Le talent c'est bien. La rigueur et la solidarité aussi. Voici les clés du salut face au Malawi Deux à zéro à l'aller : ça pouvait être mieux. Beaucoup mieux. Comme ça pouvait être pire, nos adversaires ayant bénéficié d'espaces et d'occasions. C'est dire que la copie n'était pas très brillante, pas nulle non plus. Disons qu'elle est à revoir. Nous espérons que cela a été fait car l'enjeu est énorme, bien plus important qu'une qualification à la CAN. Les Jeux olympiques, c'est, avec la phase finale de la Coupe du monde, le nec plus ultra en matière de foot et de sport en général. Londres 2012, il faudra y être, d'autant que le parcours des éliminatoires et les adversaires ne sont franchement pas prohibitifs et qu'il y a de la qualité dans cette équipe. De la qualité et du nombre. C'est, qu'à bien y regarder, nous retrouvons là le gotha de notre football, certains mêmes titulaires en équipe «A» et d'autres sur le point d'y prendre le pouvoir et une place de choix. Msakni, Ifa, Chagra, Jaziri, Abdennour, Akaïchi, Jebbari, Mbarki et Maâloul, pour ne citer que ceux- là, voilà du bien beau monde à la disposition de Ammar Souayah qui a l'énorme avantage de pouvoir aligner une équipe talentueuse, équilibrée dans ses trois lignes et bénéficiant même d'une bonne dose d'expérience. A l'aller, nous avions plutôt vu des individualités, pas vraiment une équipe. Au stade Kamuzu de Blantyre, entraîneur et joueurs n'auront pas le choix : il leur faudra défendre et attaquer comme un seul homme face à un adversaire qui a le terrain, les supporters et le talent. Et même la confiance, puisque le 4-1 face au Botswana leur a fait grand bien. Une chose est sûre : les nôtres savent, à présent, que le talent ne suffit pas et, pour preuve, cette victoire à l'aller — seulement — par deux à zéro qui les met devant des équations tactiques assez compliquées. Bien se défendre, essayer de marquer un but (ou plus pourquoi pas, la défense étant le point faible de notre adversaire) en passant par un savant dosage de couverture, de récupération, de relance et de soutien. Vaste programme qui ne pourra être accompli que par une équipe solide et solidaire, évoluant sans déchets (comme cela a été le cas à Radès) et avec beaucoup de caractère et de concentration. L'expérience nous enseigne que les joueurs tunisiens n'arrivent justement pas à se concentrer jusqu'au bout: coup franc, corner, mauvais repli ou encore faute d'inattention dans les 16m50 nous ont parfois coûté bien cher. Face à un Malawi rapide et technique à la fois, il y a des erreurs à ne pas commettre. Tout en guettant celles d'un adversaire qui ne pourra pas ne pas en commettre. Or, nos joueurs aiment les espaces. Et comme ils ont, eux aussi, la rapidité et la technique… Un match difficile, intéressant et sans doute stressant. Le voyage pour Londres vaut bien cela !