Gianni Infantino, le président de la Fifa, n'a pas nié le fait d'avoir passé des accords avec le PSG lorsqu'il était secrétaire général de l'Uefa. Les révélations de Football Leaks concernant les magouilles supposées du PSG avec l'Uefa afin d'échapper aux sanctions relatives au fair-play financier n'ont semble-t-il fait ni chaud ni froid à Gianni Infantino. Ce dernier est aujourd'hui président de la Fifa, mais à l'époque des faits cités, il était un haut dirigeant des instances européennes. Montré du doigt et accusé de combines ayant donc servi les intérêts du PSG, le Suisse a parfaitement assumé, en arguant que rien de ce que lui ou ses collègues ont fait n'était illégal ou contraire à l'éthique. «De la politique en coulisses avec le Sheikh ? C'est vous qui décrivez ça de cette façon, a-t-il déclaré dans un entretien à Blick. Notre objectif à l'Uefa a toujours été de garder les clubs avec nous. Pas de nous en débarrasser. Donc, on négocie et on cherche les solutions. Et c'était mon travail en tant que secrétaire général». Et lorsqu'on lui fait remarquer que c'est essentiellement avec les nouveaux riches que l'Uefa a pactisé, Infantino rétorque : «Dans l'histoire du fair-play financier, 30 violations ont été détectées. Tous les clubs, à l'exception d'un seul, ont conclu des accords. Les accords et les négociations sont expressément autorisés. Et ensuite, ils sont approuvés par un organisme indépendant composé de professionnels. Cinquante personnalités de clubs, avocats, etc. ont examiné les cas. Ou insinuez-vous que j'aurais fait quelque chose dans l'arrière-boutique ? Impossible». «Le fair-play financier est la grande réussite des 10 dernières années» A la question si à la lumière des révélations concernant les contrats de sponsoring des grands clubs, il aurait pris les mêmes dispositions avec le PSG et Manchester City, l'homme fort de la Fifa a répondu par l'affirmative : «Oui, absolument. Les clubs ont été "libérés sous caution". Et c'est expressément dans les statuts que vous pouvez placer l'affaire devant le TAS. Personne ne l'a fait. Le fair-play financier a été la grande réussite de l'Uefa au cours des dix dernières années. Le football interclubs européen allait droit dans le mur. 1,7 milliard de francs ont été perdus en 2010, contre 300 millions de francs avec le fair-play financier». Enfin, Infantino s'est aussi exprimé sur la menace de la Superligue qui brandit prétendument sur l'Europe des clubs. Un projet auquel il ne croit pas du tout : «Je suis dans le football depuis 20 ans et l'idée d'une Super League a toujours été évoquée. Il est naturel de vouloir en tirer le meilleur parti. C'est la raison pour laquelle nous voulons faire une Coupe du monde de clubs, qui sera mieux que la possible Super League. Tout le monde restera ensemble et personne ne voudra s'en séparer. Nous devons empêcher cela, parce que nous croyons que le football doit rester au sein de ses structures».