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Pour une intégration fondée sur l'égalité des chances
Sous le haut patronage de Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente de l'OFA, conférence sur la famille arabe immigrée en Europe
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 12 - 2010


• L'Europe compte 20 millions de migrants arabes
• L'intégration passe par l'insertion professionnelle, la maîtrise de la langue du pays d'accueil et l'éducation équilibrée
Dans son allocution de bienvenue, M. Chedli Neffati, secrétaire général adjoint de la Ligue des Etats arabes et président du Centre de la Ligue à Tunis, a indiqué que la migration des familles arabes en Europe acquiert une dimension historique de taille. Il a souligné que ce thème est à la fois ancien et d'actualité vu les mutations que vivent les familles migrantes dans les pays d'accueil. M. Neffati a attiré l'attention sur l'importance dont bénéficie le dossier de la migration auprès du Centre de la Ligue des Etats arabes à Tunis. Il n'a pas manqué de saluer la brillante expérience tunisienne, représentée notamment dans le cadre de l'organisation, la semaine passée, du premier colloque arabe des émigrés; un colloque qui se tiendra, désormais, tous les deux ans.
De son côté, et lors de la séance d'ouverture, M. Marc Petzoldt, chargé des affaires de l'organisation internationale pour les migrations, a insisté sur l'importance de l'intégration de la famille arabe migrant en Europe, en tant que pivot fondamental de la migration. Il a indiqué que la préservation de l'autonomie de la famille et la garantie de son intégration dans les pays d'accueil est une composante essentielle de la préservation des populations tant celles des pays d'origine que celles des pays d'accueil. Il a également attiré l'attention sur l'homogénéité des migrants arabes puisqu'ils ont des points en commun, à savoir la religion et les principes, en insistant sur les problèmes auxquels ils sont confrontés et qui résultent de plusieurs spécificités, notamment le genre, le mode de vie, le niveau d'instruction et le milieu social d'origine. M. Petzoldt a lancé un appel aux pays d'origine et aux pays d'accueil afin qu'ils s'appliquent davantage à la résolution des problèmes relatifs à la migration des familles arabes en Europe.
Avant d'annoncer les travaux de la séance, M. Moncer Rouissi, président du colloque, et président du Comité supérieur des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, a rappelé que l'appellation de l'office a été rectifiée. En effet, l'Office des ouvriers tunisiens à l'étranger est devenu l'Office des Tunisiens à l'étranger. «Cette modification s'imposait, car la délégation tunisienne à l'étranger n'est désormais plus restreinte aux techniciens mais compte des cadres et de hautes compétences», précise-t-il. Le phénomène de la migration arabe vers l'Europe a connu, en effet, une mutation considérable. Masculine par excellence dans les années 70, elle a connu l'augmentation du nombre des femmes migrantes entre 1980 et 1990; un nombre qui a carrément doublé au bout de dix ans. M. Rouissi a souligné, en outre, que le taux d'analphabétisme propre aux familles arabes migrantes a chuté pour atteindre, en 1990, 15% alors qu'il était de 60% dans les années 70. Par ailleurs, et pour ce qui est des migrants arabes, ils comptent 40 % des compétences actives dans le secteur des services alors qu'en 1975, ils ne comptaient que 17%. Ce changement positif du profil du migrant arabe en Europe est à mettre en exergue. M. Rouissi indique que malgré les problématiques qu'elle engendre, la migration joue, indéniablement, un rôle important dans l'échange culturel et civilisationnel.
«La famille arabe migrante face aux changements économiques», tel est le sous-thème qu'ont traité, successivement, MM. Yves Brunner et Fradj Souissi, respectivement directeur de la représentation pour la Tunisie de l'Office français de l'immigration et de l'intégration et directeur général de l'Office des Tunisiens à l'étranger.
