L'attente est énorme. Elle est à la mesure du gâchis de ces dernières années... L'espoir de voir le Club Africain sortir d'un mode de fonctionnement anarchique, conduisant à de véritables élections dignes de notre noble révolution et du passé du CA a-t-il failli être remis aux calendes grecques? Après le report de dernière minute de l'assemblée générale extraordinaire, initialement programmée pour le mercredi 21 février (ladite assemblée ayant pour but de déblayer le terrain, d'amender des textes obsolètes et de modifier les statuts, ce qui ouvrirait la voie vers les premières élections pluralistes clubistes), les décideurs clubistes nous informent que l'AG extraordinaire et l'AG élective auront lieu le même jour, soit aujourd'hui au palais des congrès. Les raisons invoquées du report de l'AG extraordinaire? Nous sommes revenus au spectre de l'insécurité que l'on brandit quand les conditions d'organisation ne sont pas réunies... Est-ce une manœuvre? Est-ce une réaction légitime en réponse à cette pomme de discorde que représente le mécanisme d'octroi des cartes d'adhérent ? Autant de questions qui demeurent en suspens. L'envers du décor Il va sans dire qu'après le report de l'assemblée extraordinaire, le discours de certains puristes n'a pas manqué d'alimenter le débat sur la première assemblée post-révolution du CA. Des forces occultes auraient-elles décidé de tacler le processus démocratique clubiste, faisant en sorte que l'histoire soit un éternel recommencement ? Une chose est sûre: au-delà des enjeux, les ambitions sont les mêmes pour tous les candidats, soit voir le CA dirigé par des compétences capables de restructurer le club et de le doter des moyens financiers, humains et logistiques nécessaires à son épanouissement. Pour ce faire, le cercle des décideurs clubistes doit forcément retenir les leçons du passé. La résistance d'un «système» caduc, fruit de pratiques non démocratiques, n'a plus sa raison d'être au CA. C'est que derrière la façade des institutions formelles (le cas de l'exécutif de toutes les associations sportives), il y a des intérêts...Une chose est sûre: il y a eu confusion tout au long de la semaine autour de l'AG. Toujours est-il que le report de l'assemblée pour cause de capacité de la salle (?!) où devrait se tenir cette grande messe clubiste a nourri certains soupçons. Est-ce une manœuvre ? Une manipulation ? L'essentiel aujourd'hui, c'est que les adhérents trancheront en toute transparence. Certes, l'habit ne fait pas le moine et l'enveloppe pas le contenu, mais le retour à la démocratie en cours au CA relève plus du désir populaire de l'association que des vœux de Clubistes influents. Les enjeux sont tels que l'on a tendance à oublier que l'objectif de l'AG est l'élection d'une personne capable d'exercer un mandat électoral. Par son vote, le corps électoral transférera la légitimité nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction objet de l'élection. Pas de soumission et d'allégeance des électeurs ou des élus, mais une compétition saine et plurielle dont le CA serait le grand bénéficiaire. Zouhaïr Hammami emboîte le pas à Férid Abbès C'était dans l'air: Zouhaïer Hammami a finalement retiré sa candidature à la présidence du CA . La nouvelle était quelque peu attendue, même si la cohérence et la démarche de l'ex-vice-président du CA ont séduit plus d'un. Sa campagne, médiatisée, il l'a faite pour le club et pas pour lui-même. Il voulait attirer l'attention sur les anomalies dont souffre le CA depuis plus de deux décennies. L'essentiel aujourd'hui, c'est que le club de Bab Jédid retrouve sa crédibilité et surtout une nouvelle identité. Cela dit, on se dirige probablement vers un plébiscite de Jamel Atrous. De toute évidence, ce dernier sera à l'examen d'une base dont il proclame sa propre légitimité; comme il sera sous haute surveillance de la part de ceux qui sont les inévitables gardiens de la tradition et de l'esprit clubistes. Une tâche et une mission à prendre très au sérieux eu égard aux erreurs et aux errances du passé. Le peuple clubiste a le droit de rêver.