RAMALLAH (Cisjordanie) (Reuters) — Le Président palestinien Mahmoud Abbas a dissous l'"Unité de soutien aux négociations" (USN), chargée de l'aider dans la conduite des pourparlers de paix avec Israël, aujourd'hui au point mort, a-t-on appris hier de source proche de l'Autorité autonome. Cette dissolution résulte de la découverte de l'implication de fonctionnaires de l'USN dans la divulgation par la chaîne de télévision qatarie Al Djazira d'un millier et demi de documents relatifs aux concessions que l'Autorité palestinienne serait prête à faire dans ses tractations avec l'Etat juif. Ces fuites ont entraîné la démission, ce week-end, de Saëb Erekat, le négociateur en chef de la partie palestinienne, qui a dit prendre sur lui la responsabilité de ces révélations portant sur plus d'une décennie de discussions avec Israël. On ignore si Mahmoud Abbas a accepté la démission présentée comme irrévocable de ce proche collaborateur et fin diplomate, au fait des moindres détails des négociations. La dissolution de l'USN et la démission d'Erekat portent un coup supplémentaire au processus de paix avec Israël, déjà moribond, Abbas refusant de le reprendre tant que se poursuivra la colonisation israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le président palestinien a répété hier, à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète Mahomet, qu'il excluait totalement de renouer le dialogue avec Israël tant que celui-ci ne renoncerait pas à "ces activités cancéreuses qu'on appelle colonies". Mise sur pied en 1999, du temps du défunt Yasser Arafat pour fournir des conseils politiques, juridiques et médiatiques aux négociateurs palestiniens, l'USN bénéficiait de fonds de certains pays européens. Une enquête des services de renseignement palestiniens auprès des 25 personnes qu'elle employait a permis d'établir que trois d'entre elles, qui auraient fui la Cisjordanie, seraient à l'origine des indiscrétions dont Al Djazira a bénéficié. Selon Saëb Erekat, vétéran des négociations avec Israël, les documents divulgués par la chaîne satellitaire ont été sortis de leur contexte et sont, quoi qu'il en soit, sans valeur dans la mesure où aucun accord de paix n'est venu valider les concessions potentielles de la partie palestinienne.