Alors que la Fédération générale de l'enseignement secondaire s'apprête à organiser ce qu'elle appelle «une journée de la colère» ce 23 janvier, les parents et les élèves ainsi que des associations de parents sont, eux, aussi, montés au créneau. La Fges est déterminée à aller jusqu'au bout de ses idées envers et contre tout. Pas d'examens pour le deuxième trimestre, pas d'évaluation des élèves, pas de notes, pas de collaboration avec l'administration... En bref : il n'y aura que les cours. Les élèves, les parents et les associations, de plus en plus nombreuses, qui leur apportent leur soutien, ne l'entendent pas de cette oreille. Ils sont déterminés à résister et à lutter pour rétablir l'ordre dans l'institution éducative. Des milliers d'élèves sont déjà descendus dans les rues appelant les parties en conflit à résoudre les problèmes qui les opposent au plus vite et de les écarter de ces querelles qui ne les touchent ni de près ni de loin. On les a vus au cours des cortèges ou des rassemblements ainsi que sur les réseaux sociaux exiger des enseignants qu'ils remplissent leur mission en leur permettant de passer leurs devoirs. Dans beaucoup d'établissements, les élèves (aussi bien des collégiens que des lycéens) ont été obligés de sécher les cours parce qu'ils jugeaient absurde la situation dans laquelle ils se trouvent. Car ils pensent qu'il est anormal que les enseignants dispensent des cours sans qu'il y ait, au bout du compte, l'évaluation attendue par le biais des devoirs et des examens. Les parents sont du côté de leurs enfants dans certaines manifestations, notamment, à Sfax, Sidi Bouzid, Kairouan, etc. Dans le Grand-Tunis et les environs, on a noté, jusqu'à hier et avant-hier, des mouvements de protestation d'élèves et de parents. Les établissements pilotes n'ont pas échappé à cette vague de contestation contre ce qui est entrepris à leur encontre. Pour eux, tous les jours à venir seront des jours de colère tant que le retour à une situation normale dans leurs établissements ne se soit instauré. Eux aussi, à l'instar de la Fges, promettent l'escalade contre ceux qui sont à l'origine de ces blocages. Le slogan «nous ne sommes pas des jouets», écrit à l'aide de leurs sacs, en dit long sur leur détermination. La photo de ce message circule sur les réseaux sociaux. On n'exclut pas des sit-in devant les sièges de la Fges ou des bureaux régionaux. L'exaspération, en effet, est à son comble chez les parents et les élèves. On ne voit rien venir et on constate, aussi, que l'appareil judiciaire tarde à apporter sa réponse à cet épineux problème. Pourtant, tout le monde sait que même s'il y a un jugement (fort hypothétique, d'ailleurs) en faveur des élèves, personne n'est capable de l'appliquer si les responsables syndicaux le rejettent. Cette probabilité est envisageable quand on sait le degré de détermination de ce syndicat à s'opposer à tout ce qui va à l'encontre de ses projets d'où qu'il vienne.