• De nouveaux financements pour consolider le budget de l'Etat dans l'élaboration du programme «gouvernance, opportunité et développement inclusif» • Une enveloppe d'une valeur de 1932 MD octroyée par la BM, la BAD, l'AFD et la Commission européenne pour promouvoir le développement socioéconomique dans les régions La propulsion de l'économie nationale s'avère plus que jamais un défi majeur. Il l'est pour trois principales raisons : le grand tumulte post-révolutionnaire et son impact sur les secteurs économiques, l'inadéquation entre le potentiel national et les résultats insuffisants, enregistrés au cours de l'ancien régime et peu satisfaisants sans doute à cause des altérations démesurées, d'une corruption flagrante et d'une disparité régionale paralysante tant au niveau de l'infrastructure que des investissements; toutes ces défaillances placent la Tunisie face à un choix unique, irréversible, celui de restructurer les secteurs économiques et de les relancer sur des bases bien solides. Pour ce, l'éradication des défaillances neutralisant jusque-là le développement économique s'impose. Une mission de taille qui prend déjà des traits clairs. En effet, le ministère de la Planification et de la Coopération internationale a mis en place un programme de réformes, touchant à la gouvernance, à la finance et au domaine social. Des réformes qui convergent toutes vers la promotion décentralisée des investissements. Il faut dire que la dynamisation des investissements est restée en deçà des espérances. Bon nombre d'investisseurs étrangers fuyaient la Tunisie, démotivés sans doute par un climat défavorable aux affaires, car placé sous le signe de la corruption. De leur côté, les investisseurs tunisiens avaient beaucoup de mal à voler de leurs propres ailes. Jeunes, ils ne trouvaient pas les moyens leur permettant de monter des projets intéressants, de prospérer et de gagner du terrain sur les marchés. Imposants, ils redoutaient leur succès par crainte de la machine dictatoriale. D'autant plus que l'iniquité régionaliste vouait les régions de l'intérieur et notamment celles de l'Ouest à l'oubli. Faute d'infrastructure appropriée au monde des affaires et faute de moyens, les investisseurs préféraient plutôt s'installer dans les villes côtières. Résultat: les investissements ne couvraient que 10% du PIB; un indicateur insatisfaisant. Aujourd'hui, et pour rompre avec cet esprit de ségrégation, l'impulsion de l'investissement privé devient une priorité et un facteur déterminant dans la dynamisation de l'économie dans toutes les régions sans exception. Il convient également d'apporter aux entreprises sinistrées l'appui nécessaire, leur permettant de passer le cap et d'atteindre le niveau de rentabilité escompté. Ces deux objectifs sont à même de générer de nouveaux offres d'emploi et de faire face au spectre du chômage qui plane depuis des décennies sur les régions. Le programme «Gouvernance, opportunité et développement durable» vise, en outre, la mobilisation des ressources financières et la restructuration du système bancaire dans l'optique de rétablir la confiance en ce secteur. Aussi, le ministère de la Planification et de la Coopération internationale s'est-il convenu avec des organismes de financements internationaux pour consolider le budget de l'Etat et mener à bien le programme. De nouveaux financements seront ainsi apportés par la Banque islamique de développement, la Banque européenne d'investissement, le Fonds arabe pour le développement économique et social et l'Agence française de développement. Au niveau des régions, plusieurs mesures ont été prises pour booster les prestations socioéconomiques et développer une infrastructure favorable aux deux volets: social et économique. Là aussi, un financement d'une valeur de 1.932 millions de dinars a été octroyé par la Banque africaine de développement, l'Agence française de développement et la Commission européenne. La promotion des prestations des fonds 2121 et 2626 favoriseraient la création de nouveaux projets dans ces zones, surtout en suivant les directives fixées dans le décret-loi en date de Mars 2011 et qui promet l'octroi de subventions pour couvrir les dettes importantes des entrepreneurs et l'allégement des TVA. Restructuration du secteur bancaire Pour ce qui est du secteur bancaire, la mise en place de critères bien définis de bonne gouvernance a été homologuée par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie et ce, afin de mettre un terme à l'ascension de certains responsables incompétents aux postes administratifs et exécutifs. Il faut avouer que malgré l'essor qu'a connu le secteur bancaire, nombreuses sont les lacunes qui ont entravé le bon fonctionnement notamment au niveau de certains services. D'autant plus que la gestion des risques endurait beaucoup à cause de l'insuffisance des ressources et la dépendance accablante à une administration parfois non performante. C'est pourquoi, le problème de gestion des risques fera désormais l'objet d'une évaluation minutieuse de la part de la BCT afin de prévenir les éventuels problèmes de recouvrement. La réforme du secteur bancaire comprend, également un volet propre au problème relatif au capital risque. L'annulation des plafonds fixés pour les emplois des ressources, l'option pour une fiscalité beaucoup moins contraignante et la prolongation de la durée de l'investissement sont des solutions appropriées, favorables à la dynamisation du capital risque. Il y a lieu de noter que 80% du programme «gouvernance, opportunités et développement inclusif» ont été accompli.