142 représentants des comités locaux et régionaux pour la sauvegarde de la révolution ainsi que des participants au sit-in de la Kasbah, venus de différentes régions du pays, ont été réunis samedi à Nabeul pour participer au 1er congrès national de ce mouvement populaire né post-14 janvier. Congrès ou réunion ? Bien que tous les participants ainsi que les organisateurs fussent d'accord sur le principe de créer une plateforme ou instance permettant la réalisation des objectifs de la révolution tunisienne et sa sauvegarde, dès le début de la session, plusieurs points ont laissé le fil du débat se transformer en un échange verbal très alambiqué et embrouillé qui a dégénéré en une bagarre générale créant un désordre total dans la salle. En effet, le premier clash fut autour de la nature de cette rencontre, en tant que "congrès national" ou "congrès constitutif" ou encore "réunion des comités pour la sauvegarde de la révolution". D'autre part, faute de programme, le débat ainsi que les interventions des participants ont été émaillés de messages et de discours improvisés sans aucune ligne directrice. Même, les volets inscrits à l'ordre du jour par les organisateurs de ce rassemblement (le comité local pour la sauvegarde de la révolution de Nabeul), tel que : la réalité politique, une position unifiée des comités concernant le processus politique en Tunisie post- 14 janvier, et comment envisager la structuration des comités pour la sauvegarde de la révolution. La chasse aux opportunistes intra-comités Il reste à signaler que plusieurs participants à cette manifestation ont exprimé un refus catégorique de l'Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, appelant les représentants des régions à se retirer de cette instance, tout en considérant ceux parmi les membres des comités régionaux et locaux pour la sauvegarde de la révolution comme étant des "opportunistes". Dans ce même élan, la majeure partie des intervenants étaient unanimes sur le fait que la composition de cette instance, sa mission et ses objectifs, n'ont fait l'objet d'aucune consultation ni concertation avec les forces politiques, civiles et sociales qui ont participé à la révolution et qui restent attachées à ses ambitions. En outre, selon le représentant du comité local de la cité Ettadhamen de Tunis, la composition de cette instance a exclu certaines associations et partis, et évincé les représentants des régions, de la jeunesse et de ses organisations. Un autre intervenant a déclaré : «Les instances créées sont "formelles" et les évènements que vit aujourd'hui la Tunisie sont une tentative de contourner la révolution afin de la faire avorter». Un des représentants du comité local de Nabeul a appelé à rassembler les comités régionaux pour la sauvegarde de la révolution en une entité d'opposition, cristallisée dans une structure démocratique progressiste dont l'objectif suprême est de s'opposer à toute tentative d'usurpation des acquis de la révolution et de contrer les projets destinés à tirer le pays en arrière. De son côté, M. Riadh Fahem, un des organisateurs de ce rassemblement et porte-parole du comité local de Nabeul, a regretté les agissements de certains représentants et a affirmé que ce congrès aurait pu être une opportunité historique pour la création d'une "Coordination centrale» comme interlocuteur crédible avec les autres forces vives du pays. «Vu que la Tunisie est dans une impasse politique, la tenue d'un congrès des comités locaux et régionaux aura pour tâche d'unifier les efforts afin d'atteindre les objectifs de la révolution», a-t-il ajouté.