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L'art de se faire détester
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 11 - 2010


Par Hmida BEN ROMDHANE
L'argent a coulé à flot pendant les préparatifs des dernières élections de mi-mandat aux Etats-Unis, de façon inhabituelle. Les observateurs ont comparé la masse d'argent accumulée pour les dernières législatives aux sommes consenties par les donateurs pour l'élection présidentielle, généralement beaucoup plus coûteuse.
La générosité des donateurs a profité surtout aux républicains qui ont eu la part du lion pour une raison simple : les grandes corporations industrielles et commerciales américaines qui s'estiment « très lésées » par les nouvelles lois initiées par Obama et relatives à la sécurité sociale, ont déboursé sans compter en faveur des candidats républicains dans le but évident d'affaiblir le locataire de la Maison-Blanche, en aidant les gens du Grand Old Party à faire main basse sur la Chambre des représentants et du Sénat et d'abroger la loi «scélérate».
Les républicains ont réussi à s'emparer de la Chambre des représentants, mais ont échoué au Sénat. Obama a gardé certes une majorité au Sénat, mais elle est si mince qu'elle ne lui est pratiquement d'aucun secours dans la mise en pratique de sa politique. Il aura beaucoup de difficultés à gouverner pendant les deux années qui lui restent.
Si les républicains ont bénéficié largement des dons des grandes corporations économiques américaines, il n'est pas certain que cette générosité, inhabituelle dans des élections de mi-mandat, soit un élément déterminant dans leur victoire. En revanche, il est certain que l'un des éléments déterminants de cette victoire est la désaffection des électeurs et leur profonde déception vis-à-vis d'un homme qui, deux ans auparavant, les a séduits en leur promettant de réparer tout ce que son prédécesseur, George W. Bush, avait mis de travers.
Déçus, et même furieux contre un président qui n'a rien pu faire contre la profonde crise économique, les Américains, pour reprendre la métaphore du New York Times, lui ont confisqué les clefs de la voiture et les ont données aux républicains sans leur dire quelle direction prendre. Il est loin d'être certain que ceux qui se sont installés au volant sachent conduire prudemment et dans la bonne direction.
Quand on a en tête leur programme qui consiste notamment à limiter le rôle de l'Etat fédéral (sauf quand il s'agit de débourser les milliards pour sauver de la banqueroute les banques ou les compagnies d'assurances), à abroger la loi relative à l'assurance-maladie (l'unique réalisation importante d'Obama), à instaurer un système fiscal dégressif (favorisant les riches et accablant les pauvres), on peut être certain que les républicains prendront la route dangereuse et feront tout pour accentuer le déclin, déjà visible, de la puissance américaine. Leur victoire dans les législatives de mardi dernier, ils la doivent donc, dans une large mesure, à Barack Obama.
En deux ans d'exercice du pouvoir, Barack Obama a réussi à décevoir tout le monde. Aux Etats-Unis, ceux qui s'étaient opposés à son élection ont trouvé de nouveaux motifs pour lui en vouloir encore, et ceux qui l'ont fortement soutenue se sont détournés de lui. A l'étranger, les choses sont plus déroutantes encore. Obama est toujours détesté en Israël, bien qu'il n'ait pas pris une seule mesure en faveur des Palestiniens. Il n'a pas réussi à garder le capital de sympathie que son discours du Caire lui a fait gagner dans le monde arabo-musulman. En Europe, la déception est à la mesure des espoirs soulevés par l'élection de Barack Obama qui, pendant la campagne présidentielle, a fait siens la plupart des griefs que les pays européens retenaient contre George W. Bush.
Il semble qu'il y ait un consensus entre Américains, Européens Arabes et Musulmans que le principal défaut du Président Obama est qu'il parle beaucoup et agit très peu. Il parle avec beaucoup d'éloquence, mais semble atteint d'une grande inhibition quand il s'agit de concrétiser les idées exprimées dans ses discours.
Au plus fort de la crise des banques américaines, et avant de mettre au point son plan géant de sauvetage de 700 milliards de dollars, Barack Obama conspuait sévèrement dans ses discours les primes faramineuses que versaient les banques à leurs «traders». Une fois l'argent du contribuable versé, et comme pour narguer leur bienfaiteur, les banques ont continué, comme si de rien n'était, à signer les gros chèques au bénéfices des «traders», sans que le Chef de l'Etat fédéral n'intervienne pour arrêter la mascarade. On a là l'un des multiples exemples qui soulignent le large fossé entre ce que dit Obama et ce qu'il fait, ce que les Américains trouvent exaspérant.
Pour prendre un autre exemple, ses critiques acerbes pendant la campagne de 2008 contre la politique carcérale que pratiquait George Bush dans le cadre de la lutte anti-terroriste, n'ont pas empêché la prison de Guantanamo de continuer, deux ans après l'élection d'Obama, d'accueillir 174 détenus.
Les Arabes et les Musulmans ont applaudi avec beaucoup de ferveur et d'espoir le discours du Caire du 4 juin 2009. A en croire Obama alors, le problème israélo-palestinien et la question iranienne allaient se résoudre dans les jours qui suivaient. Un an et demi après, la politique d'Obama envers l'Iran ne diffère en rien de celle de Bush. Quant à la solution du problème israélo-palestinien, il n'a même pas pu imposer à Israël un simple moratoire de deux mois sur la construction de colonies, en dépit d'offres mirobolantes que Netanyahu n'a même pas daigné examiner.
Les Européens ne sont pas moins déçus. En Afghanistan, Obama est allé plus loin que Bush, en dépit de son prix Nobel de la paix. Au sommet de Copenhague de décembre dernier sur le climat, il a préféré faire équipe avec la Chine, et au printemps dernier, il a annulé le sommet UE-USA à Madrid, ce que les Européens ont ressenti comme une humiliation. Et personne en Europe ne se fait d'illusion sur l'issue du prochain sommet USA-UE, prévu à Lisbonne le 20 novembre.
Si Obama maîtrise bien l'art de la rhétorique, il maîtrise mieux encore l'art de se faire détester.


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