérance Sportive de Tunis vers les sommets. Mais n'oublions pas les hommes qui ont rendu d'éminents services au club, dont Riadh Bennour. Ceux-là mêmes qui ont travaillé main dans la main pour faire œuvre d'innovation. Longtemps tourmentés — après le sacre arabe en Egypte — par l'obsession de ce trophée, ces pionniers ont fini par ramener leur club dans le giron de l'élite historique avec 28 titres. Qui dit mieux ? Outre ceux-ci, l'objectivité nous invite à donner une mention spéciale à Hamdi Meddeb, Khaled Ben Yahia et son staff. Leur mérite est grand d'avoir construit un géant national. L'entraîneur sang et or s'est imposé en meneur et en vrai communicateur. Il a transmis sa confiance au groupe, il a su parler aux joueurs. Comme un grand frère, avec tantôt de la fermeté, mais souvent de la compréhension et de l'amitié. C'est cela, l'empreinte d'un coach aux grandes qualités morales et techniques. Ben Yahia sait toujours ce que c'est que jouer sur un terrain et se donner pour la bonne cause. Cela ne surprend pas de la part d'un technicien dont le vécu de joueur de très haut niveau demeure profondément ressenti. Les joueurs l'ont compris et ont saisi son message. Dès lors, la route du sacre africain est actuellement en route...