L'objectif à court terme serait de briser cette malédiction de début de saison. Viendra par la suite le temps de mûrir et de retrouver ce rang de principal chasseur, voire de challengeur solide et régulier. Le CA s'apprête à croiser le fer avec le CSS dans son fief à Sfax après avoir mordu la poussière quelques jours auparavant à domicile. Quatre rencontres disputées, une victoire étriquée, deux défaites de rang et un nul poussif. Le bilan est jusque-là insuffisant. Défait par les Bardolais et les Gabésiens de la Stayda loin de ses bases, le CA a déjà grillé tous ses jokers. Même face aux poulains de Gerard Buscher, l'équipe a semblé loin de ses standards de la saison passée. Certes, il y a eu un succès face aux Bleus de Monastir. Mais que ce fut laborieux. Le branle-bas de mouvement qui a suivi fut forcément à la hauteur des inquiétudes clubistes. Exit Jose Riga et tout le plateau technique clubiste. Chiheb Ellili est de nouveau intronisé et il devra vite remettre en selle un groupe qui n'a plus droit à l'erreur. Maintenant, le CA est dos au mur. Certes, il devra en découdre avec un adversaire valeureux, en l'occurrence l'intraitable CSS. Mais si les Clubistes développent leur football sans concéder beaucoup de situations, ils pourront sortir la tête de l'eau à terme. Cet après-midi, en terre sfaxienne, un troisième revers plongerait le CA dans la crise. Et c'est dire combien l'impératif de victoire ou du moins de parité est actuellement le maître mot au sein du giron clubiste. Ce faisant, si tout reste envisageable dans la perspective d'un duel entre gros bras du championnat, le CSS part avec les faveurs des pronostics. Et peut-être que l'habit d'outsider ôterait un peu de pression à des Clubistes en proie au doute ces derniers temps mais revanchards à souhait. Le mental, le caractère et plus de convictions. Le CA doit se rebeller comme il a su le faire par le passé. Quand on voit avec quelle manière l'équipe a sombré face au ST, encaissant plus de trois buts en quelques minutes, l'on ne peut-qu'être inquiet pour un CA sans réaction d'orgueil. C'est peut-être à ce niveau que le coach a insisté ces derniers temps. Retrouver ce tempérament propre aux grands. Réagir et y croire jusqu'au bout. Le CA n'a plus le droit d'abdiquer en cours de jeu. Un frein indéniable sur le plan physique ? Plusieurs observateurs ont récemment tenté de comprendre les raisons des dernières débâcles clubistes. La faute à un état physique précaire ? Sûrement pas si l'on se réfère à la prestation livrée à Gabès face à la Stayda. Par contre, face au ST, le CA a dominé les trois-quarts du match avant de sombrer inexplicablement. Quelle explication alors ? Peut-être une question de dosage des efforts, d'endurance de groupe et de maturité tactique avant tout. En clair, le CA n'a pas mis tous les ingrédients pour s'imposer. Alors, après une remise en question générale et des changements techniques radicaux, le CA saura-t-il retrouver de l'ambition ? Le choc face au CSS va-t-il galvaniser les hommes de Chiheb Ellili ? En attendant le fameux choc psychologique tant espéré, jouer un postulant classique tel que le CSS ne peut que constituer un stimulant pour l'ensemble du groupe sur le plan mental. Reste maintenant à retenir les leçons du passé proche et ne plus errer comme une âme en peine lors des temps forts de l'adversaire. Quitte à nous répéter, le CA doit se montrer rigoureux 90' durant sans concessions. Rivaliser dans les duels, montrer une capacité à se rebiffer, être véloces et entreprenants, les joueurs n'ont plus le droit de tergiverser. Au final, l'objectif à court terme serait de briser cette malédiction de début de saison. Viendra par la suite le temps de murir et de retrouver ce rang de principal chasseur, voire de challengeur solide et régulier.