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Plaider pour l'egalité
Autonomisation des agricultrices et développement des chaines de valeur
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 11 - 2018

«L'autonomisation économique des agricultrices via le développement des chaînes de valeur relatives aux produits agroalimentaires» : tel est le thème choisi par l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche maritime (Utap) et l'Union nationale de la femme tunisienne (Unft) pour la conférence nationale, tenue à Tunis. Cette rencontre est placée sous le patronage du chef du gouvernement et s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Tunisie en tant que capitale de la femme arabe pour la période 2018-2020.
Réussir un double pari, celui notamment de promouvoir l'autonomisation économique — mais aussi sociale — de la femme dans le milieu rural et celle agricultrice, en particulier, d'une part, et développer les chaînes de valeur des produits agroalimentaires en veillant sur l'insertion de la femme agricultrice dans ce processus de production et de valorisation du produit, d'autre part, implique de la part des différents intervenants de combler, d'abord, les innombrables défaillances qu'endure cette population-cible. Une population qui représente 32,4% de la population féminine dans le milieu rural, 70% de la main-d'œuvre active dans les domaines agricole et forestier et qui joue, par conséquent, le rôle premier dans la garantie de la pérennité desdits domaines et de la sécurité alimentaire.
Aussi, la présente conférence vise-t-elle à évaluer la situation de la femme agricultrice afin de fixer les axes capitaux d'une stratégie nationale 2018-2020. «Il est utile de rappeler, indique M. Samir Taïeb, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, qu'à l'occasion de la Journée mondiale de la femme rurale, plusieurs décisions ont été prises par le chef du gouvernement en faveur de cette population-cible. Je cite la mise à sa disposition de trois unités mobiles, la création d'un centre de formation ainsi qu'une ligne de financement spécifique. Il a été aussi décidé de doter la femme agricultrice de 20% des terres agricoles et d'étoffer le budget des mécanismes féminins de 3,2MD».
Dénoncer l'injustice, plaider pour l'égalité
L'état des lieux des femmes actives dans le secteur agricole dresse, immanquablement, un tableau désolant. M. Abdelmajid El Zar, président de l'Utap, rappelle toutes les injustices subies par les agricultrices, dont le manque d'accès à la couverture sociale et sanitaire, la dévalorisation du travail de ces femmes, leur exploitation dans le secteur informel, leur exclusion des chaînes de valeur, les mauvaises conditions de travail et du transport, leur maigre rémunération…
«Autant de lacunes à combler afin de permettre à la femme agricultrice d'améliorer la qualité de sa production, de s'inscrire dans une logique concurrentielle, d'investir et de miser sur des produits à valeur ajoutée», a-t-il souligné. Un avis que partage Mme Radhia Jerbi, présidente de l'Unft, et qu'elle appuie par d'autres hics auxquels il faut remédier. Elle cite notamment le manque de programmes de formation destinés aux agricultrices et aux femmes dans le milieu rural, mais aussi le manque d'unités de vente spécialisées et de réseautage à même de les soutenir dans leur parcours de combattantes.
«Nous n'avons pas, non plus, œuvré pour changer les mentalités et valoriser le travail féminin, ce qui a contraint les agricultrices à s'investir dans un secteur à dominante artisanale, alors que l'heure est à la modernisation et à la dynamisation de l'agriculture afin qu'elle soit capable de résister aux menaces et à assurer la pérennisation de la sécurité alimentaire», a-t-elle indiqué. L'autonomisation économique des femmes agricultrices passe, à son sens, par l'égalité des chances aussi bien entre les genres qu'entre les femmes dans les deux milieux, rural et urbain, ce qui est loin d'être gagné jusqu'à nos jours… «Ose-t-on parler de démocratie alors que la moitié de la population vit au-dessous du seuil de la pauvreté ? Est-il possible de garantir l'autonomisation économique des femmes dans un climat d'inégalité ?», s'est-elle interrogée, appelant ainsi à la concrétisation du principe de l'égalité au profit des femmes.
Une stratégie parallèle
Prenant la parole à son tour, le chef du cabinet du ministre de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Séniors a passé en revue les différents plans d'actions établis dans l'optique d'atténuer les défaillances en matière d'accès aux services des femmes dans le milieu rural. La mise en place de la stratégie nationale pour l'autonomisation économique et sociale des femmes dans le milieu rural pour la période 2017-2020 a pour finalité de faciliter l'autonomisation économique des femmes via l'accès aux ressources, au financement, le passage salutaire du secteur informel vers celui règlementé, l'encouragement à l'initiative privée et la facilitation de la commercialisation des produits. La stratégie table aussi sur leur autonomisation sociale à travers la lutte contre le chômage, l'abandon scolaire, l'analphabétisme et l'inégalité des salaires.
«Le ministère a aidé quelque 97 femmes issues de Jendouba à monter des projets d'apiculture et à acquérir ainsi leur autonomie financière. Il a en outre instauré des espaces pour accueillir les élèves en dehors des heures de cours», a-t-il souligné. D'autant plus que l'accès à la couverture sociale et sanitaire constitue une priorité et un point focal dans la lutte pour une meilleure autonomie sociale. «L'objectif étant à l'horizon 2020 de garantir la couverture sociale à quelque 500 mille femmes dans le milieu rural», a-t-il ajouté. Cette stratégie vise aussi la promotion du rôle de la femme rurale dans la vie collective.
L'objectif étant d'inciter les femmes à prendre leur destin en main, à disputer leur place de leaders et à prouver leur mérite dans la société. La stratégie accorde, par ailleurs, un volet à l'amélioration de la qualité de la vie des femmes dans le milieu rural. Rappelons que le transport de la main-d'œuvre féminine dans le secteur agricole demeure problématique en raison de l'absence de moyens de transport décents. Le ministère s'est engagé à assurer, provisoirement, le transport des femmes agricultrices dans l'attente de la révision de la loi 33 relative au transport terrestre et à même de résoudre d'une manière définitive le problème. Enfin, cette stratégie vise à l'élaboration d'une base de données actualisée sur la situation de la femme dans le milieu rural.


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