«Rôle des forêts dans la lutte contre les changements climatiques et protection de la biodiversité», tel est le thème du colloque organisé récemment à Tabarka par l'Association régionale de la chasse, en collaboration avec l'Association nationale du développement durable et de la protection de la biodiversité et la Fédération nationale des associations des chasseurs et des associations spécialisées dans la chasse. Cette manifestation a pour objectif de sensibiliser le grand public au sujet de la protection des forêts et de la biodiversité et la lutte contre toutes formes de changements climatiques. La conférence s'est penchée sur l'état actuel des connaissances des conditions des changements climatiques et leur impact sur la gestion et la conservation des forêts. En effet, le changement climatique n'est pas dû uniquement à la variabilité naturelle du climat mais aussi aux facteurs anthropiques liés à l'activité de l'homme. Les interventions ont montré que généralement les forêts méditerranéennes sont très résilientes et peuvent supporter ces changements climatiques, mais parmi les risques supposés, il y a le risque d' une augmentation générale des feux de forêts, un glissement altitudinal de la zeenaie à plus de 100m d'altitude si le réchauffement se maintient, d'où un risque à terme de sa disparition entre 700 et 900m d'altitude et son remplacement progressif par le chêne-liège, et aussi un remplacement progressif de la subéraie par des formations basses de maquis dans ses étages les plus thermophiles. La «steppisation» accrue de la pinède d'Alep, l'apparition plus précoce des parasites des pins et du chêne- liège pouvant se répercuter sur leur productivité et l'avancée de la pinède d'Alep dans les formations ouvertes des subéraies voisines (Ghardimaou et Takrouna) présentant aussi des risques probables des changements climatiques sur la végétation forestière en Tunisie. Les conférenciers ont également mis le point sur les manifestations des changements climatiques qui se résument en le réchauffement global de la planète, l'immersion des zones côtières, l'exacerbation des phénomènes extrêmes (sécheresse, inondations), agriculture et pêche perturbées, espèces végétales et animales menacées et contraintes sur les ressources en eau. En outre, le colloque a débattu du rôle des forêts dans la réduction de l'effet de serre, au moyen de la séquestration de carbone et du rôle des aires protégées dans l'adaptation aux changements climatiques. Les aires protégées aident à conserver les écosystèmes qui fournissent un habit, un abri, des aliments, des matières premières et du matériel génétique et elles emmagasinent déjà grâce à leur végétation 15% du carbone de la planète. Les discussions ont mis en relief le rôle des pratiques et des politiques qui sont nécessaires pour mieux préserver, planifier et aménager les forêts pour satisfaire les besoins sociaux dans un cadre de développement durable. Les présents ont insisté sur la stratégie nationale d'adaptation aux changements climatiques qui a pour objectif de prendre en considération ces changements dans le processus de planification à moyen et long terme (favoriser une stratégie de prévention des risques), élever les préoccupations liées aux changements climatiques au rang de priorités nationales dans les programmes et plans sectoriels de développement durable et également saisir toutes les opportunités offertes par le transfert des technologies et le financement des coûts liés à l'adaptation.