«A l'exception de trois équipes, en l'occurrence l'EST, l'ESS et le CSS, dotés d'une bonne structure administrative et technique et disposant de moyens financiers acceptables, le reste des clubs sont, à mon avis, marginalisés dans la mesure où ils livrent une lutte perpétuelle pour prouver leur existence. Ils assurent leur survie grâce aux subventions octroyées par l'Etat et les autorités régionales et locales. Cette situation, qui ne cesse de se détériorer ces dernières années plongeant ces clubs dits professionnels, a été provoquée par l'application du professionnalisme, à mon avis mal étudié pour ne pas dire parachuté. Afin de réussir, ce système appliqué notamment en Europe nécessite des moyens financiers énormes, une infrastructure costaud et une formation très poussée au niveau des jeunes talents sans oublier un encadrement adéquat des entraîneurs. Or, dans notre pays, tous ces ingrédients n'ont pas été pris en considération, ce qui explique d'ailleurs ce passage brusque du professionnalisme. On aurait dû par exemple appliquer le semi-professionnalisme dans un premier temps tout en préparant les conditions adéquates pour passer au professionnalisme proprement dit. Il est inconcevable d'appliquer ce système avec une infrastructure lamentable, des joueurs mal formés et mal encadrés, des salaires très élevés pour assister à des spectacles le plus souvent amorphes et sans charme ni suspense. Ce facteur, à mon sens, est la principale cause de tous les maux dont souffrent nos clubs et notre football en général sans pour autant négliger d'autres anomalies qui ne cessent de nuire à l'image de marque de notre paysage footballistique : les dirigeants ne sont plus les mêmes, il leur manque beaucoup de charisme et de persévérance et ils ne sont plus respectés comme avant. De même, les supporters devenus plus violents depuis la révolution sèment, toutes les semaines, la zizanie dans nos stades submergés par la violence et ils arrivent le plus souvent à dicter leurs lois aux comités directeurs en les obligeant à limoger un entraîneur pour mauvais résultats ou écarter un joueur pour insuffisance de rendement... Cela ne doit pas continuer ainsi…, il faut que les responsables de notre football frappent fort pour arrêter ce fléau qui ne cesse de paralyser l'évolution de notre football qui vit une crise intense depuis l'avènement de ce soi disant professionnalisme, crise qui s'est amplifiée notamment après la révolution où tout devient permis. Pour conclure, c'est l'argent qui donne la valeur aux clubs. Il est vrai qu'un club est bien coté grâce à son palmarès éloquent et le plaisir qu'il procure à ses fans. Mais si ce club ne dispose pas de moyens financiers, d'une bonne infrastructure et de bons gestionnaires, ses ambitions seront limitées et sa progression sera freinée en raison d'un tas de problèmes qui entravent sa bonne marche. Pour remédier à cette situation catastrophique il faut que les responsables de notre football et les présidents des clubs se réunissent sur la même table pour discuter de tous les problèmes dont souffre notre football et sortent avec une nouvelle stratégie susceptible de redorer le blason des nos clubs…».