L'Agence nationale de la promotion de la recherche scientifique, relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en collaboration avec le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale et Initiative régionale d'appui au développement économique durable (Irada), organise, aujourd'hui à Tunis, un atelier de sensibilisation des acteurs économiques sur la Stratégie de spécialisation intelligente ou «Smart specialisation strategy – S3». Notre pays est, en effet, le premier aux échelles arabe et africaine à avoir signifié son intention d'adopter cette démarche, qui constitue l'une des méthodes innovantes en matière de développement régional et durable. Compte tenu de cette intention avant-gardiste, la Commission européenne a salué cet intérêt, en permettant à un nombre d'experts en la matière d'éclairer les acteurs tunisiens, représentant le domaine de la recherche et de l'innovation sur les spécificités et l'efficience de cette démarche, et ce, dans le cadre d'un atelier concocté à cet effet. Le Pr Dominique Foray, fondateur du concept et directeur du Collège de management de la technologie à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, en Suisse, se rend à Tunis pour présenter, et expliquer les principes de cette approche et sensibiliser ainsi les acteurs de la recherche et de l'innovation sur son impact, aussi bien sur le plan économique, mais aussi sur le plan développement à l'échelle locale. Notons que cette initiative est financée par l'Union européenne. Thèmes d'actualité Au programme dudit atelier, une présentation du cadre général de la démarche de la stratégie de spécialisation intelligente, notamment son concept, ses principes, ses objectifs et sa méthodologie. Les représentants de la Commission européenne donneront leurs avis quant à l'éventuel impact de cette démarche sur l'économie et le développement durable en Tunisie. Pour sa part, Mme Amani Mahjoubi Charrad, représentant l'Agence nationale de la promotion de la recherche scientifique, parlera de la stratégie de la spécialisation intelligente en Tunisie. La seconde session dudit atelier sera axée sur les expériences et les perspectives relatives aux régions-pilotes, notamment Bizerte, Sfax et Médenine. Il faut dire que des efforts commencent, déjà, pour en faire des régions-pilotes en matière de stratégie de spécialisation intelligente. Qu'est-ce qu'une stratégie de spécialisation intelligente ? Il s'agit d'une démarche qui consiste à transformer une structure, un système, un domaine, comme celui de l'industrie — qui chapeaute la liste des domaines prioritaires — via l'impact positif de la recherche et de l'innovation. Une transformation qui s'impose pour être, désormais, au diapason des critères internationaux les plus avancés. Une transformation tant attendue ! Loin d'être miraculeuse, la transformation sera effectuée sur des bases solides, en misant essentiellement sur la formation des ressources humaines, l'appui des ressources matérielles, le renforcement des compétences confirmées et la mobilisation de tous les acteurs intervenant dans un domaine bien défini autour de projets applicables.La recherche et l'innovation constitueront les piliers fondamentaux de cette transformation. L'approche s'avère être structurelle par excellence. Elle touchera, d'abord, le secteur industriel, qui représente la colonne vertébrale de l'économie tunisienne. Il est question aussi, — et par ordre de priorité — de se pencher, ultérieurement sur d'autres domaines stratégiques, comme le secteur agricole, le domaine de la sous-traitance automobile ainsi que la digitalisation du secteur touristique. Plus qu'une démarche sectorielle, il s'agit d'une politique inclusive, dont les portées seraient favorables au développement durable dans les régions concernées. Etape par étape Pour réussir le pari, la stratégie obéira à trois étapes essentielles. Il convient, d'abord, de fixer les grands objectifs, de les traduire par la suite en objectifs et d'en déterminer les activités de transformation appropriée à chaque domaine et à chaque région. Une fois les activités identifiées, il serait donc aisé d'envisager les projets à réaliser et de cerner les acteurs à mobiliser et les actions à mener. Notons qu'un plan d'action sera fignolé pour chaque activité. Les acteurs auront à réussir les objectifs en s'appliquant à la tâche tout en anticipant les résultats et en tentant, non sans détermination, de résoudre les problèmes relatifs au secteur ou au domaine choisi. Il est aussi à souligner que les projets fixés figureront parmi les objectifs gouvernementaux fixés pour chaque région.