Que le sélectionneur tende la perche à Msakni auquel nous souhaitons une rapide récupération pour le voir reprendre sa place en tant que titulaire et que cela se fasse le plus vite possible, nous le comprenons. Le sélectionneur a peut-être réagi en pédagogue pour remonter le moral et confirmer qu'il fait toujours partie de la liste élargie, jusqu'à récupération complète, oui. Mais qu'il le convoque, alors qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens, juste pour le relancer moralement, il aurait fallu qu'il le dise clairement et franchement. Et tous les observateurs le comprendront. Ils apprécieront au moins la réaction pédagogique du sélectionneur. «Ce ne sont pas ceux qui savent le mieux parler qui ont les meilleurs choses à dire». C'est un proverbe qui résume tout ce qui a été dit à la faveur de cette conférence de presse, tenue par le nouveau sélectionneur national. Les supputations et les pronostics allaient déjà bon train et avec l'apparition de quelques jeunes, le retour fort remarqué de ceux que l'on pensait partis en retraite, l'expatriation d'un bon nombre de nos éléments à l'étranger, le choix s'annonçait difficile. Déjà, la veille de la conférence de presse qu'allait tenir le sélectionneur de l'équipe nationale, les discussions s'échauffaient, un peu partout et surtout dans les cercles rapprochés du football, car on savait pertinemment que l'établissement de la liste ne sera pas du tout facile. Pour deux raisons au moins : La première c'est que cette liste comprendra forcément un ensemble de joueurs évoluant en dehors du territoire national. Les joueurs à retenir ne sont pas si faciles à voir jouer, donc à propos desquels il est difficile d'émettre des avis totalement objectifs. La seconde, c'est l'établissement d'une liste qui tienne compte des différents engagements des équipes tunisiennes qui se trouvent dans l'obligation d'évoluer sur plusieurs fronts. Il faudrait en effet éviter de surcharger leur programme déjà bien fourni et qui pose des problèmes pour les entraîneurs des clubs concernés. Une première liste A partir de ces deux éléments, dont il faudrait tenir compte, nous pouvons commencer à comprendre que la liste subira forcément des changements d'ici la CAN. Néanmoins, nous serons en mesure de coucher sur le papier les noms qui nous semblent les plus disposés, physiquement, psychologiquement et mentalement à venir défendre les couleurs nationales. Nous ne soulèverons pas les noms de ceux qui sont bien contents de se faire de la publicité gratuite en entretenant le flou et en essayant de se faire désirer : cette équipe nationale a son histoire, ses vedettes, son nom et son prestige. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais c'est une équipe que l'on doit respecter. Ou alors on y vient de bon cœur pour y jouer, ou on reste tranquillement chez soi et qu'on arrête de casser les oreilles de ceux qui sont convaincus qu'un joueur quel qu'il soit ne pourra jamais briller de la même manière en club et en sélection. Il faudrait pour cela faire partie des éléments d'exception, et nous n'en sommes pas là, pour qu'ils prétendent à ce rang. Pas à n'importe quel prix La fédération, à l'instigation du sélectionneur, est en devoir de tenter de ramener du renfort. Tous les pays le font, mais pas au prix de ces jérémiades et de ce vedettariat déplacé que nous réprouvons de toutes nos forces. Les portes de la sélection sont ouvertes, mais pas au prix de ces courbettes que l'on refait à chaque établissement de liste. Ceci dit, mettons les choses au point : aucun et personne n'est capable, dans ce monde, d'établir une liste en face de laquelle toutes les parties concernées seraient d'accord. Il est donc inutile de se lancer dans de vagues polémiques qui ne serviraient absolument à rien, sinon à empoisonner l'atmosphère et mettre les joueurs, tous les joueurs dans de mauvaises dispositions psychologiques. Le sélectionneur a pris ses responsabilités tout en sachant ce qui l'attendait. Des questions « indiscrètes » D'ailleurs, sa longue expérience en sa qualité d'entraîneur de sélections lui a certainement soufflé qu'il s'attendrait à des questions pour le moins qu'on puisse dire «indiscrètes». Il y en a eu des questions effectivement, à l'occasion de la conférence de presse et il y a répondu par de jolies pirouettes. Qui n'ont convaincu personne. En effet, on ne convoque pas un joueur parce que la sélection a «besoin de lui», mais parce qu'il est immédiatement utilisable et qu'il est pleinement disposé à remplir le rôle qu'on lui confierait. Dans la liste de joueurs convoqués, nous avons relevé par exemple que Y.Msakni a été rappelé. Très bien. Mais si personne ne conteste la valeur de cet élément, dont les moyens étaient nettement au-dessus de la moyenne, avant sa regrettable blessure, et qui était incontestablement un pilier de l'équipe, nous ne pouvons que nous demander où, et à la faveur de quelles circonstances, le sélectionneur a-t-il vu Msakni jouer. Nous savons que ce joueur «prêté» ( ?!) à une équipe belge est gratifié par des apparitions de quelques minutes par match. Pire que cela, il est quelque peu boudé par ses camarades et cela d'après les échos qui nous parviennent. Nous espérons que les sources consultées sur des journaux belges et français sont faux, mais toujours est-il que notre Msakni est à court de rythme et de compétition. Sinon son club d'origine aurait trouvé une pirouette réglementaire pour le récupérer, même s'il est en situation de prêt. Que le sélectionneur tende la perche à cet élément auquel nous souhaitons une rapide récupération pour le voir reprendre sa place en tant que titulaire et que cela se fasse le plus vite possible, nous le comprenons. Assez d'éléments fiables Le sélectionneur a peut-être réagi en pédagogue pour remonter le moral et confirmer qu'il fait toujours partie de la liste élargie, jusqu'à récupération complète, oui. Mais qu'il le convoque, alors qu'il n'est pas en pleine possession de ses moyens, juste pour le relancer moralement, il aurait fallu qu'il le dise clairement et franchement. Et tous les observateurs le comprendront. Ils apprécieront au moins la réaction pédagogique du sélectionneur. Le même raisonnement s'applique à Hassen. Sans pour autant remettre en question quoi que ce soit, est-il vraiment à même de briguer ce retour en équipe nationale ? Il fait partie certes de l'effectif niçois, mais la compétition lui manque. Rien que ces deux cas prouvent si besoin qu'il n'est pas facile d'échapper à certaines influences. En effet, lorsque le sélectionneur nous dit qu'il veut terminer à la première place, nous le croyons sur parole. Mais il faudrait qu'il se donne les moyens de le faire. Bien sûr, indépendamment de la présence ou de l'absence des joueurs qui ne sont pas encore prêts à revenir en équipe nationale, il y assez d'éléments, en pleine possession de leurs capacités physiques et mentales, fiables, capables de faire le travail. C'est dire qu'en plus de la difficulté d'établir cette liste loin de satisfaire tout le monde, il faudrait éviter de compliquer les choses en greffant des alibis saugrenus auxquels personne ne croit. De toutes les façons, la prochaine sortie de l'équipe nationale donnera au sélectionneur l'occasion de faire tourner son effectif avant les grandes manœuvres de la phase finale. Contre l'eStawini, à Radès, le 22 mars, on y verra plus clair. Mais c'est face à l'Algérie, en amical, le mardi 26 mars, que nous serons fixés sur les véritables intentions du sélectionneur qui sait fort bien que cet adversaire c'est du solide, du sérieux et des conclusions réellement utiles à analyser pour commencer à mettre en place son effectif, ses différents choix et surtout son plan d'action en prévision de la CAN.