Contrairement au show médiatique qui a précédé, accompagné et suivi les négociations entre le ministère de l'Education et la Fédération générale de l'enseignement secondaire (Fges), la rencontre entre le ministère et la Fédération générale de l'enseignement de base (Fgeb) s'est voulue plus discrète Avant même le démarrage des négociations, les parties officielles se sont montrées optimistes. Et en dépit de la non-conclusion d'un accord à l'issue de cette rencontre, on avait laissé la porte ouverte à un probable compromis. C'est pourquoi il a été décidé de programmer une nouvelle phase de discussion pour le 28 février. Soit une semaine avant l'expiration du délai accordé par la Fgeb avant sa grève décrétée pour le 6 mars. L'optimisme règne De son côté et selon les déclarations du ministre de l'Education, il y a de fortes chances d'aboutir à des résultats concrets à l'issue de cette deuxième opportunité qui s'offre aux deux parties. En effet, M. Hatem Ben Salem s'est montré satisfait du climat dans lequel se sont déroulées les négociations avec la Fgeb. Il a exprimé son souhait de parvenir à un accord d'ici jeudi prochain. Le ministre a justement jugé que l'échange entre les négociateurs a été constructif et empreint d'un «esprit de respect mutuel». C'est ce qui permet de constater qu'il y a une convergence des objectifs puisqu'il existe une volonté commune «visant à promouvoir le secteur de l'éducation». L'examen des 21 points contenus dans la motion professionnelle de la Fgeb nécessite, sûrement, du temps. Aussi, chacun espère-t-il parvenir à une solution qui nous épargnerait une énième grève dans le secteur de l'enseignement. Rappelons, par ailleurs, que parmi les demandes des enseignants du primaire il y en a celles qui sont anciennes et qui n'ont pas été appliquées, selon le syndicat. D'autres, par contre, sont nouvelles consécutives à la situation économique et sociale et leurs incidences sur les conditions de travail. La liste en question contient une première demande concernant la réactivation de tous les accords conclus précédemment. Le second point est récurrent. Il a trait à la promulgation d'une loi qui incrimine les agressions contre le personnel éducatif et les institutions d'enseignement. En troisième lieu, la motion professionnelle appelle à améliorer les conditions de travail. Ceci concerne l'infrastructure des établissements scolaires, les ressources humaines insuffisantes, les ouvriers et les agents d'encadrement ainsi que les équipements et les supports pédagogiques. La situation des diplômés de l'Institut supérieur de formation des maîtres (Isfm) doit être régularisée à travers la mise en œuvre de l'accord sur la licence appliquée en sciences de l'éducation qui, justement, est faite pour leur ouvrir les horizons. Quant au cinquième point, il s'intéresse à l'accélération de la publication du décret mettant en œuvre la décision du Conseil des présidents des universités touchant à l'équivalence des diplômes de fin d'études normales. La demande de faire bénéficier les enfants des enseignants d'une bourse occupe, toujours, une place importante dans les négociations qui se tiennent, presque, chaque année. A ce propos, la Fgeb appelle à la généralisation de cet avantage à tous les enfants. D'ailleurs, l'étude des dossiers déposés par les intéressés est en cours et les derniers délais pour les compléter sont fixés pour le 15 mars, tandis que la dernière séance d'études des dossiers est prévue pour le 1er avril. Une séance de travail s'est, déjà, tenue, le 13 février 2019, entre des responsables de l'Office des œuvres universitaires du Nord et de la Fgeb pour examiner les demandes de bourses ou de prêts. Il ressort de cette réunion que sur 2.729 dossiers examinés, 2.200 ont été retenus. 500 dossiers sont considérés comme incomplets. 50 autres ont été rejetés, car ils ne remplissent pas les conditions. Il a été, également, décidé que les étudiants dont le revenu des deux parents se situe autour de 31.000 dinars/an bénéficieront de prêts universitaires. Des primes encore et toujours ! Le septième point revient sur l'idée d'augmenter la prime de la rentrée scolaire de manière à ce qu'elle soit l'équivalent d'un salaire mensuel et qu'elle soit intégrée dans le salaire lui-même. Sur ce sujet, la proposition du ministère serait que le montant ne dépasse pas 75 % du salaire. Si on s'en tient à ce que demande le syndicat, les enseignants auront un treizième mois. D'autres primes sont, aussi, évoquées dans cette longue liste de demandes syndicales à l'instar de la prime de «ruralité» dont on demande la révision des critères. On y ajoute l'augmentation de la prime de correction et de surveillance des examens nationaux, la création d'une nouvelle prime pour les enseignants exerçant dans les zones prioritaires et une autre pour ceux qui travaillent dans les écoles ayant des classes à sections, la création d'une nouvelle prime de pénibilité de la profession et, enfin, une autre en faveur des enseignants, directeurs ou assistants pédagogiques chargés d'encadrer et de former les étudiants de licence appliquée des sciences de l'éducation. Sur un autre volet, la motion professionnelle de la Fgeb exige le retrait de la circulaire ministérielle concernant les congés de maladie des enseignants, celui lié à la facilitation de la mission du travail des inspecteurs ainsi que celui relatif aux épreuves de fin d'année. L'élaboration d'une liste des maladies professionnelles, de leur diagnostic et de leur soin gratuitement demeure une exigence, de même que la régularisation de la situation des suppléants qui ne répondent pas aux conditions d'intégration selon les termes de l'accord du 8 mai 2018. D'autres dispositions strictement réglementaires et techniques sont évoquées dans le document contenant les revendications de la Fgeb.