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Notre justice serait-elle coupable ?
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 05 - 2011


Par Fethi Frini
Notre justice serait-elle coupable ? Parce que plaidant coupable, peut-on justement lui accorder les circonstances atténuantes eu égard aux conditions morales et matérielles vécues, mais certainement de la situation de dépendance sinon d'oppression dans laquelle elle a été constamment maintenue. 
Serait-elle coupable d'avoir hypothéqué sa souveraineté et perdu sa crédibilité ? Ou bien alors, de se laisser faire, laisser passer, de plier sous les interventions et de crouler sous les pressions? Ou bien tout simplement, instrument fort malléable, elle serait coupable de s'être longtemps laissée manipuler en collant un peu trop à la politique politicienne ?
Notre justice serait-elle coupable? Oui, peut-être bien. Mais de quoi au juste?
Parce qu'elle est coupable d'abord d'avoir été une justice de «prêt-à-porter», sinon de «sur–mesure». Coupable encore pour son formalisme, sa lenteur et parfois sa rigidité. Coupable aussi d'avoir terni son image et s'être laissée marginaliser. Coupable encore de s'être laissée longtemps asservir par les pouvoirs et par les lobbies jadis en place. Coupable enfin d'avoir renié, d'avoir rompu avec le peuple, dont elle tire toute sa légitimité et au nom duquel elle devrait être rendue.
L'innocenter ? Certainement
Oui, mais innocenter la justice serait-ce faire preuve d'une grande indulgence à son égard ? S'obstiner encore à refuser la dure réalité qui l'a toujours caractérisée, ses tiraillements et ses tâtonnements ? Serait-ce oublier son parti pris, sa compromission ou alors son indifférence au mal d'autrui, aux exactions et aux tortures? Serait- ce également omettre d'évoquer ses réactions conjoncturelles sinon sa soumission aux injonctions ? Serait -ce enfin, passer sous silence son malaise persistant ?
Réformer ? Oui, mais y mettre surtout le prix
Pourtant, il nous a toujours semblé que la justice est une institution, et l'on tarde encore à la réformer, de fond en comble, s'il le fallait. Mais l'on a toujours confondu justice et châtiment, remède et solution, coût et efficacité. Et, réformer la justice, la bonne et la vieille justice, coûte cher. Il suffit de le vouloir, de s'y engager et d'y mettre surtout le prix. En moyens humains et matériels certes mais aussi en principes moraux, en idéaux et en formation de base. Pour qu'on ne soit plus tenté surtout de réclamer — et des voix déjà s'élèvent un peu partout — l'institution d'une justice de transition ;une justice peut-être bien plus vigoureuse et fort rigoureuse qui trancherait avec l'actuelle encore frileuse et tatillonne. Et, qu'à cet égard, l'on n'invoque plus, à tort ou à raison, les multiples et les diverses expériences passées sinon les tragédies vécues de par le monde et tout au long de l'histoire.
Les moyens actuels dont dispose notre justice restent en decà des espérances bien loin du requis, inadéquats avec l'ambition nourrie d'un Etat de droit. Laquelle exige bien évidemment l'indépendance du pouvoir judicaire, pouvant garantir le respect des lois et leur saine application. Tenter surtout de réparer toutes les iniquités commises, en son propre nom, des décennies durant et repartir aussitôt sur de bonnes bases.
De la protection du magistrat
L'Etat de droit, de nos jours, se définit par l'indépendance de sa justice, laquelle réside avant toute chose dans la protection du magistrat. Qu'est devenue cette protection ,la protection même du magistrat, si chère et si nécessaire à l'indépendance de la justice ? Au pire un vain mot, au mieux si ce n'est un vœu pieux?
Aussi, nous ne voulons plus revoir le cas de magistrats, pourtant passionnés par leur profession, mutés, suspendus ou radiés pour avoir suscité le courroux de l'ancien pouvoir en place, qui aurait très mal apprécié leur détermination à vouloir rendre justice. Nous ne voulons plus revoir, non plus ,des magistrats inquiétés, blâmés, persécutés sur une simple plainte sans fondement aucun, souvent anonyme, émise par un justiciable, mécontent d'une décision de justice rendue à son encontre ; d' un auxiliaire de justice, pour une fin de non-recevoir, pourtant justifiée en droit, excipée d'une requête introduite par-devant le juge.
Nous ne voulons plus revivre le cas de ces magistrats relevés de leurs fonctions pour avoir fait l'objet d'un rapport de la part des services de sécurité, censés être sous le contrôle de l'appareil judiciaire, allant jusqu'à leur refuser toute voie de recours pour se défendre. Ou, pire encore, sur la foi d'un rapport tendancieux d'une hiérarchie manquant d' objectivité ou de propos calomnieux échangés entre collègues, tout au fond d'un bureau ou dans un coin au salon de thé.
Il est toutefois inconcevable de parler d'indépendance de la justice, quand les règles élémentaires de la décence, à l'égard du magistrat, ne sont pas réunies tant sur le plan matériel que financier, que, certainement, au niveau de la protection même de son intégrité morale et, parfois, physique.
Voir enfin les choses changer
Cependant, on ne saurait lui contester, à cette sacrée justice, le grand mérite d'avoir été patiente, persévérante, quant à voir les choses changer enfin et son espoir se réaliser dans un lendemain meilleur. L'on ne saurait occulter non plus , le courage et la bravoure de nombre de ses magistrats- à mettre aussitôt à leur actif -dans leurs maintes tentatives, souvent désespérées pour redorer son blason , pour la faire sortir de l'impasse, pour l'extirper de l'exclusion.
En fait , peut-être bien parce que la justice a longtemps renié le peuple, que celui –ci semblerait l'avoir un moment boudée. Les vents ont bel et bien tourné et seraient vraisemblablement favorables. Dans la bonne direction . Et, revenant enfin à de meilleurs sentiments, notre bon peuple serait-il prêt à renouer avec elle, en renouvelant en elle sa confiance; un lien indéfectible et une confiance, au demeurant, inébranlable‑?
F.F.
*(Juriste)


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