Lors de la conférence de presse qu'il adonnée hier au siège du Cepex à Tunis, M.Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme, a surtout été optimiste et a relevé, à plusieurs reprises, qu'il avait confiance en l'avenir de la Tunisie, notant que la Tunisie, qui venait de signer toutes les conventions relatives aux droits de l'Homme, saura bientôt rivaliser avec les pays européens et n'aura rien à leur envier. La conférence a été une occasion pour revenir sur les réalisations enregistrées au cours du premier trimestre 2011 dans les secteurs du commerce, de l'artisanat et du tourisme et pour exposer les défis futurs qui se rattachent à chacun de ces secteurs. M.Houas a, ainsi, rappelé que chacun de ces secteurs génère quelque 350 000 emplois, ce qui les positionne en tant que secteurs clefs de l'économie tunisienne et qui dicte d'y accorder tout l'intérêt nécessaire pour en assurer la relance et préserver les emplois. Protéger le pouvoir d'achat du citoyen et relancer les activités économiques S'agissant du secteur du commerce, le ministre a souligné qu'il est lié à plusieurs défis. Il s'agit notamment d'assurer l'approvisionnement et la distribution des produits de première nécessité sur tout le territoire. Ce défi a été, jusqu'à aujourd'hui, bien maîtrisé par les services du ministère et aucune pénurie n'a été relevée. «La protection du pouvoir d'achat du citoyen est un autre grand défi que nous nous promettons de relever» note, encore, M.Houas, ajoutant qu'il fallait faire attention à l'inflation et assurer une analyse régulière des chiffres. Le troisième défi du secteur du commerce se rattache à la caisse de compensation dont les charges se retrouvent augmentées du fait que certains produits de base (tel le sucre) sont vendus sur le marché en deçà de leur prix à l'importation. S'agissant des exportations, le ministre a noté qu'elles ont enregistré une augmentation de 10% en valeur et une baisse de 26% en quantité et que durant le mois de mars, la baisse a été de 44%, notant, à ce propos, qu'il était urgent que les usines reprennent leurs activités normales afin de relancer la machine économique. Tourisme : cibler les marchés algérien et tunisien Le tourisme, secteur fortement touché par la révolution, connaît depuis janvier un ralentissement palpable de son activité. Le grand défi de ce secteur consiste à réussir la saison estivale, ce qui revient, selon M.Houas, à atteindre entre 60 et 80% de la capacité du secteur. Il souligne, en outre, qu'une baisse de 45% a été enregistrée entre le premier trimestre 2010 et le premier trimestre 2011, une baisse qui concerne principalement le tourisme saharien, celui qui correspond à cette période de l'année et dont bénéficient les régions du Sud tunisien. Pour ce qui est des actions envisagées pour assurer une bonne saison touristique, M.Houas annonce qu'un plan de relance et une campagne de communication ont, d'ores et déjà, été mis en place et que le ministère attend le bon moment pour les lancer, notamment la stabilisation de la situation en Libye. Par ailleurs, il a précisé que ce plan prévoit de cibler, de façon prioritaire, le marché algérien qui se rattache à plusieurs opportunités. Dans ce même ordre d'idées, on prévoit d'ouvrir une ligne maritime entre les deux pays en vue de faciliter les déplacements pour les touristes algériens. Le marché intérieur sera lui aussi ciblé, relève encore M.Houass, qui note qu'il s'agit, dans ce sens, de repenser les infrastructures hôtelières et certains services qui ne seraient pas adaptés à la clientèle locale. L'artisanat, un secteur à sauver de toute urgence Evoquant enfin le secteur de l'artisanat, M.Houas s'est désolé du devenir d'un secteur qui serait fermement lié à l'image de la Tunisie. Le ministre cite, à ce propos, les marchandises chinoises et pseudo-artisanales qui envahissent les souks de nos médinas. A ce propos, il note qu'il faudrait réfléchir à réhabiliter ce secteur et à redorer son image en accordant, notamment, plus d'encouragements aux artisans Lors de cette conférence, le ministre a, également, exposé les mesures d'accompagnement décidées par le ministère du Commerce et de l'Artisanat en vue de venir en aide aux commerçants dont les espaces ont été endommagés en marge de la révolution. D'un autre côté, il a noté que le ministère assurait la réception et l'étude de dossiers et de requêtes exprimées aussi bien par des professionnels que par des individus qui auraient subi les injustices de l'ancien régime. Le ministère joue, également, un rôle de médiateur en vue d'aider les entreprises à résoudre les conflits sociaux qui s'y succèdent depuis le 14 janvier. M.Houas s'est, enfin, intéressé aux perspectives des trois secteurs et a noté, à ce propos, que contrairement à certains, il reste optimiste quant à l'avenir du pays, ajoutant que la situation était en train de s'améliorer et que cette révolution portera bientôt ses fruits et qu'elle dotera la Tunisie d'une image bien plus attractive imprégnée par les valeurs de liberté, de justice et de droit.