L'ex-président égyptien Hosni Moubarak, arrêté dans le cadre d'une enquête sur la répression meurtrière de manifestations, pourrait être condamné à une peine pouvant aller jusqu'à la pendaison s'il était reconnu coupable, a affirmé samedi le ministre égyptien de la Justice. " Le crime de tuer des manifestants peut conduire à la peine de mort si la culpabilité est confirmée", a indiqué le ministre de la Justice Abdel Aziz al-Gindi au journal Al-Ahram, propriété de l'Etat. M. Moubarak, 82 ans, et ses fils Gamal et Alaa ont été placés le 13 avril en détention dans le cadre d'une enquête judiciaire sur la violente répression du soulèvement de janvier et février qui a fait quelque 800 morts, selon des sources officielles, et qui a abouti à la chute du président. Le président de la cour d'appel du Caire, Zakaria Chalach, cité le 15 avril par le même journal, avait affirmé que M. Moubarak pourrait être exécuté s'ilétait reconnu coupable. M. Chalach a indiqué que le témoignage de l'ancien ministre de l'Intérieur, Habib al-Adli, lui-même poursuivi pour avoir ordonné de tirer sur les manifestants anti-régime, le rendait complice s'il s'avérait exact. M. Adli a affirmé que M. Moubarak lui avait ordonné d'utiliser la force contre les manifestants. Le procès de M. Moubarak et des membres de son régime fait partie des principales revendications des manifestants. L'ex-chef d'Etat, victime d'un accident cardiaque lors de son interrogatoire le 12 avril, est en état d'arrestation à l'hôpital de Charm el-Cheikh, station balnéaire du Sinaï où il est assigné à résidence depuis sa chute le 11 février. Ses deux fils sont détenus dans une prison du Caire.