Sept Tunisiens sur dix se disent insatisfaits du processus démocratique en Tunisie, selon une enquête de l'Institut national de la statistique sur la perception des citoyens envers la sécurité, la liberté et la gouvernance locale, réalisée en 2017 portant sur 4.500 familles. Publiée sur le site de l'INS, cette enquête révèle que la perception des Tunisiens envers le processus démocratique n'a pas changé entre les années 2014 et 2017. Une enquête similaire a été réalisée en 2014. Selon le rapport de l'enquête de 2017, 76 % de la tranche d'âge 18/29 ans sont insatisfaits du processus de la démocratie en Tunisie, contre 65 % pour la catégorie des plus de 60 ans. Le taux le plus élevé d'insatisfaction a été observé dans les régions du nord-est, du centre-ouest et du centre-est, avec un taux dépassant les 76 %. Sur le principe de respect des libertés fondamentales, environ 70 % des personnes recensées estiment que la liberté de croyance continue à être respectée dans la plupart des cas. Plus de 60 % considèrent, de leur côté, que la liberté d'expression et la liberté de la presse sont toujours respectées. Pour 53,6 % des répondants, la liberté de l'action associative est, aussi, respectée. Par contre, ils estiment que l'égalité devant la loi et le respect des droits humains ont enregistré une baisse de six points par rapport à l'enquête de 2014. D'autre part, 69% des Tunisiens font confiance aux établissements éducatifs publics selon les résultats d'une enquête nationale sur «la perception des citoyens envers la sécurité, la liberté et la gouvernance locale en Tunisie» menée en 2017 et publiée sur le site officiel de l'Institut national de la statistique (INS), le 24 août. Moins de 30% des citoyens dont les enfants poursuivent leurs études dans des écoles primaires, collèges, lycées, instituts supérieurs et universités se sont dits insatisfaits des prestations fournies. Concernant le cycle primaire, ils estiment que 46,4% des instituteurs ne sont pas qualifiés, outre les absences répétées du personnel enseignant et le fait d'obliger les élèves à suivre des cours particuliers (40,5%). Ils déplorent, aussi, l'absence d'eau potable dans les régions du centre-est et du nord-ouest (21,5%). Pour les collèges et lycées, les parents pointent du doigt les cours particuliers (51,3%) et le non-encadrement des élèves au cours des heures creuses (43,6%), le faible niveau pédagogique de certains enseignants (40%) et à un moindre degré l'absence des professeurs (29,2%). Le faible niveau pédagogique de certains professeurs, le manque d'encadrement et le nombre élevé de grèves sont les principales faiblesses évoquées par les citoyens concernant l'enseignement supérieur. Les personnes interviewées issues d'un milieu non communal et dont les enfants (de sexe masculin) ne sont jamais allés à l'école ont avoué qu'ils sont incapables de supporter les dépenses de scolarité (32%). Parmi les autres raisons évoquées, l'incapacité de l'enfant de parcourir de longues distances pour arriver à l'école (30,2%). Les mêmes raisons sont, également, évoquées par les citoyens qui n'ont jamais inscrit leurs filles à l'école. Le coût élevé des frais de scolarité (51%), la longue distance séparant le domicile des parents de l'école (27%) et l'aide apportée par les enfants à la famille (9%).