Les raisons supposées qui ont poussé le sélectionneur national à esquiver (les raisons importent peu) la traditionnelle conférence de présentation de la liste des convoqués ont nourri les commentaires. Malheureusement, personne ne connaîtra le fond de la pensée du sélectionneur qui a cédé la place à son adjoint pour essayer de justifier ce faux bond. C'est donc l'adjoint qui a été chargé de faire la sale besogne, étant donné qu'il y avait beaucoup à dire à propos de cette liste. Mais si on en croit ce qu'a déclaré l'adjoint à un de nos confrères, on a privilégié l'expérience à la mauvaise forme que traversent quelques joueurs. Ce technicien que nous respectons pour son sérieux et sa compétence croyait-il au fond à ce qu'il a avancé ? Nous ne le pensons pas. En effet, un joueur, qui traverse une mauvaise période, garde toujours son acquis en tant qu'élément ayant subi une préparation sérieuse, mais qui voit sa forme (une courbe scientifiquement établie et expliquée) régresser pour une raison ou une autre. Son acquis physique et son rythme ne baissent guère et seul un manque de fraîcheur pourrait, le cas échéant, intervenir au terme d'une courbe de forme que tous les techniciens connaissent et qu'on peut remédier par un dosage du travail visant à relancer la machine. Contrairement à celui qui fait banquette, l'élément qui manque de compétition officielle et non amicale, avec la pression qu'elle impose, la concentration et le sérieux requis, n'a pas assez de repères et de rythme. Il peut être le meilleur joueur du monde, il ne pourra rattraper ce manque de compétition qu'à la faveur d'un retour progressif au terrain. Il ne faudrait pas raconter des choses en lesquelles il est difficile de croire soi-même ! A moins bien sûr de vouloir offrir un temps de jeu à ceux qui en manquent, pour le plaisir des uns et des autres. De toutes les façons, la Tunisie est un pays ouvert et où l'information circule. Le défi peut être lancé : donnez-nous de par le monde un seul, oui un seul exemple, à l'issue duquel le sélectionneur convoque un joueur qui s'est appliqué à réchauffer un banc de remplaçants et nous serons convaincus. De toutes les manières, bien des joueurs, en pleine possession de leurs moyens, évoluant au même poste, ont convenablement rempli leur rôle à l'issue des compétitions africaines auxquelles ont pris part leurs clubs ou à la faveur des journées de championnat. Ils valent beaucoup mieux, sont au service d'équipes très valables et ont arraché leur place de haute lutte. La convocation des «bancables» est une perte de temps et d'argent. C'est aussi une injustice difficile à digérer, surtout que l'ossature de l'équipe est claire et que le sélectionneur dispose d'un cru de très bonne facture et qu'il n'a pas à se plaindre. Voilà la raison de cet étonnement général dont l'absence de courtoisie a contribué à en faire une énigme que le sélectionneur lui-même n'aurait pas pu justifier. Etait-ce là la raison de son absence ? De toutes les façons, faute d'arguments convaincants, il n'aurait rien amené de nouveau. Mais ce que nous craignons, c'est bien de revoir l'ombre de ce sélectionneur qui se croyait seul au monde à comprendre sa science. Il avait fini par se mettre tout le monde contre lui en voulant justifier l'injustifiable. Reconnaissons que ce n'est dans l'intérêt de personne que cela se reproduise et que ceux qui sont responsables de maintenir des relations normales et un milieu ambiant favorable agissent en conséquence. L'Equipe de Tunisie a de la qualité et il ne faudrait pas qu'elle devienne l'enjeu de sentiments et d'agissements de nature à brouiller sa quiétude et perturber sa préparation. Il ne faudrait plus que cette façon d'agir se reproduise. Il y va de l'intérêt de toutes les parties prenantes mobilisées, en toute solidarité et conviction, pour assurer la qualification au prochain Mondial !