Trafic ferroviaire suspendu durant toute la journée d'hier jeudi 17 janvier, les recettes des taxistes ont augmenté… On l'a annoncé depuis quelques semaines… une grève générale, qui touchera tout le secteur public, les établissements étatiques… va être tenue le 17 janvier 2019. Les employés concernés, appartenant à ce secteur, n'auront aucun problème, ils ne vont pas rejoindre leur bureau. Par contre, ceux qui travaillent dans le secteur privé doivent galérer pour pouvoir être à temps à leur bureau, car la grève touchera aussi le transport public : bus, trains, métros, trafic ferroviaire sont suspendus tout au long de la journée du 17 janvier. Et ça s'annonce dur pour toutes les personnes qui devraient se débrouiller pour rejoindre leur lieu de travail et éviter une éventuelle retenue sur salaire en cas d'absence ! Ceux qui ont leurs propres moyens de transport, leurs voitures, ont dû les utiliser pour se déplacer ce jour-là. D'autres personnes, ont dû compter sur leur proches ou amis pour les amener avec eux à leur lieu de travail. D'autres encore, qui n'ont pas le choix, devraient dépenser de l'argent, compter sur les taxis ou les louages collectifs ou individuels. Nous étions sur place dans la banlieue sud, vers le coup de 11h00, à la station de la gare de Borj Cedria. Les guichets sont fermés, aucune personne ne se trouve sur le quai à part deux agents appartenant à la garde nationale qui étaient dans leur bureau. Ces derniers nous ont expliqué et confirmé que le trafic ferroviaire ne reprendra son cours normal que le lendemain, c'est-à-dire, le vendredi 20 janvier. Pourtant et selon un communiqué publié sur la page officielle de la Sncft, dans la nuit du mercredi 16 janvier, on informait les clients que la Société nationale des chemins de fer tunisiens va assurer un nombre de voyages lors de cette journée. «Suite à la grève générale tenue dans le secteur public, la Sncft tient à assurer, selon la loi, au moins 9 trains des grandes lignes, 31 voyages dans la banlieue sud et 17 dans la banlieue du Sahel afin de faciliter la vie des clients et des citoyens», voila ce qu'on peut lire sur la page officielle (FB) de la société. Mais apparemment, le communiqué n'as pas été suivi et on ignore les raisons. Les deux personnels de la garde nationale ont infirmé l'information publiée sur la page facebook de la Sncft et ont expliqué par la même occasion aux deux jeunes hommes venus sur place pour vérifier si le trafic ferroviaire est assuré, qu'ils peuvent, exceptionnellement prendre un louage venant d'un autre gouvernorat pour les ramener à leur destination. «Les louages qui viennent d'autres gouvernorats tel que Nabeul(Grombalia, Soliman…) peuvent exceptionnellement s'arrêter au niveau de la gare de Borj-Cedria, et amener des clients au centre-ville de Tunis (Beb Alioua).Normalement, c'est interdit, un chauffeur de louage venant de ces zones devrait s'arrêter pour déposer des clients mais jamais amener un autre client avec lui. Mais exceptionnellement, aujourd'hui, et à cause de la grève générale, on accorde cette faveur aux clients afin de faciliter la vie des citoyens qui devraient être à leur bureau ou faire des courses…», éclaire l'un de ces agents de la garde nationale. «La gare ressemblait à un vrai cimetière» Mais revenons à nos moutons ! Dans cette zone de la banlieue sud et mis à part les louages, il y a certainement un autre moyen de transport qui permet aux clients de rejoindre leur destination. Ce sont les taxistes qui circulaient dans cette zone de Borj Cedria qui ont été les grands bénéficiaires de cette grève. Pour eux, cette date du 17 janvier est une occasion pour augmenter leur recette du jour! Selon l'un des taxistes (qui nous a ramené à la gare), lui et ses collègues ont effectué plusieurs voyages vers différentes destinations depuis la matinée. «La gare de Borj Cedria ressemblait à un vrai cimetière aujourd'hui !Tout est fermé, les voyageurs partent à la recherche des taxis, des louages…», disait ce taxiste pour décrire la situation Il a ajouté également que ses clients se plaignaient de cette situation et de cette grève qu'ils trouvent handicapante ! Quant à lui, même si c'est une bonne occasion pour augmenter la recette de sa journée, il est tout de même contre la grève générale, car pour lui, une grève pareille ne va qu'aggraver la situation d'un pays qui va de plus en plus mal ! Cette idée de gain d'argent et de recettes importantes enregistrées auprès des chauffeurs de taxi a été partagée par un autre taxiste, que nous avons rencontré sur les lieux. Ce dernier, qui attendait un éventuel client pour le ramener à sa destination, a rejoint l'idée de son collègue en précisant que cette grève, comme d'autres d'ailleurs qui touchent le secteur du transport public, est dans l'intérêt de tous ceux qui possèdent un taxi ou un louage. Le client «coincé», ne pouvant prendre ni bus, ni train, ni métro non plus, n'a pas le choix ! Sa seule alternative, c'est le taxi dans ce cas-là.