90 ou 120 minutes, les Clubistes n'attendaient que ce moment L'arène de Radès sera tout à l'heure le théâtre d'un match pas comme les autres pour le CA. C'est le match qui va dessiner l'avenir de l'équipe la saison prochaine. Si les Clubistes parviennent à passer le cap d'Al Hilal et rentrer sur le tour des groupes, ils auront une vision très claire et aborderont la prochaine saison avec des certitudes et les moyens nécessaires pour renforcer la première équipe. Le scénario inverse? On ne veut pas même l'imaginer, mais il sera à coup sûr un terrible coup d'arrêt pour une équipe et un club qui ont déjà fait leur révolution. En attendant celle sportive. Surtout qu'on ne nous évoque pas le 4-4-2 ou le 4-3-2-1. Le CA a besoin cet après-midi de guerriers qui n'ont pas peur d'aller au combat une heure et demie durant. Ou même plus. Mais ils seront tout de même avantagé par la présence d'un public qui les portera à bout de bras et qui partage leur rêve. Après Eneyemba, Djoliba et la JS Kabalye, les «Rouge et Blanc» n'ont plus envie de revivre la même chose face à Al Hilal. Et pour arriver à ça, il faudra du cœur, du cran, mais aussi beaucoup de lucidité. Kaïs Yaâcoubi a beau plonger dans les stratégies du jeu (c'est son job), il sait d'avance que l'essentiel est de savoir gérer le pression et de doser les efforts. Les atouts sont les mêmes : une attaque foudroyante, des joueurs qui en veulent, un ensemble soudé et une énorme envie de vivre le tour des groupes. Yaâcoubi ne manque pas d'arguments. En même temps, il regrette l'absence de son atout numéro un Zouheïr Dhaouadi. Un Dhaouadi qui pèse énormément sur le jeu du CA même s'il n'a pas été très inspiré face à Ezzamalek. Il reste toutefois le seul joueur capable de changer le cours d'un match, sur une action individuelle ou sur un coup de pied arrêté. «On ne va pas trouver un remplaçant à Dhaouadi à son poste. On va plutôt retoucher notre stratégie du jeu», a dit Yaâcoubi. Cela voudra dire qu'on poursuivra avec le 4-4-2 déjà testé contre Hammam-Sousse… C'est en tout cas ce qu'on a pu remarquer lors des dernières séances d'entraînement et des déclarations du coach «rouge et blanc». Soltani sera de ce fait la carte à jouer aux côtés du Tchadien Eziechel. Profondeur offensive, fixation de la défense soudanaise, c'est ce qu'on cherchera en priorité. Les solutions offensives ça ne manque pas, comme en témoignent les 11 buts marqués en 5 matchs africains. Une belle moyenne. Attaque à deux têtes, grande liberté d'action donnée à Ben Yahia, très dangereux quand il évolue dans le registre offensif, et recherche des balles arrêtées, c'est ce qui est prévu. Mais y a-t-il un plan B? C'est que Yaâcoubi a un faible pour le 4-3-2-1. Un système de jeu où l'animation sur les deux couloirs est le point de force. Et même si Dhaouadi n'est pas là, Yaâcoubi peut surprendre tout le monde en jouant la carte Melliti dès le départ et ramener Mouihbi à gauche. En tout état de cause, les Clubistes sont avertis : il suffit de marquer le premier but pour débloquer toute la machine. Yaâcoubi l'a dit à maintes reprises : le 1-0 est un premier objectif à atteindre. Le reste, ça va de soi. Et la défense dans tout cela? Contrairement à ce qu'on peut penser, c'est le compartiment-clé. Aucune erreur n'est permise devant Heythem Mustapha ou Sadumba. Si Adel Nefzi tient bon et ne commet pas de bourdes, si la paire Souissi-Khechache sort un grand match et neutralise les avants soudanais et si Meriah et surtout Ifa assurent d'abord leurs tâches défensives, le CA peut envisager avec optimisme l'issue du match. Il suffit de vouloir très fort tout cela.