Il semble, d'après les sondages d'opinion, que les destouriens, longtemps divisés et minés par une guerre de leadership qui dure depuis le 14 janvier 2011, sont sur le point de trouver, enfin, leur leader en la personne de la bouillonnante Abir Moussi, SG du Parti destourien libre (PDL) Les destouriens sont-ils de retour sur la scène politique nationale après une éclipse qui a trop duré et qui a failli les faire oublier par les Tunisiens qui ne savent plus qui représente les disciples de Bourguiba et qui parle au nom des anciens rcdistes qui se réclament toujours de l'ancien président Ben Ali. Pour être plus clair, les destouriens ou les rcdistes (dans la grande famille destourienne, il n'existe pas de différence entre les deux appellations) sont-ils à trouver auprès du Parti destourien libre (PDL) dirigé par la bouillonnante Abir Moussi, l'ancienne secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) chargée des affaires de la femme, ou auprès du parti Al Moubadara dirigé par Kamel Morjane, actuel ministre de la Fonction publique et des politiques générales.Est-il acceptable de résumer les destouriens aux deux partis dirigés par Abir Moussi et Kamel Morjane dans la mesure où plusieurs autres visages représentatifs de la large famille destourienne ont disparu du paysage politique national à l'instar du Dr Hamed Karoui, ancien vice-président du RCD et premier président du Parti destourien libre. Les interrogations posées ci-dessus et l'intérêt accordé aux destouriens, ces derniers jours, puisent leur actualité ou leur légitimité dans deux événements. D'abord, le congrès constitutif d'Al Moubadara dont le président, Kamel Morjane, s'est, enfin, résolu à coller à son parti le qualificatif «destourien» pour devenir «Al Moubadara Addastouria», révélant ainsi une conviction selon laquelle le terme «destourien» n'est plus à cacher puisque maintenant, à l'heure des prochaines élections législatives et présidentielle de fin 2019, il est devenu «accrocheur et pouvant ouvrir la voie à une alliance qui serait profitable au moins aux principales personnalités qui dirigent le parti, comme le soulignent plusieurs observateurs qui ont suivi les travaux du Congrès constitutif d'Al Moubadara et ont décelé dans le discours de Kamel Morjane et de ses lieutenants une volonté claire de recourir «à la base destourienne dans le but de s'assurer une position importante dans l'échiquier politique national post-élection 2019». Ensuite, l'ascension fulgurante de Abir Moussi, secrétaire générale du Parti destourien libre (PDL), qui figure désormais dans les premières loges parmi les personnalités les plus habilitées à diriger le pays, comme le montrent les derniers sondages d'opinion réalisés par Sigma Conseil et Emrohd. Idem pour le parti lui-même qui est aussi cité parmi les premiers bénéficiant de la confiance des électeurs proches par exemple du Front populaire (3% pour les 11 partis coachés par Hamma Hammami et 2,8% pour le PDL dirigé par Abir Moussi), et devançant des partis qui ont déjà été aux hautes sphères du pouvoir comme Ettakatol, le CPR ou Al Badil dont le président Mehdi Jomaâ, chef du gouvernement de compétences apolitiques issu du Dialogue national, se présente comme le messie qui aurait pour mission de sauver la Tunisie et les Tunisiens. Et les sondages continuent de révéler qu'il faut désormais compter avec Abir Moussi pour la présidentielle 2019. Ainsi, le sondage publié mercredi 27 février par le quotidien Essabah et réalisé par Emrohd Consulting révèle-t-il que la SG du Parti destourien libre (PLD) figure à la 4e place parmi les personnalités que les Tunisiens considèrent comme les plus habilitées à diriger aujourd'hui le pays. Avec 4,60% des voix, Abir Moussi se classe tout juste derrière le président de la République Béji Caïd Essebsi qui voit 4,8% lui accorder leur confiance. La SG du PDL devance certaines personnalités qui crèvent quotidiennement les écrans TV comme Hamma Hammami, Mohsen Marzouk, Kamel Morjane et aussi Rached Ghannouchi dont seuls 1,1% des sondés déclarent lui accorder leur confiance.