Les dirigeants des partis agréés invités à présenter leur programme dans les médias audiovisuels évoquent, généralement, les aspects politique et économique, mais, chose étonnante, pratiquement, aucun d'entre eux ne prend la peine de jeter la lumière sur la politique culturelle qu'il préconise. Quelle est leur définition de la culture? Quel rôle et quelle importance ces partis accordent-ils à tous les arts ? On n'en sait rien. Or, on savait, par exemple, ce que représentait le Quatrième art dans la philosophie politique et culturelle de Bourguiba : durant la lutte pour l'indépendance, «c'était, selon le leader, le témoin de la naissance de la conscience nationale». Après l'indépendance, le théâtre a été l'un des moyens voué à l'éducation du peuple et l'un des piliers du développement. Bien d'autres questions taraudent l'esprit du public : quelle fonction et quel intérêt accorde chacun de ces partis au livre et à l'édition, au cinéma, aux arts plastiques, à la musique et aux autres disciplines artistiques ? Mais aussi, quelle sera la place des arts et de la culture dans la cité et dans les régions ? Comment les développer ? Comment stimuler la création artistique ? Voilà des questions auxquelles les citoyens aimeraient avoir des réponses, du moins dans les grandes lignes, afin d'être quelque peu fixés pour accomplir leur devoir électoral en connaissance de cause. A bon entendeur salut!
