• Le premier Conseil des ministres, réuni 5 jours après l'avènement du Changement, a été consacré au secteur du tourisme et, plus particulièrement, au tourisme saharien La Presse — La Tunisie célèbre, aujourd'hui, la Journée nationale du tourisme saharien, un créneau porteur et de nature à diversifier le produit touristique national. En effet, fort de l'impulsion présidentielle, le tourisme saharien a pris, au fil des années, une dimension internationale au double plan de l'infrastructure et des unités touristiques, notamment dans le gouvernorat de Tozeur qui représente un pôle de ce tourisme et un portail du sud-ouest où l'activité touristique a connu, ces dernières années, une nette amélioration. Il faut reconnaître que le choix d'encourager le développement du tourisme saharien n'est ni fortuit ni conjoncturel, mais il s'agit bel et bien du fruit d'une réflexion profonde sur le devenir du tourisme tunisien et sur la stratégie à adopter en vue de sa diversification dans un environnement compétitif. Il convient à cet égard de rappeler que ce n'est nullement un hasard si le premier Conseil des ministres, réuni cinq jours seulement après l'avènement du Changement, soit le 12 novembre 1987, a été consacré au secteur du tourisme et, plus particulièrement, au tourisme saharien. Considérée comme le point de départ d'une nouvelle ère de prospérité pour le Sahara, d'une reconnaissance officielle de la valeur esthétique, historique et économique des régions sahariennes, la journée du 12 novembre 1987 a été l'occasion de l'annonce de tout un arsenal de décisions et de recommandations qualifiées comme salutaires pour l'avenir des régions sahariennes. Ainsi, et en l'espace d'un peu plus de deux décennies, le Sud-Ouest tunisien, qui était à la traîne du train de la dynamique économique, se retrouve, grâce au tourisme, propulsé au rang de pôle de développement économique et social, grâce à des activités aussi multiples que variées, certes, mais directement ou indirectement liées au secteur touristique. Activités diversifiées et population fixée Il est utile de souligner que la Tunisie, tout en renforçant la dynamique de développement dans les zones sahariennes et en y multipliant les sources de revenus, a veillé et veille à préserver les spécificités environnementales et culturelles de ces zones ainsi que la prospection inlassable de toutes les opportunités pour y impulser l'investissement privé. Ainsi, Tozeur, ou la porte du désert, comme on se plait à l'appeler, compte actuellement une cinquantaine d'unités hôtelières, près de sept mille lits, 7 centres d'animation, près de 35 agences de voyages, 4 musées, un terrain de golf, etc. Or, en dépit de cette infrastructure, fort honorable du reste, la dynamique touristique dans cette région reste en deçà des réelles potentialités. On estime à 1,6 jour la moyenne de la durée de séjour, pour un taux de remplissage de 31,8% en 2008 et presqu'autant en 2009. Pour pallier cette situation, les professionnels du secteur estiment que l'un des problèmes auxquels est confronté le tourisme saharien, dans sa globalité, c'est l'absence d'activités extensibles permettant aux touristes d'étaler leur séjour. C'est ainsi que des programmes promotionnels ont été mis en place par le ministère du Tourisme afin de dynamiser l'activité touristique. C'est dans ce contexte que le nouveau parc de loisirs a vu le jour à Tozeur. Unique en son genre en Afrique et premier parcours d'aventures basé sur les palmiers au monde, ce parc s'étale sur deux hectares de palmiers et comprend 14 ateliers (espaces d'escalade sur palmiers, lounge, espaces pour enfants, etc.). L'objectif de ce parc est de doter la région de Tozeur d'un chaînon manquant dans le parcours touristique. De plus, il permet à cette zone d'avoir des produits extensibles qui attirent les touristes, notamment les familles et les enfants. Le produit saharien a été renforcé, également, par la création de deux nouveaux espaces privés intégrés au circuit de Tozeur. Le premier consiste en la création d'un musée de palmiers retraçant l'histoire de cet arbre dans la région du Djérid, alors que le second consiste en l'aménagement d'un centre d'animation. Place aux produits innovants Ces différents espaces ont contribué à l'enrichissement des spécificités culturelles de la région, à la valorisation de son patrimoine et à la promotion du tourisme golfique. Par ailleurs, qui dit tourisme, dit transport aérien. Ainsi, l'aéroport de Tozeur-Nefta joue un rôle capital dans la promotion et le renforcement du tourisme saharien. Situé à 4 kilomètres au nord-ouest de Tozeur, cet aéroport dessert Tozeur, Nefta et tout le sud-ouest de la Tunisie. Il est plus particulièrement fréquenté par les compagnies charters pour l'acheminement des touristes venant visiter le Sud tunisien aux portes du Sahara Et c'est dans ce même esprit que les deux nouvelles lignes aériennes directes Tozeur-Milan et Tozeur-Madrid ne manqueront pas de stimuler le tourisme dans ces contrées sahariennes. Il ne faut pas oublier que Tozeur offre un cadre idéal pour le développement de projets à caractère unique, à l'instar du site du film La guerre des étoiles qui a été transformé, par la suite, en un site touristique appelé «Onk Ejjmal». Ce projet, dont l'aménagement a coûté 240 mille dinars, attire annuellement plus de 50 mille touristes. Ainsi, grâce à des décisions et initiatives présidentielles avant-gardistes, la stratégie adoptée en matière de développement du tourisme saharien est en train de gagner un double pari. D'abord et à moyen terme, permettre à l'industrie touristique tunisienne, confrontée à la concurrence des autres destinations balnéaires méditerranéennes, de faire fructifier un filon touristique peu exploité jusque-là, le lançant ainsi sur l'orbite des produits innovants destinés en priorité au marché européen. Ensuite, la même stratégie est destinée à permettre aux régions sahariennes de puiser dans le tourisme de nouvelles sources de croissance, de revenu et d'emploi, tout en préservant leur patrimoine culturel et naturel.