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Pour une République civile
OPINIONS


Par un collectif d'intellectuels tunisiens(*)
L'article 1 de la Constitution tunisienne actuelle fait de la Tunisie une République "libre, indépendante et souveraine" dont la langue est l'arabe. Jusque-là, le consensus est total.
Mais cet article fait de l'Islam une religion d'Etat alors que toute République est censée assurer l'égalité devant la loi de tous ses citoyens sans distinction de race ou de religion.
C'est pourquoi, il serait judicieux d'abroger cet article 1 et de séparer le religieux du civil, même si l'Islam est indiscutablement la religion de l'immense majorité des Tunisiens. Car tous les citoyens tunisiens qu'ils soient musulmans, chrétiens, juifs, ou agnostiques doivent pouvoir se reconnaître dans la future Constitution tunisienne.
Je vois deux raisons essentielles à cette nécessaire abrogation :
1. Le respect dû à nos concitoyens non-musulmans même s'ils sont minoritaires, car ils ont largement participé à l'histoire de notre pays et ont contribué à façonner notre identité tunisienne .
N'oublions pas que les premiers habitants de la Tunisie étaient des tribus berbères dont plusieurs étaient judaïsées ou christianisées. Ces 2 religions du Livre ont donc depuis toujours fait partie du paysage religieux de notre pays.
C'est à Carthage que s'est formé saint Augustin, l'un des quatre pères de l'Eglise latine. Né au IVe siècle de parents africains, saint Augustin a fait ses études à Carthage avant de devenir évêque d'Hippone (actuelle Annaba).
Plus tard, lors de la conquête arabe de la l'Ifriqiya au VIIe siècle, la plus célèbre figure de la résistance nationale berbère était la reine de l'Aurès, la Kahéna, dont l'historien Ibn Khaldoun affirmait qu'elle était juive.
C'est à Kairouan, que le médecin et philosophe juif Itzhak Ben Sulayman Israeli rédigea au Xe siècle des traités médicaux qui firent longtemps autorité, y compris en Europe. Il fut le médecin personnel du dernier prince aghlabide puis de Ubaydallah Al Mahdi , fondateur de la dynastie fatimide. Parmi les élèves de ce célèbre médecin, figure un musulman, le grand médecin Ibn Al-Jazzar.
A Tunis, c'est le vénéré jurisconsulte Sidi Mahrez qui intégra au XIe siècle la communauté juive en l'autorisant à quitter le faubourg peu sûr de Mellassine pour s'installer à l'intérieur des remparts, autour de sa demeure. Ce quartier deviendra la hara de Tunis. D'où la fameuse expression tunisienne qui perdure de nos jours, "yehrez mehrez".
Plus récemment enfin, durant les heures tragiques de la Seconde Guerre mondiale, le souverain patriote Moncef Bey devait défendre à plusieurs reprises les juifs tunisiens face aux Nazis en affirmant qu'ils étaient autant ses sujets que les musulmans.
N'oublions pas la lutte pour l'indépendance nationale de plusieurs Juifs tunisiens tels Georges Adda ou Gilbert Nacache.
2 . La deuxième raison pour abroger l'article 1 de la Constitution est, à notre avis, encore plus importante.
Il s'agit d'éviter qu'une religion, aussi sacrée soit-elle, vienne intervenir dans le débat politique en empêchant le respect des minorités ou en supprimant des libertés individuelles auxquelles la plupart des Tunisiens sont attachés. C'est la raison pour laquelle en Turquie, pays peuplé majoritairement de musulmans, l'Islam n'est pas une religion d'Etat.
A ce titre, d'ailleurs, la Constitution turque pourrait nous servir de source d'inspiration pour une démocratie séculière.
En effet, la Turquie présente des similitudes très importantes avec la Tunisie (histoire commune, drapeau très voisin , tradition d'ouverture et de tolérance, nombreuses familles tunisiennes d'ascendance turque etc…)
Même dans notre vocabulaire, il persiste même plusieurs mots tunisiens d'origine turque : tels que "tarzi" pour dire couturier ou "kira" pour dire location.…
Plus fondamental, les Tunisiens comme les Turcs aspirent à la modernité, à la liberté de conscience et au respect de leurs droits fondamentaux.
Avant la Tunisie, la Turquie a su abolir la polygamie dès 1926, et donner le droit de vote aux femmes, et ce, avant même la plupart des pays européens.
Le Conseil constitutionnel turc définit la laïcité comme "une forme de vie civilisée, qui constitue le fondement de la liberté et de la démocratie, de l'indépendance, de la souveraineté nationale et de l'idéal humaniste".
C'est pourquoi, en Turquie, les organisations et partis politiques qui se prononcent en faveur de l'instauration d'une société islamiste régie par la chariaâ sont interdits.
Sachons nous inspirer de l'exemple fructueux de ce grand pays musulman, 17e puissance économique mondiale, pour bâtir une République arabe civile, respectueuse de tous les cultes.
Dans cette IIe République civile, l'Etat continuerait à être le garant de la liberté d'exercice de tous les cultes à condition qu'ils ne contreviennent pas aux principes fondamentaux de la Constitution. A ce titre, l'Etat serait responsable de l'entretien de tous les lieux de culte.
Si la future Constitution tunisienne est capable d'empêcher tout parti religieux qui arriverait au pouvoir par les urnes de supprimer les libertés individuelles au nom d'un dogme ou d'une morale religieuse, alors nous pourrons assister à l'éclosion en Tunisie d'une démocratie mature et apaisée.
Tous les Tunisiens pourront dès lors accepter sans inquiétude aucune que le parti islamiste tunisien, qui se réclame de l'AKP turc, puisse arriver légalement au pouvoir s'il a la majorité des voix, et ce, comme n'importe quel autre groupe politique.
La nouvelle Constitution doit être à la hauteur des enjeux : permettre un libre jeu démocratique en Tunisie sans exclusive aucune tout en préservant la paix civile.


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