L'école constitue un espace de dialogue pour les enseignants et les parents. Lorsque s'instaure un dialogue entre ces deux mondes, ils peuvent alors s'accepter et se comprendre, au profit de l'élève. D'où la nécessité unanime d'encourager les initiatives de coopération parents-enseignants. Lorsqu'elle est bien menée, cette coopération permet d'instaurer un climat de confiance bénéfique et propice à créer les conditions du dialogue, de faire en sorte que chacun accepte de sortir de son univers pour envisager le point de vue de l'autre, pour le comprendre et le prendre en considération. Ça grince Toutefois les dernières réunions enseignants-parents prouvent le contraire. Si certains se sont présentés pour ces forums de discussion, d'autres n'ont fait que bouder ces rendez-vous pédagogiques. Indifférents ou peu conscients de l'utilité de ces réunions, ces parents déserteurs n'aident pas l'institution scolaire à progresser Les directeurs des collèges et des lycées ont convoqué la semaine écoulée les parents pour évaluer le premier trimestre. La mise en place de cette démarche permet de créer un climat de confiance, qui change beaucoup de choses parce que, pour les parents, savoir qu'en cas de problèmes, ils vont pouvoir rencontrer l'enseignant, lui parler de leur enfant, savoir qu'ils seront écoutés et pris en considération, c'est primordial, et de ce fait, mieux soutenir l'enfant dans sa scolarité. Pour les enseignants aussi, le bilan d'une coopération réussie est très largement positif. En gagnant la confiance des parents, ils gagnent leur soutien et leur respect. Le comportement des enfants changent : moins d'absentéisme, plus de respect, attention plus soutenue, désir d'apprendre… L'enseignant en tire inévitablement bénéfice. Mais en parcourant certains établissements, nous avons remarqués l'absence de certains parents à ces réunions. Parents déserteurs Un directeur de lycée estime que ces réunions trimestrielles contribuent à faire le bilan de ces trois mois passés, de diagnostiquer la santé pédagogique des élèves et de proposer des solutions efficaces pour leur permettre de bien aborder le deuxième trimestre. « Or, note t-il, les parents n'étaient pas nombreux à venir. Pourtant nous avons insisté auprès de leurs enfants. Nous avons envoyé des correspondances lors de l'envoi des bulletins trimestriels. Si certains étaient présents à l'appel, d'autres ont préféré s'éclipser. Je pense qu'ils ont tort car ces réunions sont très efficaces car qu'on le veuille ou non, cette coopération entre les familles et l'école ne peut que favoriser la réussite des enfants. En effet, il est important que les parents d'élèves soient associés à la démarche d'accompagnement du travail personnel de l'élève, et qu'ils prennent en compte les objectifs et les contraintes liées à la scolarité de leurs enfants. » Maher, prof d'arabe très furieux ne mâche pas ses mots : « Que voulez –vous qu'on fasse. Si les parents ne s'investissent pas dans les études de leurs enfants, nous ne pouvons rien faire. Une heure de discussion ne constitue pas un grand fardeau. Au contraire, on est là pour écouter les doléances des parents et surtout ceux qui ont des enfants en difficultés » Mieux vaut prévenir que guérir Il est vrai que l'implication des parents dans la scolarité de leurs enfants est primordiale. Les parents qui viennent voir les profs sont conscients et responsables de l'éducation de leurs enfants. Ceux-ci réussissent mieux que d'autres, car en réalité, ces évaluations trimestrielles ont leur impact sur le rendement de l'élève. La prévention passe par ce dialogue régulier voire hebdomadaire entre parents et enseignants. « Ces moments de dialogue, nous dit Najoua prof d'histoire géo, constituent un espace où les parents ont intérêt à parler des difficultés de leurs enfants. On pourra dés lors repérer les moments difficiles que l'enfant peut traverser et les affronter sans attendre que la situation se détériore. Accompagner l'enfant dans sa scolarité, c'est tout d'abord l'entourer et l'encadrer » Hédi prof de français affirme : « Nous sommes là pour montrer le bon chemin à ces élèves en difficultés. Nous pouvons déceler les faiblesses de l'élève, proposer les remèdes et décrisper peut être dans d'autres cas cette mauvaise ambiance entre l'élève et son prof. » Il faut avouer que certains parents nient les difficultés et rejettent la faute sur l'école, ses méthodes ou ses exigences. Ils refusent le dialogue et se soucient peu de l'éducation. Ils ont tort car le jour où leur enfant dérape, ils ne pourront plus sortir de l'impasse. De ce fait l'administration aura intérêt à sensibiliser ces parents à assister à ces réunions car qu'on le veuille ou non, ces réunions essaient de réconcilier les parents avec l'école et à ouvrir la porte à une meilleure collaboration et surtout à établir un lien de confiance entre parents et enseignants.