Trump promet l'enfer au Hamas et juge insultant d'être privé du Nobel de la Paix    Exonération fiscale de 4 ans pour les nouvelles entreprises : conditions et échéances    Vieillir en Tunisie : la bombe sociale à retardement    Karim Jemai : les intoxications sont devenues quasi quotidiennes, le GCT doit assumer !    France : L'ambassadeur sud-africain retrouvé mort au pied d'un hôtel    L'Espérance de Tunis proteste officiellement contre l'arbitrage    Assurances Biat - Ultra Mirage El Djérid 2025: Une 9e édition de tous les records, entre exploits sportifs et engagement solidaire    Epson signe quatre protocoles d'accord avec le gouvernement du Sénégal et des entreprises privées africaines lors de la TICAD9    Tunisie : nouveau vol de rapatriement de migrants gambiens avec l'appui de l'OIM    Yassine Gharbi remporte la médaille d'or sur 400 m fauteuil (T54) aux Championnats du monde 2025 de para-athlétisme en Inde    Mansoor Al-Khater : Ooredoo veut faire de l'IA un moteur de l'économie tunisienne    Exode massif : 150.000 Tunisiens ont quitté le pays en cinq ans    Le drapeau One Piece, symbole contestataire de la Génération Z dans plusieurs pays, pourquoi?    Hassen Doss enchante la Chine pour la Fête de la Lune    Météo en Tunisie : ciel nuageux, températures stationnaires    Elyes Ghariani - La course aux cerveaux: enjeux et rivalités des grandes puissances    Fondation Orange Tunisie poursuit et renforce son engagement en faveur de l'éducation numérique et solidaire    L'UNESCO inaugure le premier Musée virtuel mondial des biens culturels volés    La Tunisie, leader mondial des exportations de dattes et deuxième exportateur d'olives    La défense d'Ahmed Souab exige un procès public et équitable    Stratis World Wide à Sfax ferme ses portes : 45 familles tunisiennes laissées dans l'incertitude    Tunisie : "Wallah We Can" envoie une aide scolaire à Gaza malgré le blocus    Pékin : Jannik Sinner en finale pour la troisième fois d'affilée    Royaume-Uni : les Tunisiens visés par le durcissement de l'accès à la résidence permanente    Alcaraz file en finale à Tokyo malgré sa cheville blessée    Sahar Mechri : L'avenir de l'Afrique passe par des solutions durables et locales    Gafsa : 33 blessés dans une collision entre un camion lourd et un bus transportant des ouvriers    Les douanes tunisiennes stoppent un énorme trafic de cannabis et de cocaïne    La pluie est toujours bénéfique : des averses prévues sur une large partie du pays    Ridha Charfeddine s'embourbe encore et encore    Journalistes interdits au procès de Sonia Dahmani    Riadh Jaidane dénonce une campagne de diffamation contre Nouvelair et la Tunisie    Entrée sud de Tunis : le ministre appelle à accélérer les travaux    Le Tunisien Yassine Gharbi sacré champion du monde du 400 m T54 à New Delhi    Abdallah Laâbidi : l'opinion publique mondiale n'a pas de rôle réel face aux projets américain et israélien    Yassine Gharbi décroche l'or et bat le record du monde au 400 m T54 à New Delhi    Nafti rencontre à New York son homologue algérien    Etudiants tunisiens : attention aux arnaques, alerte de l'Ambassade de Chine à Tunis    Le MAE rencontre la Secrétaire Générale de l'Organisation Internationale de la Francophonie    Ligue des champions – L'EST se qualifie avec aisance au second tour préliminaire : Des signes révélateurs...    MACAM Tunis propose l'exposition collective temporaire 'Illuminations contemporaines' composée de plus de 70 œuvres    Maroc : la rue s'embrase avec les protestations du collectif « GenZ 212 »    Mohamed Ali Nafti rencontre des étudiants et des compétences nationales en marge de l'AG de l'ONU    "La voix de Hind Rajab" lauréat du prix du public au 73ème Festival de San Sebastián en Espagne    Tunis et la Jamaïque scellent officiellement leurs relations diplomatiques    Tunisie à l'honneur : Mohamed Kahena parmi les 7 meilleurs inventeurs arabes    « Dream City » de retour du 3 au 19 octobre 2025: 56 artistes de 22 pays attendus    Exposition des lauréats du projet Elyssa : Parcours I مسارات à l'IFT et palais Kheireddine    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'ère de l'interdépendance !
