Depuis deux ans, le cinéaste Moncef Dhouib s'est amusé à créer, sur facebook, tout un réseau de relations avec des amateurs de cinéma. Ces derniers le sollicitaient pour des conseils. Ils voulaient savoir comment faire des films. Il leur disait tout simplement de ne pas faire du cinéma «comme nous le faisons», c'est-à-dire de ne pas se compliquer l'existence en fabriquant des films avec toute cette machinerie lourde et coûteuse. Surtout si on est amateur d'images et que le but ne dépasse pas le pur plaisir. Et puis il y a désormais le numérique qui fait la révolution dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel. Il existe donc un relais possible entre l'ère industrielle et l'ère technologique. Un appareil de poche numérique et un ordinateur à côté feraient l'affaire. Avec le temps, l'idée des mille et un films s'est concrétisée. Elle a commencé à prendre forme dans un café de la banlieue nord où Dhouib retrouvait ces amateurs de cinéma. Les discussions ont abouti à des petits projets, puis à des films (de 1 à 3 mn) d'amis, facebookers, qui ont été diffusés sur le site. Plus tard, le cinéaste a proposé à la direction des Journées cinématographiques de Carthage de lui donner une «fenêtre de visibilité» pour les mille et un films. D'autant plus que, dans la plupart des festivals, ce format de films web figure dans le programme. Les organisateurs de la 23e session des JCC ont fini par donner leur accord et par permettre à Dhouib de mettre en place un workshop qui se déroule depuis quelques jours à l'hôtel qui accueille les activités parallèles du festival. L'intérêt de cet atelier est d'apprendre aux participants les abc d'un tournage. Le cinéaste a dû ramener du matériel pour ceux qui n'en ont pas et la formation semble donner ses fruits. Moncef Dhouib nous informe qu'un happening aura lieu le 30 de ce mois à partir de 19 heures, en pleine avenue Bourguiba. Des acteurs professionnels maquillés et prêts à tourner seront invités à se mettre dans une situation d'attente dans un décor qui ressemblerait à une gare. Les stagiaires filmeraient la scène de points de vue et d'axes différents. Le public aussi aura le droit de filmer. L'exercice vaut le déplacement.