Les subventions de l'Etat français pour le Château de Versailles baissent en 2011, mais début 2012, le château ouvrira un «hôtel de charme». Les 23 chambres de cet hôtel de luxe auront une vue royale sur le bassin des Suisses, l'orangerie ou le château. Lors de la présentation de la programmation culturelle pour 2011, Jean-Jacques Aillagon, le président de l'établissement public du château et du domaine national de Versailles, a annoncé la concession de l'hôtel du Grand Contrôle à un opérateur privé. La démarche pionnière prévoit la prise en charge de la rénovation du bâtiment vétuste par l'exploitant hôtelier. L'hôtel du Grand Contrôle est situé 12, rue de l'Indépendance Américaine au bord du domaine de Versailles. L'hôtel constitue un « glacis visuel » pour le Château de Versailles, a expliqué Jean-Jacques Aillagon. Selon le président de l'établissement public du château, cette initiative originelle «permet d'assurer le sauvetage de ce bâtiment historique », occupé jusqu'en 2009, par le ministère de la Défense. Il a été rendu à l'établissement public «dans un état très dégradé». Une concession pour une durée de 30 ans Cet hôtel particulier d'une superficie de 1.700 m2, construit dans les années 1680 par le grand architecte et auteur des Invalides Jules Hardouin-Mansart, avait servi au contrôle général des finances de 1723 à la Révolution, d'où son nom. Il a abrité de grands personnages de l'Histoire de France comme Turgot, Loménie de Brienne ou Necker. Affecté au ministère de la Guerre au milieu du XIXe siècle, il a notamment été utilisé comme mess des Officiers jusqu'à 2006. En 2004, le plafond du grand escalier s'est effondré, montrant l'ampleur du délabrement du bâtiment. La concession a été octroyée pour une durée de 30 ans à une société privée belge, Ivy International SA, qui possède déjà un autre hôtel en Bretagne. L'opérateur s'est engagé à se soumettre aux directives des architectes des monuments historiques, à payer les cinq à six millions d'euros prévus pour la rénovation de ce bâtiment du XVIIe siècle et à payer une redevance annuelle estimée à 300.000 euros- calculée en prorata sur les chiffres d'affaires. Une bonne affaire pour Versailles Le président de l'établissement public du château et du domaine national de Versailles admet de ne pas avoir «la capacité budgétaire pour restaurer le bâtiment» et défend son initiative comme «une bonne affaire» pour Versailles. Il signale qu'une convention, signée en 2009 entre le ministre de la Culture et le secrétaire d'Etat au tourisme, prévoit le développement du potentiel économique et touristique du patrimoine culturel français. Force est de constater que l'Etat a décidé de baisser les subventions pour 2011 de 7 millions d'euros à 18 millions d'euros nécessitant une suppression de onze postes, selon M. Aillagon.