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Islamiste, ça n'existe pas dans le dictionnaire !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 05 - 2011

Cette expression Islamiste, une combinaison des mots Islam et extrémiste, relativement récente, adoptée par plusieurs acteurs médiatiques et politiques, est née lors de la guerre d'Afghanistan pour anéantir la légitimité de la résistance islamique.
Nous constatons malheureusement un amalgame flagrant de par le monde entre Islamiste et Musulman, ceci étant évident, cela prête à confusion puisque tout comme Gaulliste, Baâthiste ou Bouddhiste, dans Islamiste il y a le mot Islam, la religion des Musulmans tout simplement. Aujourd'hui les conséquences sont là, la remontée de l'islamophobie en Occident, il y a des Tunisiens qui ont fait l'objet de refus d'être servis dans des magasins, et même chassés, leur seul tord, parce qu'ils parlaient arabe, puisque aux yeux de leurs vis-à-vis européens, ils sont Musulmans, soit des Islamistes donc des terroristes, il suffit de faire un petit sondage, la quasi-majorité des occidentaux vous répondront : Islamiste veut dire Musulman sans aucun équivoque, la preuve que certains journalistes de France 2 et autres disent ses derniers temps Islamistes radicaux.
Tout musulman est tenu de sauvegarder l'image réelle et noble de l'Islam, suite à cet amalgame que connaît le Monde occidental, concernant les mots : Musulman d'une part et Islamiste et Islamique d'autre part, qui est en train de faire "boule de neige" et prendre des dimensions dangereuses, il suffit de voir la montée, sans précédant, des mouvements xénophobes d'extrême droite en Europe, ne parlons pas des Etats-Unis et les lobbies locaux.
La Tunisie a toujours été parmi les leaders dans le monde, le dernier évènement en date est la révolution du 14 janvier que personne ne peut dire qu'elle n'a pas fini par entraîner la libération des peuples arabes de leur phare d'eau.
Dans le même ordre d'idée, il serait très souhaitable qu'aujourd'hui, la Tunisie mène auprès des médias, aussi bien locaux qu'étrangers, une campagne anti-usage des mots islamiste et Maghreb islamique pour insinuer musulman extrémiste et même terroriste, et ce, en vue d'illuminer l'Islam véritable.
A titre d'exemple, dire : Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) !, littéralement, c'est l'Afrique du Nord qui a rapport avec l'Islam, et puisque la Tunisie fait partie du Maghreb, nous sommes présumés être des Musulmans terroristes pour beaucoup d'occidentaux. Un impact direct sur le tourisme déjà, à part les effets négatifs indirects… alors qu'il s'agit de la zone du Sahel, l'Afrique subsaharienne dont la Tunisie ne fait pas partie.
Le fanatisme et l'intégrisme sont des états d'esprit, on les trouve dans tous les milieux politiques, religieux, laïcs et libres penseurs, le Catholicisme a ses intégristes et les Juifs n'y échappent pas non plus. Cela n'est pas propre donc aux Musulmans, il s'agit d'un musulman comme tout chrétien ou juif radical ou extrémiste, il faut appeler les choses par leur nom.
Il est de notre devoir en tant que Tunisiens musulmans modérés, à l'ère de la justice et de la liberté, de mobiliser le Monde musulman pour rompre le silence des gouvernements. La Tunisie, autant que les autres pays musulmans en général et de l'Afrique du Nord en particulier, est touchée dans sa dignité et ses droits et cela nuit à ses intérêts et il est de son devoir de s'en défendre.
L'ancien président indonésien Wahid Abdurrahmam a écrit:
" Ce sont les Musulmans eux-mêmes qui peuvent et doivent propager la connaissance de l'Islam véritable et de là, discréditer toute idéologie extrémiste pour accomplir cette tâche, il faut l'adhésion et le soutien d'individus, d'organisations et de gouvernements à travers le monde. Nous devons illuminer les cœurs et les esprits des Hommes et offrir une vision différente de l'Islam, comme religion d'amour divin et de tolérance qui renvoie l'idéologie de la haine vers l'obscurité d'où elle vient ".
Aujourd'hui, c'est une nouvelle ère qui commence dans le monde suite à la Révolution du Jasmin, reconnu par le Monde entier, soutenue par le président Obama et ovationnée par le Sénat américain, il ne faut jamais oublier cela, car maintenant, l'essor de notre pays est entre nos mains, il faut que nous franchissions le pas vers les pays développés, oublions toute forme de symbolisme.
Un exemple du symbolisme, ce sont les spécificités de finances islamiques dont nous pourrions décortiquer le système d'octroi de crédit en toute transparence.
D'abord par hypothèse en se référant au Saint Coran et à ce qu'il est dit dans la sourate Al-Baqara, plus exactement les versets 224, 233, 275 et 276.
Comme en se référant au Code des obligations et des contrats, les articles 62 et suivants dont l'article 72 qui condamnent celui qui ne justifie pas la cause de son enrichissement dans la mesure où il a profité de son fait de prince.
