L'évacuation des migrants se poursuit sans cesse et s'amplifie d'heure en heure. Dimanche, de bonne heure, 3.000 ressortissants environ sont arrivés à ce point frontalier. Déposés du côté libyen par des taxis et des voitures privées, ils sont, dans leur majorité, Egyptiens et Asiatiques (Chinois et Japonais). Les lycées, les centres de formation, les maisons de la culture et de jeunesse sont archicombles à Ben Guerdane. 20 bus sont arrivés en renfort du Nord pour déposer ces ressortissants dans les délégations avoisinantes comme Zarzis, Djerba et Médenine. L'élan de solidarité est venu d'autres villes tunisiennes. Des convois de minibus chargés d'aliments et de médicaments sont arrivés de Kairouan, Sfax, Gabès, Gafsa, Nasrallah, Sidi Ali Ben Aoun. L'armée tunisienne, le Croissant-Rouge, la Protection civile et le conseil local de la révolution qui ont ouvert des centres d'accueil sur les lieux ne trouvent pas où mettre les médicaments, faute de réfrigérateurs, tellement la quantité est grande et le nombre de blessés insignifiant. «Les milices libyennes qui effectuent des braquages sur l'autoroute Tripoli-Zouara cherchent les portables avec les cartes mémoire et l'argent surtout», nous dit Ahmed, de nationalité marocaine. Les médias sont également nombreux à Ras Jedir. De différents nationalités, ils sont dispersés partout dans les environs (France 24, TV5, les télévisions russe, espagnole, suisse, turque et la TV tunisienne, en plus de quelques dizaines de journalistes de la presse écrite). A 11h00 du matin, des centaines de jeunes Egyptiens ont organisé une manifestation pacifique pour protester contre l'absence de la télévision égyptienne et scandant des slogans contre le monde arabe en général. A Zarzis, la situation est presque semblable et la dizaine de lieux réservés à l'hébergement de ces ressortissants sont pleins. Le rapatriement par voie aérienne se poursuit mais le rythme est lent. On attend aujourd'hui l'arrivée de 3 bateaux en provenance d'Egypte au port commercial de Zarzis. Dhaou MAATOUG