A l'instar de toutes les universités du monde, l'université tunisienne est un espace où on se rencontre pour échanger des connaissances et revaloriser les compétences en diffusant des idées et des nouvelles pensées dans le sens de créer, innover, développer et par conséquent contribuer à l'essor du pays. Certes, l'université tunisienne a connu au cours des deux dernières décennies des crises occasionnées par les diverses réformes du système d'éducation (tel que le système LMD mis en place depuis 2006-2007, l'école de base, l'organisation du baccalauréat, la suppression des certains concours,.. etc). Malgré son expansion quantitative, l'enseignement supérieur tunisien reste l'un des moins développés au monde. En effet, la croissance rapide des effectifs ainsi que le fardeau de l'endettement ont plongé l'enseignement supérieur dans une crise profonde qui a eu pour conséquences la dégradation des équipements, la baisse sensible de la qualité de la formation et de la recherche, l'aggravation du chômage des diplômés, la fuite des cerveaux, etc. Par conséquent, cette situation a affecté sans aucun doute la majorité des enseignants et chercheurs. Ajouter à cela l'insuffisance des infrastructures, la capacité d'accueil limitée, l'insuffisance des encadreurs en raison de la croissance du nombre des étudiants et la forte disparité entre les assistants et les professeurs. Bref, l'université tunisienne a été victime d'un certain nombre d'expérimentations des reformes dictées par des instances supérieures qui n'ont aucun rapport avec la vie académique. Et comme la révolution du 14 janvier a été l'œuvre de jeunes dont la plupart ont été formés à l'université, on espère bien que l'université fera sa propre révolution. Il faudra privilégier l'apprentissage, encourager la délibération et l'innovation dans le cadre de la recherche scientifique, développer et privilégier le travail collaboratif et enfin promouvoir les aptitudes à la remise en question de certaines résolutions aux fins de changement positif. C'est le moment où jamais pour rendre l'enseignement supérieur en Tunisie apte à satisfaire les besoins du marché. Il est, de ce fait, impératif de mettre en œuvre plusieurs solutions comme diversifier l'enseignement supérieur pour offrir, d'une part, une formation adaptée aux aspirations, aux aptitudes et aux moyens de chaque étudiant, et, d'autre part, pour être en adéquation avec les demandes du marché. Sur un autre plan, on doit accélérer le processus de professionnalisation des filières en vue d'adapter la formation aux besoins du marché du travail en améliorant les conditions de l'enseignement et en revalorisant le statut des enseignants. Pour aboutir, cette révolution doit être menée par l'ensemble des acteurs qui sont les hommes politiques, le corps académique, les chercheurs… Il faut enfin favoriser les conditions nécessaires en mettant à la disposition du corps enseignant, des chercheurs et des étudiants tous les moyens, matériels et financiers afin d'assurer l'amélioration des performances de l'université. Une meilleure gestion de la coopération avec les instances internationales, permettra également de doter l'université de moyens susceptibles d'améliorer la qualité de l'enseignement supérieur.