Prenons l'exemple de la Banque Zitouna, mettons de côté l'appellation symbolique en arabe (tamouil, mourabaha, moudharba, etc.), il y a le comité Charia qui a approuvé la conformité des produits de financement aux principes et valeurs de la Charia, quelle valeur a-t-il ce comité ? Comme on constate dans les documents établis par ladite banque :
1 - Un tableau mentionnant : le TMM + un taux appelé conventionnel en fonction de la durée du crédit !
2 - Etablissement d'un premier contrat entre le vendeur et la Banque, à 100 millions par exemple, et en même temps un deuxième contrat entre la Banque et le client final, mais à 100 millions + X ?, X étant la marge de profit qui revient à la Banque Zitouna.
3 - Les 2 contrats doivent être enregistrés dans un délai de 24 heures maximum pour un problème d'imposition fiscale.
Soyons sérieux messieurs, vous êtes dans le cas d'une double infraction, d'abord avec le Code des obligations et des contrats puisque en un temps si court ladite Banque réalise un profit considérable et là, il s'agit bien d'un enrichissement sans cause flagrant et c'est puni par la loi, à part qu'une banque n'a pas non plus pour objet la vente de biens immobiliers.
En plus, ladite Banque a encaissé un profit qui dépend d'une durée dans le temps, donc équivaut aux intérêts sur le crédit octroyé, que vous l'appeliez "Moussa Haj ou Haj Moussa", ou encore «bonnet blanc, blanc bonnet», c'est du pareil au même puisque la fin justifie les moyens, à moins qu'elle donne des crédits gratuitement, à taux zéro, et elle serait la banque la plus sollicitée mais elle ne fera pas long feu.
En se référant aux données hypothétiques, ladite banque a manqué aux principes mêmes de ses prétentions et l'une des bases fondamentales de l'Islam qui est l'intention " Ennya ", il ne suffit pas de se fier aux apparences et les appellations "l'habit ne fait pas le moine"
A part les actes de vente à crédit, le produit Moudharba de la Banque Zitouna accorde une rémunération qui stipule le partage des résultats entre le client en tant que bailleur de fonds (rab el mal) et la Banque en tant que gestionnaire (Moudharba) selon les proportions convenues, voyons donc, ce n'est rien d'autre que les Sicav ! Allons messieurs, soyons honnêtes avec nous-mêmes "Allah est Audient et Omniscient", et "Craignez Allah, et sachez qu'Allah observe ce que vous faites " versets 224 et 233 de la sourate Al-Baqara.
Nous n'allons pas réinventer la roue, Dieu a tout prévu, la solution est très simple en se référant à la sourate Al-Baqara et spécialement les versets 275 " Ceux qui mangent de l'intérêt usuraire …Alors Allah a rendu licite le commerce et illicite l'intérêt usuraire… ", et 276 "Allah anéantit l'intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes" et là il s'agit d'intérêt perçu au-dessus du taux d'usage. Messieurs, sachant que l'apport du Saint Coran et le développement exceptionnel enregistré en seulement 23 ans de descente, il est clair Dieu fait allusion aux individus qui, au lieu d'aider les pauvres, au contraire profitent de la situation en prêtant de l'argent contre rémunération, ce qui nuit aux nécessiteux et les affaiblit.
Aujourd'hui, 15 siècles après, la situation n'est pas la même, les Banques sont le maillon fort de l'économie mondiale, elles vendent des services et des droits incorporels qui figurent bien dans le commerce. Toutes les banques sont commerciales de par leur forme juridique et leur objet, elles sont soumises aux lois et usages en matière commerciale, article 7 du Code des sociétés commerciales y compris la Banque Zitouna. Les services rendus justifient bien la légitimité du profit de ces banques, on n'a pas besoin de faire des acrobaties et passer par quatre chemins pour le prouver.
Toutes les banques tunisiennes méritent bien leur marge bénéficiaire, un commerce conformément aux valeurs islamiques et si le mot intérêt gêne, on peut l'appeler profit comme la Banque Zitouna, c'est une question de principe, une banque vend un service autant qu'un architecte, un comptable, un médecin ou un avocat.
Les banques, comme Zitouna elle-même, louent au taux du marché monétaire de l'argent de la Banque centrale, qui n'est pas réputée islamique non plus, dont l'objet principal est de louer de l'argent.
Nous avons tous intérêt à se conformer à la volonté de Dieu en toute transparence et sincérité et de rejeter l'hypocrisie et tout type de symbolisme. Je saisis cette occasion pour inviter, toutes les banques tunisiennes à traduire en français mot à mot littéralement "nisbet el feïda" qui est marge de profit et non pas taux d'intérêt, l'intérêt c'est "el maslha". Ainsi on aurait fini une fois pour toutes avec le mot "intérêt" qui portait préjudice aux banques commerciales, en tant qu'acteur économique indispensable, et c'est ça l'intérêt des banques sans faire usage ni de combine ni de détournement de procédure. Tout citoyen tunisien peut ainsi traiter en toute tranquillité avec toutes les banques tunisiennes dont l'objet est exclusivement commercial, soit la vente de produits financiers islamiques.
T.B.
* (Ingénieur)


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