France : les règles à respecter
Dans son intervention, M. Brunner a défini la famille comme étant une base qui se développe. Il a indiqué que la politique française a toujours misé sur l'intégration des familles immigrantes; une action qui passe inéluctablement par l'insertion professionnelle, par la communication et la maîtrise de la langue du pays d'accueil mais aussi par l'éducation des futures générations. M. Brunner a souligné l'intérêt majeur accordé au rapprochement familial. En effet, 5.000 Tunisiens rentrent de France vers leur pays d'origine chaque année. Le responsable français a indiqué, en outre, que la loi de 2006 n'est pas une loi rigide. Au contraire, l'on a enregistré, selon le responsable, une hausse de 10% du rapprochement familial. «Toutefois, et pour accorder la permission aux familles migrantes de recevoir leurs proches, il est indispensables qu'elles répondent à certains critères», explique le responsable.
Migration : points forts et points faibles
Pour sa part, M. Fradj Souissi a indiqué que la migration des familles arabes vers l'Europe est en pleine phase de transition décisive due, notamment, aux mutations politiques, économiques et de sécurité que connaissent les pays d'accueil. Le rapprochement familial des migrants est, selon l'orateur, un droit humanitaire qui se trouve souvent non respecté par certains pays. M. Souissi a précisé que l'intégration constitue un point fondamental dans le dossier de la migration. Il a insisté, par ailleurs, sur la distinction qui s'impose entre l'insertion et la fusion. Pour M. Souissi, l'intégration est plutôt synonyme d'égalité des chances entre les membres de la société, qu'ils soient migrants ou originaires du pays d'accueil. «Certes, les textes de loi imposent cette conception mais la réalité prouve souvent le contraire. L'intégration doit être une mission qui implique et les migrants et les pays d'origine et les pays d'accueil. Ces derniers se taillent la part du lion en matière de responsabilité et d'actions à fournir à cet effet», indique le responsable. Et pour preuve, il souligne que le taux de chômage qui concerne les migrants en France est de 15% alors que celui général n'est que de 7,3%. D'autant plus que les personnes d'un certain âge et ayant un niveau d'instruction modeste sont les plus touchées par le chômage. Il a montré du doigt la discrimination dont souffrent certains migrants arabes et qui consiste en des conditions spécifiques et stigmatisantes de travail, une inégalité des chances au niveau des salaires et au niveau des horaires. L'accès au travail des migrants diplômés de l'enseignement supérieur et ayant une carte de séjour est loin d'être évident. L'orateur a indiqué, également, que la migration prend fin chez certains migrants, notamment ceux âgés, en raison des faibles pensions de retraite ainsi que de la baisse de leur pouvoir d'achat. Par ailleurs, l'orateur a profité de l'occasion pour souligner le rôle considérable que jouent les émigrés tunisiens dans le secteur financier. En effet, leurs virements représentent 5% du PIB et 12% de l'épargne nationale. Ils occupent le 4e rang sur la liste des devises commerciales.
L'Allemagne et la «politique identitaire»
Prenant la parole à son tour, Mme Isabel Schaïfer, professeur à l'Institut des sciences sociales à l'université de Berlin, a focalisé son intervention sur «La famille arabe migrante face aux défis de l'identité et de l'appartenance culturelle». L'oratrice a indiqué que les immigrants musulmans en Europe comptent 20 millions de personnes. Après la chute du mur de Berlin, l'Allemagne a mis en place un texte de loi légitimant, pour les migrants, le droit d'y rester et d'être reconnus comme des membres de la société allemande. «En 2009, l'Allemagne comptait déjà 7 millions de migrants, soit 8% de la population. Quatre millions sont des musulmans dont 50% d'entre eux ont obtenu la nationalité allemande. La communauté tunisienne en Allemagne est de l'ordre de 23.000 personnes», note l'oratrice. Et d'ajouter que malgré ce processus d'intégration et la politique identitaire visant l'intégration des minorités ethniques, les migrants endurent les préjugés de l'opinion publique allemande. Mme Schaïfer indique, également, que la 2e et 3e générations des immigrants en Allemagne se considèrent comme des Allemands et n'envisagent pas le retour aux pays d'origine. D'autres souffrent d'un problème identitaire plus notable puisqu'ils ne se sentent appartenir ni à leur pays d'origine ni à leur pays d'accueil.


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