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Déflation ou désinflation ?
Conjoncture
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2011

La publication des chiffres de l'Institut national de la statistique (INS) pour le mois dernier, faisant état notamment d'une baisse de l'indice des prix à la consommation familiale, a fait que certains observateurs commencent à parler de risque de déflation. Est-ce le cas ?
Il faut de prime abord dire que l'atonie de l'activité économique, pour ne pas parler de dégradation, sur fond de ralentissement qui a donné lieu à cette baisse des prix «inquiétante», a été le résultat d'une situation exceptionnelle où le peuple tunisien est en train d'écrire une nouvelle page extraordinaire de son histoire par cette révolte populaire pacifique qui a séduit le monde entier, en Europe, en Chine et aux Etats-Unis d'Amérique, saluée dans l'enceinte même du Congrès américain par une longue «standing ovation».
Mais si en mars la situation est revenue à la normale, on ne peut pas dire autant des deux premiers mois de ce nouveau millésime qui n'ont pas été sans frais pour l'économie tunisienne, loin de là comme l'attestent d'ailleurs les évolutions négatives de l'indice de la production industrielle enregistrées en janvier 2011 (l'indice d'ensemble s'est établi à -12,7, en rapportant janvier 2011 à janvier 2010).
En effet, certaines entreprises économiques ont vu leur activité perturbée ou n'ont pas pu tourner à plein régime, compte tenu du climat social qui prévalait avec des perturbations d'ordre sécuritaire, une démobilisation de nombre d'employés sur fond de revendications salariales et de conditions de travail, une baisse de la demande interne et externe, outre l'atonie de la demande du premier partenaire de la Tunisie, à savoir l'Union européenne et la situation précaire qui prévaut en Libye et qui a affecté les exportations tunisiennes vers ce pays et provoqué le retour massif de nombre de travailleurs qui étaient employés dans ce pays.
Cela s'est fortement répercuté sur l'activité économique qui a accusé ce choc de plein fouet à l'image du fort ralentissement économique subi et ponctué par une baisse tangible du niveau des prix. Mais cela peut-il conduire à parler de déflation ?
Certes, les chiffres de l'INS concernant l'indice des prix à la consommation familiale, au terme du mois de février 2011, annoncent une stagnation ou une évolution négative des prix de la plupart des rubriques de consommation (produits & services), mais est-ce à autoriser de parler de risque de déflation ? Pour répondre à cette question, un constat de la conjoncture économique actuelle s'impose.
D'abord, si l'économie tunisienne a connu ce ralentissement - durant les deux premier mois 2011 - on ne peut pas dire qu'elle est en période longue de récession sévère par exemple vu qu'il s'agit au contraire d'une période relativement courte d'autant qu'à la lumière de nombre d'indicateurs l'activité commence à repartir et du bon pied.
Ensuite, il est convenu de définir la déflation comme étant un processus général et permanent de baisse des prix. Pour parler de déflation, il faut que la baisse puisse concerner tous les prix et tous les marchés et sur une longue période. Elle se démarque de l'inflation uniquement par le fait que dans ce dernier cas on parle de hausse de prix.
Les anticipations des opérateurs économiques et des ménages restent de mise pour déterminer l'évolution tant de l'inflation que de la déflation. Ainsi, les prix vont soit progresser ou régresser sous l'action des différents agents économiques.
Quant à la désinflation, c'est une baisse ponctuelle du niveau des prix, une décélération du rythme de l'inflation en quelque sorte, la variation des prix demeurant positive.
Si la désinflation est vertueuse, en consolidant le pouvoir d'achat des ménages et en rendant les produits exportés plus compétitifs par exemple, la déflation est plutôt préjudiciable pour toute économie, étant donné qu'elle met en branle un processus maléfique et autoentretenu qui pourrait alimenter une récession menaçante et surtout profonde.
Les préjudices de la déflation
Il est généralement admis que les dangers de la déflation portent sur une quasi - paralysie de la politique monétaire, en supprimant toute marge de manœuvre sur les taux d'intérêt (les baisser mais jusqu'à quel niveau ?). Ainsi, le coût réel de l'endettement se trouve renchérit d'où la détérioration de la situation des emprunteurs qu'ils soient opérateurs économiques ou ménages. Ce qui conduit à une réduction tangible de la demande (investissements et consommation) et par suite à la baisse des perspectives de croissance économique sur fond de marasme économique.
On parle, ainsi, de spirale infernale qui fait qu'à mesure que la croissance économique ralentit, les prix baissent et les taux réels restant élevés, ils inhibent la croissance économique et ainsi de suite.
C'est qu'en anticipant une baisse des prix, les ménages reportent ainsi leur consommation de biens d'équipement notamment, ce qui a pour conséquence de handicaper les entreprises qui abaisseront ainsi leur production ainsi que leur emploi. Résultats : accroissement du chômage sur fond de baisse du revenu pour les ménages, chute de la création des richesses…
Pour revenir au cas de la Tunisie, il faut dire que les prix ont baissé sous l'effet de cette situation politico-économico-sociale inédite et, le retour à la normale aidant du volume de l'activité, les prix devront renouer avec les niveaux prévus, surtout que l'indice des prix de vente industriels a continué d'enregistrer une évolution positive (+0,5% en janvier 2011). De plus, cette baisse des prix est loin d'être anticipée (durable sur une longue période). Donc, le caractère temporaire et provisoire de cette situation économique est plus que prouvé.
D'ailleurs, il est difficile de parler de déflation pour notre économie surtout en la présence de programmes de soutien économique et financier en vue de relancer et de reconstruire le potentiel économique post-révolution. Ces initiatives ne peuvent que dynamiser la demande intérieure en stimulant la consommation des ménages et les investissements publics et par suite booster la croissance économique et c'est connu, toute hausse de l'activité s'accompagne d'un emballement des prix aussi minime soit-il.
A relever qu'il s'agit du premier mois où on enregistre des évolutions négatives de l'indice des prix. D'ailleurs même avec des mois successifs d'inflation négative, on ne peut être catégorique qu'il s'agit d'une déflation. Pour cela, il faudrait qu'il se crée une spirale ou un processus auto-entretenu et continu de baisse du niveau des prix (tant à la consommation qu'à la production).
De plus, les anticipations d'inflation s'annoncent positives : opérateurs économiques et ménages anticipent une hausse des prix notamment compte tenu de la flambée mondiale des cours des produits énergétiques, agricoles et de base.
Enfin, la politique monétaire savamment pilotée par la Banque centrale de Tunisie, gardien du temple monétaire, qui exerce une veille permanente en matière de stabilité des prix, outre le ciblage de l'inflation (politique visant à maintenir l'inflation proche d'un certain objectif chiffré ou d'une fourchette de fluctuation), ne peut qu'immuniser l'économie tunisienne de tout risque déflationniste ô combien dévastateur.


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