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Splendeur et misère d'un village
Archéologie : Un regard sur Kesra
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 03 - 2011

«Respirez, vous êtes à Kesra», ce message de bienvenue s'affiche à l'entrée du village.Une terre vaste comme l'océan, une nature sauvage qui invite au voyage et des paysages à vous couper le souffle, Kesra, la reine des montagnes, est l'une de ces cités mythiques qui hantent encore et toujours l'imaginaire. Nichée sur une colline rocheuse, dans le nord-ouest du pays, «Chusira» recèle un parfum nostalgique de l'époque antique; le passé et le présent s'y entremêlent et s'y enchevêtrent très fort. Les sanctuaires emblématiques témoignent des grandes civilisations qui ont traversé la ville et rappellent la richesse qu'elle contient. Mais Kesra n'aurait pas échappé aux "prédateurs". Elle aurait même été violée.
Pillage
Un des cinq premiers villages berbères archéologiques en Tunisie, ce berceau des civilisations punique, byzantine et romaine, aurait subi, tout comme d'autres cités, les profanations de «mains sales», qui l'ont dépouillée de ses trésors archéologiques. Une probabilité? Une présomption? Plutôt une certitude de certains de ses habitants. Dans ce sens, Mlle Sana Amri, étudiante en master «archéologie islamique» et sous-directrice du musée du patrimoine traditionnel de Kesra, reconnaît avoir grandi entourée de pièces «précieuses», (Statuts et pierres finement décorés) éparpillées ici et là, à travers la ville. Des trésors qui ne figuraient plus dans le tissu urbain de la cité, ces dernières années. «Kesra est un site archéologique riche. Je vous assure que le patrimoine archéologique y est beaucoup plus important que ce que vous pensez. Ce qui reste a beaucoup moins de valeur que les trésors qui ont mystérieusement disparu. On ne sait rien encore de ce qu'ils sont devenus. Notre ville n'a pas été suffisamment protégée. Dès ma prime enfance et dès que j'ai commencé à apprécier les choses, je m'apercevais de l'existence de pas mal de chapiteaux, de pierres archéologiques avec des descriptions qui remontent à l'époque antique. Tout un site archéologique s'est volatilisé du jour au lendemain. Il n'y a que les pierres biologiques qui ont échappé à la cupidité de l'homme. Aujourd'hui, l'on s'interroge tous sur la destinée de notre héritage archéologique, dont la valeur est inestimable», observe notre interlocutrice, sur un ton triste.
Par un froid glacial et une neige pure blanche qui est tombée doucement sur la colline, en signe d'un bel avenir pour la cité, la forteresse se montre admirable et atemporelle, dans un décor de début du monde. La forêt avoisinante lance un feu d'artifice de couleurs et des encens enivrants, gardant au fond d'elle une part de son mystère. Sous la neige, Mlle Amri a eu la gentillesse de nous accompagner pour une visite guidée dans le quartier antique, «el Hara», appelé jusqu'à présent «Gachach» par les habitants. Des vestiges de maisons antiques dont certaines sont encore occupées, mais qui nous donnent l'impression que le temps semble s'être arrêté. A l'entrée, il y a un couloir étroit donnant sur la skifa (sibat, comme la désignent les Kesrois). Une galerie de près de vingt mètres de long, dont le toit est fait de troncs d'olivier, selon une habitante de la place, croisée au hasard de notre randonnée. En franchissant la petite lucarne de la galerie par où pénètre une lumière étincelante, invitant à la photographie, la gentille quinquagénaire s'est vite rendu compte de l'objectif de notre visite pour dévoiler en toute spontanéité : «Voilà le mausolée sidi Hsan, à côté de la maison des Mzoughi (bit Mzoughi). Pourtant, cette demeure a été une cible des pilleurs. Autrefois, elle était décorée par des statuettes sublimes figurant à son entrée. Aujourd'hui, elles n'y sont plus. Des blocs ont été supprimés par des hommes qu'on ne connaît pas. Et il y en a d'autres qui ont connu le même sort. Que Dieu maudisse ces démons», lance la dame, avant de nous quitter.
Les Kesrois savent mieux que personne que même les tombes ont été violées et volées et que les fouilles illégales s'étaient poursuivies jusqu'à un passé proche. C'est ce que confirme une employée du musée du patrimoine de Kesra.
Guidés par notre accompagnatrice, nous nous sommes acheminés, par la suite, vers les sites archéologiques d'«el Kef» et d'«el Kasba». Des remparts grandioses qui intriguent et interpellent, autant par leur beauté que par leur caractère antique. Situé pas loin du mausolée «sidi Ajmi», le plateau du Kef, d'une altitude de près de 1.110 mètres, est relevé par une source naturelle dont le ruissellement constitue une symphonie des plus envoûtantes. Mais il y a encore péril en la demeure. En effet, selon une responsable à l'Institut national du patrimoine, on compte édifier des constructions privées sur ce site. Une superficie clôturée, de près de 500 m2, est en phase préparatoire à l'édification. Cela affectera, sans aucun doute, la spécificité architecturale et la vocation historique de Kesra, dont la destinée semble de devoir souffrir encore .


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