La Lettre du jeudi - Par Khalifa CHATER -
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 12 - 2010

Peut-on affirmer que l'an 2011 marque le passage de l'unilatéralisme à l'ère de “l'interdépendance” ? Que faut-il penser de ce diagnostic émis dans certains think tanks ? A l'appui de cette thèse, les observateurs rappellent volontiers la remise en cause de la politique d'intervention du Président Bush fils, les ambitions du G20, aux dépens de “l'hyperpuissance”, les velléités d'isolationnisme du public américain, sérieusement affecté par la crise et pratiquement l'échec de la politique du Président Obama, au Moyen-Orient, par “la logique de coercition” israélienne. Mais peut-on ignorer que le processus d'interdépendance s'est développé dans le cadre de la mondialisation, du moins dans ses dimensions économiques et médiatiques, sans constituer cependant un idéaltype formel de relations internationales ? Objet de consensus, nous vivons en fait une ère de transition géopolitique majeure, annoncée par les événements fondateurs évoqués. Peut-on parler de nouvelles hiérarchies de domination et de dépendance, qui coexistent dans l'interdépendance ? Quel est le rôle de la rupture stratégique actuelle, caractérisée par la restructuration de la carte géopolitique, avec l'entrée en scène de nouveaux acteurs, sur les guerres régionales à portée mondiale : la question palestinienne, la menace d'une intervention contre l'Iran, les affrontements possibles dans la péninsule coréenne etc. ?
Une interdépendance asymétrique : de nombreux analystes estiment que l'interdépendance est en train de devenir la norme dans les relations internationales. Ainsi mis en valeur, le concept définit l'ensemble du système international, par la situation de dépendance mutuelle croissante, qu'elles soient symétriques ou non, et quel que soit le degré de réciprocité de cette relation. La donne politique se conjugue désormais, de plus en plus, avec la situation de dépendance économique mutuelle, conséquence de la mondialisation.
Analysant les théories sur l'interdépendance et les nouveaux problèmes de sécurité, Charles-Philippe David et Afef Benessaieh concluent hâtivement que l'interdépendance contribuerait à solutionner en grande partie les problèmes de sécurité (études internationales, 1997).
Robert Keohane et Joseph Nye avancent une vision plus affinée. Ils préfèrent plutôt évoquer ce qu'ils appellent “l'interdépendance complexe”, qu'ils identifient par ses traits distinctifs (participation des acteurs non-étatiques, absence d'une hiérarchie claire et prédéfinie des enjeux, rôle moins important de la force armée). Sans disparaître systématiquement, les guerres internationales peuvent augmenter en prenant des formes nouvelles, surtout dans le cas d'une interdépendance asymétrique forte.
Or, l'interdépendance n'exclut pas les velléités d'hégémonie, les logiques de coercition, l'autodéfense nationale (le cas palestinien) et derrière les raisons morales affirmées, les calculs stratégiques, les alliances privilégiées et les intérêts économiques underground. Au mieux, peut-on rejoindre les vues de K. N. Waltz et affirmer avec lui que l'interdépendance crée les conditions d'une “vulnérabilité mutuelle, symétrique ou non”.
2011, l'année de tous les risques ? Sans contester l'avènement de l'interdépendance comme donnée dominante, régissant les relations internationales, nous ne pouvons guère occulter les risques de guerre qui remettent en cause l'idéaltype de paix et de concorde entre les nations :
Le blocage du processus de paix en Palestine et la persistance de l'occupation s'inscrivent dans la politique coloniale, qui réactualise les discours impériaux, la politique de l'apartheid et le statut de l'indigénat. Le nouveau monde, “l'ère des libertés” s'accommode de cette situation anachronique. Ne sous-estimons pas la frustration qu'elle génère dans le monde arabe et musulman. La tolérance internationale et l'indulgence suscitent une montée des périls au Moyen-Orient et remet en cause les ambitions du Président Obama et sa volonté d'établir les conditions d'un partenariat stratégique réellement assumé par les populations de la région. Une nouvelle expédition contre Gaza est annoncée.
Dans cet environnement de tension, la guerre d'Afghanistan, une grande épreuve et une impasse stratégique apporte chaque jour son lot de morts, dans les deux camps. Fût-elle déclarée comme une “guerre altruiste”, elle assura le développement du terrorisme, dans le cadre des affrontements asymétriques. Son extension au Pakistan risque de mettre en question la stabilité régionale, bien au-delà des foyers de sa genèse.
Les risques d'une guerre contre l'Iran aura des effets inéluctables sur l'ensemble de la région. Peut-on dire, en adoptant l'approche de Robert Keohane et Joseph Nye, qu'elle serait si coûteuse, qu'une stratégie militaire serait un acte de désespoir. Ne sous-estimons pas, par optimisme, les possibilités de dérives passionnelles des opinions publiques, alors que l'Etat israélien attise le feu, pour détourner l'opinion de sa gestion coloniale.
Montée des périls, dans la péninsule coréenne, dans la logique de la guerre froide. Peut-on envisager un dépassement des opérations ponctuelles, sans l'accord de la Chine, hostile à l'affrontement dans la région ? L'interdépendance économique, à son ordre du jour, fait valoir les priorités non-guerrières, dans le cadre des nouveaux termes de la compétition. Mais ne perdons pas de vue, que les Etats, quels que soient les niveaux de leurs puissances, n'hésitent pas à remettre en question des choix stratégiques ou des accords qu'elles estiment ne plus correspondre à leurs intérêts. C'est ainsi que s'écrit l'histoire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.