Après Djerbahood, cinq nouveaux artistes investissent les rues d'Erriadh. Une manière d'entretenir la passion murale. Quatre années après l'aventure de street art baptisée Djerbahood et l'incursion en 2014 de plus de cent artistes de trente nationalités différentes au village d'Erriadh à Djerba, voilà que le printemps dernier, l'Association des amis du village d'Erriadh réitère l'expérience artistique. Cinq artistes tunisiens et étrangers ont couvert les murs du petit village de l'île de fresques, accentuant cette impression des promeneurs de déambuler dans une galerie à ciel ouvert. L'idée d'une action street art à Djerba est venue du galeriste et promoteur artistique vivant et travaillant en France, Mehdi Ben Cheikh. Une placette centrale ombragée, une architecture traditionnelle riche de ses voûtes, arcades, coupoles et discrètes maisonnettes (houch), séduisent Mehdi Ben Cheikh et inspirent ses artistes. Aujourd'hui de très belles fresques continuent à habiter les murs et à dialoguer avec les architectures comme elles étaient là de tout temps. On y voit des personnages, des calligraphies, des graphismes, des slogans artistiques, des dessins fantaisistes ou une pointe surréaliste signés El Seed, Inkman, Brusk, Laguna, Ziad Lasram, Taham Mgadmini, Mohamed V, Dome, Alexis Diaz, Jaz, Jasmi, Nadhem et Rim, Pum Pum... S'y ajoutent de nouvelles productions récentes signées entre autres par Plek et Ashraf. Une manière d'entretenir cette passion murale à Djerba qui n'arrête pas d'attirer visiteurs et curieux. Des excursions sur ce thème sont désormais organisées par des agences de voyages pour partir sur les traces des artistes de street art et découvrir au fil des déambulations un village typique où vivent depuis des lustres à l'ombre de la synagogue millénaire de la Ghriba juifs et musulmans en parfaite harmonie. Le parcours est également appréciable le soir, des lampadaires ayant été installés ici et là pour rendre la visite nocturne possible. D'autres initiatives de ce genre sont attendues à Erriadh pour que ce musée citoyen reste toujours vivace.