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Un désastre écologique
Stations d'épuration
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 08 - 2018

Depuis trois ans, la sécheresse sévit. Elle risque de devenir désastreuse pour les barrages et l'agriculture.
La situation des rejets est alarmante au niveau des stations d'épuration en surcharge. Ces rejets sont déversés dans les oueds alimentant les barrages. Tel est le cas de la station d'épuration de Fernana qui rejette des eaux salées dans l'oued Ghezala juste en aval de la station de pompage qui alimente le périmètre irrigué de cette zone. Ces rejets finissent leur trajectoire dans la retenue de Bouherthma qui alimente le barrage Sidi Salem.
Aussi les oueds secs sont devenus des dépotoirs de déchets solides. La municipalité de Fernana elle-même rejette les déchets solides dans l'oued Ghezala en amont de la station de pompage de Fernana. Les institutions de l'Etat sont-elles incapables de respecter la réglementation en vigueur.... Où est la police de l'environnement ? Où est l'Agence nationale de protection de l'environnement ?
Selon une étude de l'Office national de l'assainissement, 59 stations d'épuration rejettent des eaux non conformes (environ 120 Mm3) à cause du dépassement de leur capacité et de leur âge avancé. Les stations d'épuration reçoivent des eaux non conformes aux normes et qui proviennent des usines et des industries. Où est le contrôle ?
Pis encore, le ministère de l'Agriculture nous a informés que pour satisfaire les besoins en irrigation, le ministère fournit parfois de l'eau potable ! De toute façon, les agriculteurs vont s'en servir comme ils l'ont fait l'année dernière à Bekalta où 300 serres ont été irriguées à partir de l'eau potable à raison de 1,2 dinar le m3 acheté non pas à la Sonede mais depuis les robinets des particuliers.
Qu'est-ce qui est le plus urgent ? Augmenter la capacité de transfert, construire d'autres barrages ou recourir au dessalement d'eau de mer ? Comment peut-on justifier cette gestion des ressources ? Comment peut-on justifier ces pertes des ressources déjà mobilisées ?
Dégradation de la qualité des eaux
L'experte Raoudha Gafrej a indiqué que 50% seulement des ressources en eau ont une salinité inférieure à 1,5 gramme par litre et que 86% des eaux de bonne qualité sont situées dans le Nord, ce qui justifie aussi le besoin de transfert. La salinité des eaux due en grande partie à la surexploitation des nappes phréatiques et profondes dont le taux d'exploitation a atteint 120% avec des taux alarmants enregistrés à Nabeul, Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine et Kébili. Ceci indique qu'il ne sera plus possible d'utiliser ces eaux salées que par le recours au dessalement. Ce qui conduira à des frais d'exploitation plus importants, sachant que le dessalement d'eau saumâtre est d'environ 1,5 Dinar/m3.
Qu'attend le gouvernement pour arrêter l'hémorragie relative aux forages illicites dont le nombre a dépassé 11.000 forages soit autant que les forages autorisés et répertoriés ? Qu'attend l'Etat pour mettre un frein aux agissements d'agriculteurs qui réalisent des forages illicites d'une profondeur allant jusqu'à 300 m ? s'interroge l'experte en eau.
Conflits sur le transfert des eaux
L'insatisfaction des besoins en eau potable surtout de certaines régions du Nord (Bizerte, Béja, Jendouba) conduit souvent à des conflits et des mouvements de protestations fréquents dans ces zones. La détérioration de la station de pompage depuis le barrage Barbara, ces derniers jours, a été à l'origine de l'impossibilité de transférer les eaux depuis le barrage Barbara vers Bouhethma et par conséquent l'impossibilité de satisfaire les besoins d'irrigation du périmètre irrigué de Fernana.
Ces conflits et ces mouvements sociaux vont s'accroître dans le futur et seront ingérables, d'après le Dr Raoudha Gafrej..
Pour quand le nouveau code de l'eau ?
A quand la finalisation du code de l'eau ?, renchérit l'experte. Cela fait plus de deux ans que le texte traîne d'un ministère à un autre et d'un partenaire à un autre sans voir le jour. Qu'est-ce qu'on attend ? A quoi sert le conseil de l'eau s'il ne peut pas réunir toutes les parties prenantes pour un consensus ? Quelle catastrophe on attend pour régler la situation ? Autant de points d'interrogations sans réponse, selon l'enseignante chercheur, perplexe quant au futur de la gestion des ressources hydriques dans notre pays.
Des besoins d'investissement très lourds pour les 10 prochaines années
Selon le Rapport du Global Infrastructure Outlook publié en juin 2018, la Tunisie aura besoin pour le secteur de l'eau de 0,3 milliard de dollars par an ce qui correspond à environ 0,42% de son PIB rien que pour l'eau potable et l'assainissement. Les projections d'ici 2040 en comparaison avec les tendances actuelles montrent que le secteur nécessitera un investissement cumulé d'environ 4 milliards de dollars d'ici 2030 ! Et cela, bien entendu, sans tenir compte des investissements nécessaires pour l'agriculture irriguée...Le déficit entre les investissements réels et ceux nécessaires est en moyenne de 100 millions de dollars par an, c'est-à-dire 265 millions de dinars par an.
D'où viendra cet argent supplémentaire sachant que d'autres secteurs sont aussi prioritaires que celui de l'eau ? Or, tout le monde bloque tout le monde, selon l'experte : ceux qui bloquent le code de l'eau, ceux qui bloquent les routes, ceux qui bloquent les travaux, ceux qui bloquent les études, et ceux qui profitent de ce flou pour puiser illicitement les ressources et s'enrichir. « Le pire est que le gouvernement est en train de transmettre des messages tranquillisants alors que la situation est critique », note le Dr Gafrej... Le constat fait apparaitre l'incapacité des autorités à protéger les infrastructures de l'eau et les ressources elles-mêmes « surtout que nous disposons de ressources financières limitées », conclut l'enseignante universitaire.


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