Selon la Banque mondiale, la facture du séisme et du tsunami sera bien supérieure aux 100 milliards de dollars déboursés lors du tremblement de terre de Kobe. La facture de la reconstruction du Japon suite au séisme suivi du tsunami qui ont ravagé le nord du pays serait particulièrement salée. Selon les projetctions de la Banque mondiale,le coût de la catastrophe pourrait atteindre 235 milliards de dollars. Selon les différents scénarios envisagés par la Banque mondiale, la catastrophe pourrait coûter entre 2,5% et 4% du PIB japonais, soit entre 122 milliards et 235 milliards de dollars. En comparaison, le violent tremblement de terre de Kobe de 1995 avait coûté 100 milliards de dollars, soit 2% du PIB. L'Etat ne sera toutefois pas le seul à régler la facture. Les compagnies d'assurances devraient assumer entre 14 et 33 milliards de dollars, selon le rapport publié par l'institution internationale. La note restera toutefois supérieure aux 127 milliards de dollars que le gouvernement compte débloquer pour soutenir la reprise. Rebond de l'économie à plus long terme Lueur d'espoir pour le pays, la Banque mondiale souligne que si dans un premier temps l'économie nippone sera durement pénalisée par la catastrophe, à plus long terme, les efforts de reconstruction devraient contribuer au rebond de l'économie. «Si l'on se base sur l'expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011», a indiqué l'institution avant d'ajouter que la croissance devrait reprendre dans les trimestres suivants, «quand les efforts de reconstruction qui pourraient durer cinq ans, s'accéléreront». La reconstruction prendra toutefois plus de temps que lors du séisme de Kobe car «la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser problème» après un an, a noté la Banque. De grands groupes comme les géants de l'automobile Toyota et de l'électronique Sony ont suspendu leur production sur de nombreux sites. La région peu affectée Mais les industriels se mobilisent pour reprendre leur production au plus vite: Nissan envisage la réouverture de ses usines cette semaine. Dans quelques jours, ce devrait être au tour de Sony de relancer sa chaîne de batteries rechargeables. Honda et Toyota ont, de leur côté, relevé le niveau de production de leurs usines, pour compenser les pénuries de pièces détachées, ressenties par l'ensemble de l'industrie automobile. L'institution estime, en outre, que le ralentissement de l'économie japonaise devrait avoir un impact modéré sur les autres économies de la région. L'Asie devrait connaître une croissance de 8% en 2011 et 2012 après 9,6% l'an passé, anticipe la Banque mondiale.