«Nous avons tissé d'étroites relations avec les Verts européens, soit plus de 80 députés. Ces partis ont formé un lobby de taille contre la demande de la Tunisie pour le statut avancé. En ce moment, on célèbre, avec nos partenaires, la victoire des Verts aux élections allemandes» a précisé M Mustapha Zitouni, porte-parole du parti Tunisie Verte. Selon lui, sous l'ancien régime, les stratégies de développement engagées ont accusé des résultats catastrophiques. Des inégalités entre les régions au taux de chômage galopant, en passant par la dégradation de l'environnement et le gaspillage des richesses naturelles, tous les signes témoignaient que notre économie était au bord du gouffre. M Mustapha rappelle que «bien que nous ayons eu récemment, après la révolution du 14 janvier, le visa pour constituer notre parti, c'est depuis avril 2004 que nous militons pour un modèle de développement durable, valorisant les ressources naturelles et non polluantes. En effet, dans la conception de tout programme et plan économique, nos orientations et nos principes de parti écologiste sont claires.» Force est de constater que l'économie tunisienne est basée sur quelques activités phare comme le tourisme et les industries chimiques. Ces deux exploitations ont engendré des répercussions néfastes sur le développement naturel. De même, le secteur agricole et d'autres petits métiers ont été condamnés dans plusieurs régions. Inverser le sens des investissements Conformément à l'approche de ce parti, l'Etat assure un rôle de régulateur des marchés, notamment les prix des matières premières, et de gestionnaire des activités stratégiques du pays. “Les agriculteurs, explique-t-il, n'ont ni les moyens ni les technicités pour gérer la volatilité des prix du carburants, des engrais et des semences. Donc, il incombe à l'Etat de préserver les intérêts de ces petits fermiers”. Pour le développement régional, l'approche du parti est d'instaurer une nouvelle culture d'investissement. «Inverser le sens des investissements. C'est dans les régions que l'on peut décider des placements les plus rentables». Et d'ajouter «on doit réviser la composition et les missions des conseils régionaux pour qu'ils puissent accompagner et assister le développement de leurs régions». Dans les régions à vocation agricole, il faut encourager les cultures biologiques, dont les produits sont très demandés sur les marchés internationaux, qui préservent les richesses naturelles. Pour les gouvernorats frontaliers, il est commode de créer des zones commerciales franches. L'écologie Parce que tout développement durable est de nature à assurer la satisfaction des besoins de tous les ménages, même les plus pauvres, et garantir ceux des générations futures, l'approche de Tunisie Verte s'articule sur l'économie d'énergie, les énergies renouvelables et l'aménagement urbain. S'attardant sur l'économie d'énergie, le responsable a précisé qu'il faut investir dans les énergies renouvelables, selon le potentiel du pays et non en fonction des agendas des prêteurs et des organismes internationaux. Pour ce faire, il précise qu'il «est grand temps de réunir les compétences tunisiennes autour des projets et des recherches qui s'inscrivent dans la stratégie de l'Etat». Sur un autre plan, les politiques successives ont marginalisé le transport public pour accentuer l'usage des voitures personnelles. Cela alimente les recettes des concessionnaires automobiles, membres de la famille de l'ex-président, au détriment de l'environnement. D'ailleurs, l'usage excessif des moyens de transport personnels contribue à la pollution. D'où, la solution, selon ce parti, de recourir au transport public, notamment ferroviaire. D'un autre côté, la réduction des distances est un autre facteur d'économie d'énergie. En mentionnant les distances importantes entre le centre de la capitale et les quartiers de Tunis, M.Mustapha s'est interrogé sur la nécessité ou encore l'utilité de disposer de 20 casernes à Tunis. Et d'ajouter «ne serait-il pas commode de les réaménager en terrains et logements sociaux.» Le responsable retient également une autre disposition qui concerne la lutte contre le changement de la vocation agricole des terres. Pour ce qui est des finances, le parti estime que l'économie tunisienne est fortement endettée. Le responsable relève qu' «il est indispensable de renégocier avec les bailleurs de fonds les conditions de ces prêts, voire la demande de leur annulation ou leur suspension».