50% de réduction pour les touristes tunisiens. La décision est, certes, intéressante, mais franchement loin d'être suffisante. D'abord, cette disposition semble quelque peu tardive. Elle aurait été certainement beaucoup plus importante, si elle était annoncée bien à l'avance, pour permettre à notre clientèle locale de mieux se préparer. Ensuite, au niveau du tourisme intérieur, un créneau important capable de compenser, du moins réduire tout manque à gagner en cas de crise ou de conjoncture défavorable; on a besoin plutôt d'autres motivations. Il est question, notamment, d'une offre globale, qui ne se limite pas à la tarification, mais implique aussi et surtout d'autres facteurs qu'on qualifierait de plus importants. On pense surtout à la qualité de l'offre elle-même, à la qualification du personnel opérant, à l'adaptation de l'environnement immédiat de l'entreprise hôtelière, à l'animation. Et bien d'autres… Or, ces facteurs incontournables pour d'autres pays, semblent faire nettement défaut à l'offre touristique locale. Il suffit de faire un petit tour pour s'en convaincre. Justement, chaque fois qu'il est question de crise internationale et qu'on commence à parler de compensation par les touristes locaux, c'est le désintéressement total et le laisser-aller, aussi bien des professionnels que des responsables. Egalement, et ce qui est encore plus grave, c'est que les premiers responsables de notre secteur « stratégique » sont restés incapables d'assurer un produit bien adapté aux tendances du Tunisien. Faute de planification, de visibilité au niveau de la gestion et de stratégies réfléchies . De telles limites se sont traduites par des pertes significatives, notamment en termes d'attractivité de la clientèle locale D'ailleurs, certaines villes, prédestinées touristiques et qui faisaient autrefois la véritable attraction des touristes locaux, grâce à certaines spécificités, ne le sont plus aujourd'hui, faute de bonne gestion …C'est le cas de la ville de Tabarka qui, en l'espace de quelques années seulement, est devenue, malheureusement, une ville bien triste. On se rappelle, en effet, et comme on l'a déjà annoncé, qu'au début des années 90 et avec le lancement du projet de Montazeh Tabarka, tout le monde s'attendait à ce que la ville du corail devienne un véritable pôle touristique hautement attractif. Plus de 20 ans après, c'est la déception totale. Tabarka est désormais une ville bien fatiguée, statique même. Il suffit de rappeler à ce propos le festival de jazz qui, après avoir constitué des années durant, un repère touristique et culturel incontournable, est devenu un rendez-vous bien pauvre, et totalement insignifiant. Et pour cause, les responsables de la ville de Tabarka, se sont engagés dans des conflits personnels sans limite pour s'approprier un tel «gâteau bien délicieux», au moment même où l'administration de tutelle décrète toujours le «silence radio».