Ils sont en train de préparer leurs valises, s'apprêtent à quitter le domicile familial pour se diriger illico vers leurs nouveaux lieux d'habitation. Chacun de ces nouveaux bacheliers ou étudiants, tout heureux et enthousiaste pour vivre cette nouvelle expérience de vie, cherche l'endroit idéal pour pouvoir passer une année universitaire tranquille... Leur ultime objectif est le confort et l'entente parfaite avec celles et ceux avec qui ils vont partager le loyer... Certains s'orientent vers les foyers universitaires privés ou étatiques, d'autres préfèrent des studios ou des appartements à partager ou à louer en solo. Une vraie galère pour un grand nombre d'entre eux... Témoignages... Les vacances touchent à leur fin et les préparatifs pour la rentrée universitaire ont déjà démarré depuis au moins une semaine. C'est une course contre la montre, ces derniers doivent entamer leur recherche pour trouver une place dans un foyer universitaire ou un appartement vide à louer pour la nouvelle année universitaire. Et ce n'est pas chose aisée, car l'emplacement compte beaucoup : on préfère un appartement tout proche de toutes les commodités, dans un quartier propre et surtout pas loin de la faculté. La colocation, une expérience à vivre «Ma quête pour trouver un appartement habitable a déjà commencé il y a quelques semaines. Je suis tombée enfin sur un petit studio qui me convient parfaitement », nous confie Rania, toute contente, qui a passé plusieurs jours à surfer sur le Net, à visiter les sites, à chercher les annonces de location même dans les journaux et à contacter des propriétaires afin de trouver l'endroit adéquat pour bien commencer une année universitaire. « Au début, j'ai focalisé mes recherches dans la colocation, mais je suis tombée sur une bonne occasion, j'ai dû donc abandonner l'idée du partage. Cela fait plus de deux ans déjà que je suis dans une autre ville que la mienne pour suivre mes études et pendant les deux dernières années, j'ai beaucoup galéré, car pour partager un appartement, il est primordial de bien choisir la colocataire avec laquelle on s'entend. Mis à part cela, il y a d'autres exigences à prendre en considération quand on part loin de son domicile familial et de sa ville natale. J'ai été placée pour ma première année dans un foyer universitaire public et franchement je n'ai pas pu supporter les conditions dans ce foyer. Partager la salle de bains dans un espace qui compte plus d'une dizaine de filles n'est pas une expérience agréable à vivre. Du coup, moi et mes parents, nous avons décidé cette année de chercher un appartement à louer pour pouvoir être à l'aise », nous a-t-elle expliqué. Les foyers sont de plus en plus désertés au profit du confort Idem pour Nada, inscrite cette année en terminale, qui a vécu pendant trois ans le même calvaire. Elle, qui poursuit ses études à la faculté des Langues de Nabeul, est originaire de la ville de Monastir. Elle a été placée dès la première année dans un foyer universitaire privé tout proche de son institut et elle a dû s'adapter avec les conditions difficiles dans ce foyer. « Partager les espaces en commun, à savoir la cuisine et la salle de bains avec deux autres filles et payer en plus 180 dinars par mois est un peu exagéré, alors que les conditions dans ce foyer privé n'étaient pas au top !», témoigne-t-elle. L'année suivante, Rania a décidé de tenter sa chance dans un foyer étatique et ne payer que 60 dinars le semestre, mais son expérience a bien échoué, car les conditions dans ce foyer sont encore pires et insupportables ! « Pas de douche toute la journée, l'eau chaude n'est pas disponible et en plus, pas de wifi... C'est l'inconfort qui règne ! ». Pour cette année, Rania a décidé de vivre l'expérience autrement et en finir avec la galère, les disputes avec les filles, les réclamations auprès de l'administration pour les pannes à répétitions qui restent toujours sans réponses... « Avoir mon propre appartement, être indépendante et certainement consentir à payer un loyer un peu plus cher que d'habitude à 250 dinars par mois est une décision déjà prise », explique cette future enseignante d'anglais. Manel, une nouvelle bachelière qui a décroché son baccalauréat avec mention, va, elle, poursuivre ses études dans une université située à Ben Arous. Cette dernière, toute heureuse de commencer une nouvelle expérience dans sa vie qui lui permettra de bien s'aguerrir et être autonome, a focalisé ses recherches dés le début sur les annonces de partage d'appartement avec des colocataires qu'elle ne connaît pas encore. «Cette nouvelle expérience, va certainement beaucoup m'aider à apprendre à gérer mon quotidien, cuisiner, faire les courses, cohabiter avec des filles que je ne connais pas.... ça va enrichir mon expérience. Nous avons donc opté pour cette alternative et de réserver une maison composée de trois pièces avec des chambres individuelles afin de garantir une certaine intimité », avoue-t-elle toute contente. Si certains sont favorables à l'idée du partage, d'autres qui n'ont pas le choix devraient bien sacrifier leur confort et apprendre à accepter l'autre et à cohabiter avec lui. Tel est le cas d'Akrem, qui a dû passer deux dures années dans une ville située au sud pour pouvoir poursuivre ses études en ingéniorat. Non seulement le climat était dur à supporter, mais les conditions de vie aussi car ce dernier a dû apprendre à cohabiter avec deux colocataires dans un deux-pièces. « Ce qui me pousse à louer un appart et à le partager avec des colocataires, c'est essentiellement le coût exorbitant du loyer. Il est difficile de prendre en charge tout seul un appartement qui coûte 400 dinars par mois. De toutes les manières, c'est sûr que le partage d'un appartement est plus agréable et plus confortable que de rester pendant au moins neuf mois dans un foyer étatique ou privé, vu les conditions médiocres de ces derniers », témoigne Akrem. Qu'ils choisissent de vivre en solo ou en colocation, dans un appart ou dans un foyer universitaire, les étudiants souhaitent réussir, mais surtout obtenir un diplôme reconnu, qui leur permettrait de trouver un emploi !