Le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis a ordonné hier à la brigade de la police judiciaire d'El Menzah V d'entamer les investigations nécessaires à l'encontre du prince héritier saoudien Mohamed Ibn Salmane. Auparavant le Syndicat national des journalistes tunisiens avait déposé lundi 26 novembre 2018 une plainte sous le numéro 7080581 auprès du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis contre Mohamed Ibn Salmane Ibn Abdelaziz Al Saoud, sur la base d'un rapport relatif à l'état des droits de l'Homme au Yémen. La plainte a été déposée sur la base des articles 7, 8 et 14 du protocole de Rome, de l'article 146 de la convention de Genève en date du 12 août 1949, de l'article 14 du décret-loi n° 2011-88 portant organisation des associations et de l'article 27 du code de procédure pénale. Dans sa plainte, le syndicat appelle à l'ouverture d'une enquête et à prendre les mesures juridiques nécessaires pour déférer le dossier devant le procureur de la Cour pénale internationale. Le Snjt avait dénoncé, dans une lettre ouverte adressée vendredi dernier au président de la République Béji Caïd Essebsi, la visite de Mohamed Ibn Salmane, la qualifiant de «provocatrice» dans la mesure où elle constitue une « violation criante des principes de la Révolution de 2011 ». Le Syndicat ainsi que plusieurs composantes de la société civile ont exprimé, lundi, leur refus de la visite en Tunisie du prince héritier saoudien Mohamed Ibn Salmane, prévue hier, 27 novembre. Lors d'une conférence de presse organisée au siège du Snjt à Tunis, Soukaina Abdessamad, membre du bureau exécutif du syndicat, a critiqué la position de la Tunisie favorable à cette visite mais aussi ses positions concernant notamment le crime commis au sein du consulat saoudien en Turquie, en allusion à l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ou les crimes de guerre au Yémen.