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Sachons préserver la liberté retrouvée
DEBATS
Publié dans La Presse de Tunisie le 21 - 01 - 2011


Par Hmida Ben Romdhane
L'idéal serait que l'on reconstruise le système politique sur des bases solides. C'est-à-dire prendre la peine et le temps de jeter de nouvelles bases constitutionnelles à travers l'élection d'une Assemblée constituante qui nous doterait d'une nouvelle Constitution.
Tout le monde sait que l'actuelle Constitution est demeurée lettre morte pendant un demi-siècle pour une raison simple. Son initiateur, Habib Bourguiba, l'avait conçue un peu comme s'il allait chez un couturier pour se faire faire un costume. Il avait imposé une Constitution à sa mesure qui assurait des pouvoirs exorbitants à l'Exécutif, c'est-à-dire au Président de la République, aux dépens du Parlement et de l'autorité judiciaire qui, depuis l'indépendance jusqu'au 14 janvier 2011, n'avaient jamais ni l'un ni l'autre critiqué ou même discuté une décision présidentielle.
Pendant plus d'un demi-siècle, les pouvoirs législatif et judiciaire s'étaient vu retirer tout pouvoir réel, acceptant passivement de jouer le rôle de courroie de transmission de la volonté de l'Exécutif, obéissant sans discuter à ses ordres et se contentant de jouer les figurants sur la scène publique.
L'idéal serait que l'on se dote d'une nouvelle Constitution qui donnerait moins de pouvoir au Président de la République et renforcerait celui du Parlement et de l'autorité judiciaire, seule manière de barrer définitivement la route au culte de la personnalité et à l'abus du pouvoir. Car il y a aujourd'hui un besoin évident d'apprivoiser l'autorité présidentielle en se dotant de mécanismes solides permettant d'empêcher l'Exécutif d'élargir démesurément le champ de ses compétences aux dépens des autres pouvoirs constitutionnels.
Une telle perspective demande beaucoup de temps. Compte tenu de la situation exceptionnelle que vit le pays, compte tenu de l'impatience manifestée par de larges secteurs politiques et sociaux, compte tenu du bouillonnement légitime du peuple tunisien blessé dans sa dignité et saigné à blanc par un régime corrompu jusqu'à la moelle, on n'a ni le temps ni les conditions adéquates pour viser l'idéal.
L'idéal n'étant pas possible, nous devons donc faire avec ce qu'on a. Après tout, même si elle était faite sur mesure, notre Constitution permettait un certain nombre de libertés qui, si elles étaient respectées par Bourguiba et son successeur, on n'en serait pas là aujourd'hui.
Si l'on veut réussir cette transition, il faudrait établir une échelle des priorités, et la priorité des priorités aujourd'hui est le rétablissement de l'ordre civil, condition sine qua non du passage à l'ordre démocratique. Il est réconfortant de voir la vitalité et la détermination de cette jeunesse qui descend tous les jours dans la rue pour crier sa colère et réclamer des départs de personnalités et des dissolutions d'institutions qui ont porté gravement atteinte aux intérêts du pays. Il est rassurant de voir la vigilance dont elle fait preuve pour ne pas se laisser voler son acquis précieux : le renversement pacifique de la dictature.
Cependant, ces hommes et ces femmes qui manifestent quotidiennement ont des enfants, des frères et des sœurs qui étudient à l'école et à l'université, ont des proches qui ont besoin de travailler, ont eux-mêmes un emploi qui les attend ou sont à la recherche d'un travail. Et ni études ni travail ne sont pleinement possibles sans le retour à la vie normale. Nous sommes des millions à appeler de nos vœux un tel retour.
Le retour à la vie normale est aussi indispensable à la préparation des élections que tout le peuple voudrait qu'elles soient transparentes et contrôlées par des commissions indépendantes, renforcées par des observateurs internationaux. C'est cela le plus important et non les débats interminables sur le gouvernement de transition dont le rôle, soulignons-le ici, est purement technique : gérer les affaires courantes et préparer les élections.
Nous avons remporté une victoire éclatante sur la dictature, la corruption et la stupidité d'un clan mafieux qui a fait du slogan «ce qui est à vous est à moi» le principe de base de son comportement. Mais manque à cette victoire sa pièce maîtresse : le déroulement d'élections libres et transparentes. Le jour où nous accomplirons ce devoir, le jour où nous imposerons la liberté de la presse, l'indépendance de la justice et l'alternance au pouvoir, ce jour là on pourra dire que la victoire sur la dictature est complète.
Avec du recul, je suis personnellement heureux que Ben Ali ne nous a offert aucun genre de liberté. Car la vraie liberté, ce n'est pas celle que l'on reçoit en aumône de la part des politiciens, mais celle qu'on leur impose. Contre leur volonté. C'est cette liberté là qui dure. C'est cette liberté qui fera notre dignité. C'est la seule liberté que l'on savoure. L'enjeu pour nous et pour nos enfants est si important que nous devons dès maintenant nous atteler à la tâche.
Une chose est certaine : la liberté qu'on vient d'imposer ne peut être confisquée par aucun politicien, et aucune structure politique ne pourra la mettre en danger si grande est la vigilance populaire. Tout politicien qui s'aventurerait à toucher à cet acquis, sera banni de la vie politique et peut-être même du pays par la colère populaire. Le seul danger qui guette cette liberté ne pourrait venir que de ceux qui viennent de l'offrir au pays, c'est-à-dire le peuple.
Si le peuple tunisien s'avérait incapable de cimenter cette liberté à travers des élections totalement différentes de toutes celles qu'on a connues depuis 1956; si, à Dieu ne plaise, il laissait échapper son précieux acquis en se fourvoyant dans des querelles byzantines ou, pire encore, en ne maîtrisant pas l'instabilité, il n'aurait à s'en prendre qu'à lui-même. Contrairement à la nature, la dictature n'a pas horreur du vide. Elle le souhaite. Elle l'appelle de ses vœux pour s'y engouffrer.


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