Le récit de ce match et une incroyable suite d'idées et de consignes demeurées au stade des intentions Stade de Radès. CA-Al Hilal 1-1. Match arrêté à 7 minutes de la fin (mi-temps 0-1 pour Al Hilal). Public nombreux. Pelouse en bon état. Temps chaud. Arbitrage du Malien Coulibaly. Buts : pour le CA par Melliti (69') et pour Al Hilal par Kareka (18'). CA : Nefzi, Ifa, Meriah, Khachach (Mechergui) , Souissi (Melliti), Alexis, Aouadhi, Mouihbi (Hmam), Ben Yahia, Ezechiel), Soltani. Al Hilal : Mahjoub, Oussama, Bakhil, Abdallah, Mustapha, Khalifa, Thomas, H. Mustapha, Sadouba (Felix), Kareka, Ifiani. Hier encore, nous parlions de Attouga et de défense et nous écrivions que nous ne connaissons aucune équipe au monde capable de grands desseins sans un bon gardien et sans une ligne arrière fiable et solide. Ça, le Club Africain le savait comme on savait que cette défense pouvait à tout moment craquer collectivement ou encore individuellement. Le but à la 18' d'Al Hilal du Soudan a été la parfaite illustration de cet état de fait qui aurait, hier, aujourd'hui ou encore demain, coupé la route au Club Africain en cette Ligue des champions. Voilà pour le premier constat. Le second constat n'a pas non plus besoin d'un grand expert en football tellement il saute aux yeux. Sans Zouheïr Dhaouadi, le Club Africain est une équipe moyenne sans plus et son attaque dont on parle tant ne pèse pas bien lourd, même si on doit en vérité dire qu'Ezechiel c'est du très solide. Censé prendre la relève de son coéquipier, Mouihbi est totalement passé à côté, s'empêtrant dans un jeu improductif, sans imagination et sans grande envergue. Et comme un malheur ne vient pas seul, Awadhi était dans un jour sans et n'a été d'aucun secours à l'entrejeu, contraignant Yahia à abattre un surplus de travail défensif aux dépens de celui offensif auquel il était initialement voué lors de cette rencontre. Yahia a été rapidement obligé d'abandonner son placement stratégique à gauche pour se jeter dans une bataille perdue d'avance à l'entrejeu. Résultat : au bout d'un quart d'heure en seconde mi-temps et après la blessure du transparent Mouihbi, Kaïs Yaâkoubi avait jeté toutes ses armes dans la bataille et ne disposait plus d'aucun atout pour inverser la tendance. Sur le plan psychologique, les joueurs ont été totalement écrasés par le but soudanais à la 18' et fait preuve d'une fébrilité, d'une fragilité et d'une absence presque totale de consistance au niveau du jeu. Terribles constats tant sur le plan individuel que collectif. Kaïs Yaâkoubi n'a visiblement pas réussi à reconstituer le puzzle et son discours, parfois à la limite due la rupture, n'a pas atteint au cœur et à la tête des joueurs qui ont perdu deux qualités essentielles : se battre et souffrir. Des erreurs de l'entraîneur ? Nous n'en voyons pas de flagrantes mais le fait est que l'équipe n'a pas progressé, tant sur le plan collectif qu'individuel. Mais un entraîneur, ce n'est jamais plus de 30% dans une équipe et, quand les joueurs n'ont pas l'esprit professionnel, même…Guardiola n'y peut rien. Equipe à reconstruire ? Surtout pas, même si quelques retouches s'imposent. Un gardien, un défenseur central, un demi et un attaquant. Soit un à chaque poste plus les jeunes du vivier. Mais l'urgence, c'est des gens capables d'inculquer à toute l'ambiance l'esprit Club Africain qui se perd, qui s'est perdu. L'autre esprit, c'est celui de la révolution que certains cherchent à salir avec toute la force dont ils disposent. Qu'ils sachent que c'est une bataille perdue d'avance, que plus rien ne sera comme avant et que des millions de Tunisiens sont prêts à mourir pour que le sinistre passé soit à jamais rélégué aux oubliettes.