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La faute de Nixon et les crimes de Bush
Chronique du temps qui passe - Par Hmida Ben Romdhane
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 11 - 2010

Peut-être vaut-il mieux pour lui de se faire oublier plutôt que de continuer à pérorer, défendant des décisions désastreuses qui ont mis le monde sens dessus dessous, ramené des pays à l'âge de pierre, provoqué la mort de centaines de milliers de personnes, détruit la vie de millions d'autres, fait de son pays un Etat-paria, affaibli, diminué, exténué, surendetté et, globalement, sur la pente déclinante.
George W. Bush était dimanche sur CNN. Il persistait contre vents et marées à croire qu'il avait raison d'avoir envahi l'Irak, qu'il ne s'était pas détourné de l'Afghanistan, que le monde est mieux sans Saddam Hussein et autres formules à l'emporte-pièce à mettre sur leurs nerfs les plus blasés et les plus flegmatiques.
Il se défend d'avoir abandonné l'Afghanistan après avoir ordonné l'invasion de l'Irak. Si les choses ont mal tourné en Afghanistan, ce n'est pas parce que Bush avait transféré ses troupes vers l'Irak, mais «parce qu'il s'est avéré que nos alliés de l'Otan ne désiraient pas combattre». En d'autres termes, la faute n'incombe pas à Bush, mais aux «alliés», membres de l'Otan, qui n'ont pas fait leur devoir en prenant aussitôt la place des troupes américaines qui étaient parties pour l'Irak…
La décision d'envahir l'Irak était «la bonne», même s'il s'est avéré que les armes de destruction massive étaient une vue de l'esprit. Car, si Saddam était toujours là, le monde aurait été aujourd'hui dans une situation «bien pire».
La journaliste qui l'interviewait, Candy Crowley, était un peu trop timorée et avait raté une occasion en or de faire son travail professionnellement. Le responsable d'une grande partie des malheurs du monde en ce début de siècle sanglant était devant elle, mais elle n'a pas eu le réflexe ou le désir ou le courage de lui poser quelques questions sur quelques-uns des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité qu'il a commis.
La «prestation» de George W. Bush sur CNN cache mal le désarroi de l'ex-président qui, conscient sans doute de l'ampleur des malheurs provoqués par ses décisions insensées, se réfugie dans l'état psychologique classique de fuite en avant dans une tentative désespérée de se convaincre et de convaincre les autres que ce qu'il a fait était pour le bien de son pays et du monde, et que si les choses ont mal tourné, la responsabilité doit être assumée par les «alliés qui n'ont pas voulu combattre en Afghanistan», et aux «terroristes irakiens qui détestent la liberté, la démocratie».
La réalité dans de nombreux endroits au monde, créée par les décisions de Bush, est si affreuse que — c'est compréhensible — il cherche à l'ignorer et à la fuir, tout en imaginant une autre «réalité», celle d'une «démocratie irakienne transformative de toute la région» que le peuple irakien est en train d'en jouir avant d'en faire bénéficier ses voisins.
Face à l'ampleur des désastres engendrés par la politique de Bush, la timidité et l'inhibition de la journaliste de CNN, Candy Crowley, sont sidérantes. Son silence face à la démagogie de l'ex-président sur la «démocratie transformative» irakienne, alors que l'Irak, plus de sept ans et demi après l'invasion, est toujours à feu et à sang, ne fait nullement honneur au journalisme américain qui nous a habitués à de puissantes investigations et à des interpellations sérieuses de responsables d'erreurs politiques infiniment moins graves que celles commises par le prédécesseur d'Obama.
Au lieu d'être poursuivi par la justice internationale pour rendre compte des crimes de guerre et crimes contre l'humanité qu'il a commis, George Bush continue, comme si de rien n'était, à parler, commenter, donner des leçons, écrire des livres, empocher des millions et mener la belle vie.
Imaginons un instant que ce soit un dirigeant arabe ou africain ou asiatique qui ait fait le dixième de ce que Bush a fait ! On aurait eu cent Luis Moreno Ocampo pour le conspuer et exiger son jugement à La Haye et mille médias, dont CNN sans aucun doute, pour pleurer les victimes et rameuter les chasseurs de criminels de guerre pour que le coupable soit arrêté et que justice soit faite.
Mais il se trouve que le coupable ici est américain et que les seuls qui soient en mesure de lui demander des comptes sont américains aussi. Si l'on prend l'exemple de deux présidents ayant commis des fautes, Richard Nixon et George Bush, l'attitude des Américains vis-à-vis d'eux est déroutante. La faute du premier est d'une banalité extraordinaire par rapport à celle du second. Le «crime» de Nixon est d'avoir ordonné le placement de quelques micros dans le siège du parti démocrate, histoire d'assouvir une curiosité un peu excessive. Le crime du second est d'avoir causé la mort de centaines de milliers d'Irakiens et détruit la vie de millions de familles et fait perdre à l'Irak sous ses bombes des décennies d'efforts et de construction, histoire d'assouvir une haine un peu excessive contre le président Saddam Hussein.
Et pourtant, Nixon fut traîné dans la boue, obligé de démissionner, traité en pestiféré par ses compatriotes jusqu'à son dernier soupir. Quant à Bush, il est traité en ex-président qui a préservé du mieux qu'il a pu les intérêts de son pays et de son peuple. Il est invité dans les forums et les plateaux de télévision, et on le laisse tordre le cou à la réalité et à débiter les mensonges les plus éhontés sans réagir!
Bush est beaucoup plus chanceux que Nixon. Il a échappé au jugement des hommes, mais il n'échappera pas au jugement de l'Histoire qui le considère déjà comme «le pire président» des 44 que les Etats Unis ont eus en 234 ans. Mais il est fort douteux que Bush ait la force intellectuelle et morale requise pour s'inquiéter sérieusement des jugements de l'Histoire. Pour lui, elle peut dire tout ce qu'elle veut du moment qu'il bénéficie, dans l'impunité la plus totale, d'une retraite dorée dans son ranch de millionnaire.


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